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Concerts

On prend le vert au Festival d’Auvers-sur-Oise

Depuis début juin et jusqu’au 2 juillet 2014, la 34e édition du Festival d'Auvers-sur-Oise propose aux amoureux de la musique et de la petite cité, magnifiée par Van Gogh dans ses derniers tableaux, un riche programme dédié à l'amour des Arts et des Muses.



© DR.
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Son créateur, Pascal Escande, nous a habitués depuis 1981 à une programmation placée sous le signe de l’excellence dans un lieu qui enchante la mémoire. Les petits murs de pierre le long des ruelles d'Auvers-sur-Oise, l’église et la maison du docteur Gachet, ont connu Vincent Van Gogh mais aussi ceux qui appartiennent à la légende de la musique : Georges Cziffra, Sviatoslav Richter ou encore Gundula Janowitz. Cette année, le fameux ciel étoilé d'Auvers chanté par Vincent a couvé Hervé Niquet et son Concert Spirituel pour l’ouverture de cet opus - avant de pouvoir admirer le 2 juillet la grande mezzo Anne-Sofie von Otter.

Au cours de ses trente quatre années d’existence, le Festival d’Auvers est par ailleurs devenu un laboratoire de découvertes des talents d’aujourd’hui et de demain. Résidence de compositeurs tels Pascal Dusapin ou Thierry Machuel par le passé, Auvers-sur-Oise accueille cette année Florentine Mulsant, la nouvelle perle de l’École française. Certaines de ses œuvres - créées partout dans le monde - sont reprises, d’autres présentées en création mondiale aux festivaliers curieux de notre paysage contemporain. Le chœur Accentus accompagné de sa directrice Laurence Equilbey est aussi en résidence pour trois ans.

De jeunes artistes bénéficient de surcroît d’un appui décisif du Festival d’Auvers-sur-Oise. Après Patricia Petibon et Henri Demarquette (entre autres merveilleux interprètes), place à l’épatant duo russe formé par le violoncelliste Boris Andrianov et le guitariste Dimitri Illarionov qui se voient récompensés par un enregistrement de leur troisième CD sous le label discographique "Disc AuverS" (voir la critique de l’album dans cette même rubrique). Et puis on ne saurait oublier les arts plastiques dans le village de Van Gogh. Une exposition en son honneur est due au plasticien et scénographe Tony Soulié avec des œuvres visibles au Musée Daubigny, à la fameuse auberge Ravoux, dans d’autres sites et lieux de concerts. Il est plus que temps de se mettre au vert.

Du 5 juin au 2 juillet 2014.

Programme complet et réservations :
Festival d’Auvers sur Oise, 01 30 36 77 77.
>> festival-auvers.com

Christine Ducq
Mercredi 25 Juin 2014

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024