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Soutenir les œuvres contemporaines en musique !  27/06/2011

C'est la mission que s'est fixé le Fonds de création lyrique dont la 1ère session 2011 s'est tenue le 17 juin. Cette dernière a apporté son soutien à 10 nouvelles productions.

Depuis 1990, le Fonds de Création Lyrique, initié et géré par la SACD, repose sur un partenariat avec le Ministère de la Culture et de la Communication, l’ADAMI, Le Fonds pour la Création Musicale et la SACD. Il soutient les projets professionnels de création et de reprise d’oeuvres contemporaines pour l’opéra, le théâtre musical ou la comédie musicale et permet ainsi chaque année à de nombreux ouvrages d’être produits dans des grands théâtres lyriques français mais aussi dans de plus petites structures.

Réunie le 17 juin dernier pour sa première session de l’année, la commission du Fonds de Création Lyrique, composée de deux représentants du conseil d’administration de la SACD, deux représentants du conseil d’administration de l’Adami, deux représentants de la DGCA et un représentant du FCM, a retenu 10 nouvelles productions :
"Akhamatova", musique de Bruno Mantovani, sur un livret de Christophe Gristi, mise en scène de Nicolas Joël, production de l’Opéra National de Paris.

"Le jour des meurtres", musique de Pierre Thilloy sur un livret de Bernard Marie Koltès, mise en scène de Jean de Pange, production de l’Opéra‐Théâtre de Metz.

"La petite marchande d’allumettes", musique de Thomas Nguyen sur un livret de Brigitte Macadré, mise en scène de Christine Berg, production de l’Opéra de Reims.

"Les Shadoks et l’aéronautique", musique d’Albert Marcoeur sur un livret de Jacques Rouxel, mise en scène de Mireille Larroche, production de La Péniche Opéra.

"Le bonheur est dans le chant", musique d’Antoine Rosset sur un livret d’Eugène Durif, mise en scène d’Étienne Grebot, production de l’association Les Grooms.

"Fantasmes de Demoiselle", musique de Lionel Privat sur un livret de René de Obaldia, mise en scène de Pierre Jacquemont, production de FKPR Productions.

"Jekyll", musique de Raoul Lay sur un livret de François Flahault, mise en scène de Catherine Marnas, production de l’Ensemble Télémaque.

"La maison qui chante", musique de Betsy Jolas sur un livret de Leigh Sauerwein, mise en scène de Véronique Samakh, production d’Ars Nova.

"René l’Enervé", musique de Reinhardt Wagner sur un livret de Jean‐Michel Ribes, mise en scène de Jean‐Michel Ribes, production du Théâtre du Rond‐Point.

"Terre et Cendres", musique de Jérôme Combier sur un livret d’Atiq Rahimi, mise en scène de Yoshi Oida, production de l’Opéra de Lyon.

Pour en savoir : SACD et association "La culture avec la copie privée"
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024