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Renouvellement de Stéphane Braunschweig à la direction du Théâtre national de l'Odéon-Théâtre de l'Europe  11/01/2021

Sur proposition de Madame Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, le Président de la République a nommé Stéphane Braunschweig pour un nouveau mandat comme directeur du théâtre national de l'Odéon.

Stéphane Braunschweig, metteur en scène de théâtre et d'opéra, scénographe, porte depuis 2016 un projet artistique ambitieux en matière de création, de production et d'accueil de spectacles nationaux, européens et internationaux, conformément aux missions du théâtre de l'Odéon, théâtre de l'Europe.

Il a eu à cœur de faire découvrir au public de l'Odéon une nouvelle génération d'artistes, français comme étrangers, tout en accompagnant avec une grande fidélité les quatre artistes qu'il a choisi d'associer pour les cinq années de son premier mandat : Sylvain Creuzevault, Caroline Guiela Nguyen, Christiane Jatahy et Simon Stone, remplacé par le jeune auteur et metteur en scène britannique Alexander Zeldin pour les trois années qui viennent.

La Ministre tient à saluer son action en faveur de l'égalité femmes/hommes : deux des quatre artistes associés sont des femmes, et la présence des femmes autrices et metteuses en scène a été fortement affirmée depuis son arrivée à l'Odéon. Son attention à promouvoir la diversité sur les plateaux doit également être soulignée, tout comme sa prise en compte des enjeux de développement durable, si cruciaux aujourd'hui.

Sa volonté de rendre accessible le théâtre aux publics qui en sont éloignés, qu'il s'agisse des publics scolaires notamment dans les zones prioritaires, des personnes en précarité, en milieu carcéral, ou des personnes handicapées, s'inscrit pleinement dans les grandes orientations souhaitées par la Ministre. Soucieux du rayonnement d'un théâtre national sur le territoire comme à l'international, Stéphane Braunschweig a par ailleurs développé les tournées des spectacles créés à l'Odéon.

Enfin, le théâtre de l'Odéon, éprouvé comme tous les lieux de culture pendant la crise de la Covid, a su s'adapter et maintenir un lien avec le public à travers de nouveaux contenus numériques et une page dédiée, "théâtre et canapé".

La Ministre se félicite de ce nouveau mandat, qui permettra à son directeur de poursuivre son projet artistique, au service du public et de la création théâtrale.

Communiqué du ministère de la Culture.

Photo : "L'école des femmes", mise en scène de Stéphane Braunschweig © Elizabeth Carecchio.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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