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Remise du Prix Théâtre Adami 2018 à Côme de Bellescize et la Compagnie Théâtre du Fracas  21/01/2019

© Pauline Le Goff.
Le Prix Théâtre d'un montant exceptionnel de 35 000 € est attribué à Côme de Bellescize et la Compagnie Théâtre du Fracas. Il sera remis par le journaliste Gilles Costaz, le parrain de l'édition. Il sera accompagné de Jean-Jacques Milteau, président du conseil d'administration de l'Adami et Jean-Paul Tribout, administrateur et président du jury.

Depuis 2012, ce prix a pour objet d'aider financièrement une compagnie pour la diversité de son activité, son talent d'interprétation et l'originalité de ses créations. Cette valorisation s'inscrit dans nos missions, l'Adami défend les droits des artistes, les gère, mais aussi accompagne et soutient la création. Le jury est composé de membres du Conseil d'administration de l'Adami. Côme de Bellescize et la Compagnie Théâtre du Fracas font suite à Jean-Christophe Blondel et la Compagnie Divine Comédie, lauréat 2017.

Côme de Bellescize
Après des études universitaires et une formation de comédien à l'École Claude Mathieu, Côme de Bellescize se consacre à l'écriture et à la mise en scène. Il crée alors avec Vincent Joncquez la compagnie Théâtre du Fracas, implantée au Mans.

Entre 2004 et 2018, il a écrit et mis en scène "Les Errants", "Amédée", "Eugénie", "Soyez vous-même" et "Fat". Il est depuis 2016 en résidence au Théâtre de Rungis qui l'accompagne sur tous ses projets ainsi qu'au Théâtre de l'Ephémère, Le Mans. Sa prochaine création, "Tout brûle, so what ?" sera créée le 25 février 2019 aux Quinconces/l'Espal (scène nationale du Mans).

Sans dogmatisme, mais tout en nuances et en ambiguïtés, il traite de grands sujets de société comme les migrants, les relations au travail, le handicap, la fin de vie, l'obésité ou bien le patriarcat. Autant de thèmes dont il s'empare avec poésie, énergie et humour, en mêlant le drame et la comédie.

Outre ses propres textes de théâtre, il a mis en scène des opéras (Honegger, Berlioz) en France, au Japon et aux États-Unis et a notamment collaboré avec des artistes de renom comme Seiji Ozawa ou Marion Cotillard.

Le Théâtre du Fracas est une compagnie fondée en 2004 par Côme de Bellescize (auteur et metteur en scène) et Vincent Joncquez (comédien, collaborateur artistique, administrateur).

La compagnie est accompagnée par une équipe de comédiens fidèles qui collaborent en fonction des projets (Eléonore Joncquez, Estelle Meyer, Vincent Joncquez, Fannie Outeiro, Eric Challier, Benjamin Wangermée, etc.).

Depuis début 2017, la compagnie s'est installée au Mans, dans la Sarthe, afin de poursuivre, de consolider et développer le travail engagé sur le territoire depuis plusieurs années.
Plus d'informations sur la compagnie >> theatredufracas.com

Photo : Éléonore Joncquez et Fannie Outeiro dans "Soyez vous-même" de Côme de Bellescize (mise en scène de l'auteur) © Pauline Le Goff.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024