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Programme de travail 2021-2022 en faveur des auteurs et la poursuite de leur accompagnement économique dans le cadre de la crise sanitaire  13/03/2021

Alors que la crise frappe durement les auteurs, Roselyne Bachelot-Narquin a présenté aujourd'hui, à l'occasion d'une réunion de travail avec le Premier Ministre et des organisations défendant les intérêts des auteurs, un programme de 15 premières mesures concrètes qui permettront d'améliorer les conditions de création des auteurs.

Quatre mesures seront mises en œuvre au premier semestre 2021 et sont tournées vers la sauvegarde du tissu créatif.

>> Mesure 1 : Poursuivre le soutien économique d'urgence lié à la crise de la Covid-19.
Les auteurs continueront d'être éligibles au fonds de solidarité de l'État. Les fonds sectoriels d'urgence seront réabondés de 22 M€ supplémentaires, afin de soutenir les populations les plus touchées qui n'ont pas accès au fonds de solidarité de l'État en raison notamment de l'irrégularité de leurs revenus.

>> Mesure 2 : Assurer un meilleur suivi des auteurs au sein du Ministère, à travers :
- Le déploiement de la Délégation aux politiques professionnelles et sociales des auteurs et aux politiques de l'emploi, au sein de la Direction Générale de la Création Artistique, par un arrêté en date du 31 décembre 2020.

- La mise en place au sein du Département des Études de la Prospective et des Statistiques du ministère de la Culture d'un observatoire statistique annuel.

>> Mesure 3 : Assurer un meilleur accès aux droits sociaux existants ;

Des pistes d'améliorations pour résoudre les difficultés de mise en œuvre de la réforme dans le réseau des URSSAF sont identifiées, les ministères de la Culture et des Solidarités et de la Santé sont au travail pour les traduire sur le terrain.

En ce qui concerne les indemnités journalières maladie et maternité, la réglementation sera adaptée afin que le seuil d'ouverture des droits soit temporairement abaissé, pendant la durée de la crise, pour permettre aux auteurs de pouvoir bénéficier de ces indemnités journalières.

>> Mesure 4 : Mieux prendre en compte la diversité des revenus principaux et accessoires des auteurs à travers la mise en œuvre du décret du 28 août 2020 relatif à la nature des activités et des revenus des artistes-auteurs.

Onze mesures seront mises en œuvre d'ici la fin de mandat et revaloriseront durablement la place des auteurs dans les différents secteurs dont ils relèvent :

>> Mesure 5 : Recomposer le Conseil d'Administration de l'organisme de gestion de sécurité sociale des artistes-auteurs, à travers la désignation de ses membres par une enquête de représentativité.

>> Mesure 6 : Expertiser les modalités de mise en place d'un portail numérique accessible aux auteurs rappelant les règles juridiques, sociales et fiscales qui leur sont applicables.

>> Mesure 7 : Améliorer les dispositifs d'aides en faveur des auteurs au sein des différents centres nationaux.

>> Mesure 8 : Clarifier et simplifier pour l'avenir les règles fiscales applicables aux différents types de revenus perçus par les auteurs.

>> Mesure 9 : Accompagner les négociations professionnelles sui generis sur l'équilibre de la relation contractuelle, notamment dans les secteurs du livre, de l'audiovisuel et du cinéma.

>> Mesure 10 : Expérimenter l'instauration d'une rémunération des auteurs de bande dessinée pour les actes de création réalisés dans le cadre de leur participation à des salons et festivals.

>> Mesure 11 : Faire aboutir les travaux en cours concernant la rémunération du droit d'exposition des artistes par les musées et les FRAC.

>> Mesure 12 : Améliorer la structuration, la mise en réseau et la visibilité de l'offre de résidences d'écriture sur l'ensemble du territoire.

>> Mesure 13 : Confier au Professeur Tristan Azzi une mission sur les métadonnées des images fixes, afin d'améliorer l'identification numérique des œuvres, indispensable pour mener à bien les négociations avec les plateformes dans le cadre de la transposition de la directive Droit d'auteur.

>> Mesure 14 : Confier à Mme Laurence Franceschini une mission sur le financement de la production et de la diffusion d'œuvres photographiques.

>> Mesure 15 : Confier à l'IGAC une mission sur l'opportunité et les modalités de création d'un médiateur des arts visuels au second semestre 2021.

Communiqué du ministère de la Culture.

Photo : Détail de la façade du ministère de la Culture © Gil Chauveau.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
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"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024