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Palmarès des Prix de la Critique 2012  14/06/2012

Mardi 14 juin 2012 à 11 heures ont été remis les Prix de la Critique 2012 aux Bouffes du Nord. Fondé en 1877, le Syndicat professionnel de la Critique de Théâtre, de Musique et de Danse a pour buts de resserrer les liens de confraternité entre ses membres, de défendre leurs intérêts moraux et matériels, d’assurer la liberté de la critique. Il regroupe aujourd’hui 140 journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, française et étrangère. Il décerne chaque année des Prix pour le Théâtre, la Musique et la Danse, rendant ainsi hommage aux artistes qui ont marqué la saison.

Palmarès 2011/2012 Théâtre

Grand Prix (meilleur spectacle théâtral de l'année) : "Peer Gynt" de Henrik Ibsen, mise en scène Éric Ruf (Comédie-Française).

Prix Georges-Lerminier (meilleur spectacle théâtral créé en province) : "Jan Karski (Mon nom est une fiction)" d’après le roman de Yannick Haenel, mise en scène Arthur Nauzyciel (CDN Orléans/Loiret/Centre - Festival d’Avignon).

Meilleure création d'une pièce en langue française : "Clôture de l'amour", conception et réalisation : Pascal Rambert (Festival d’Avignon - Théâtre de Gennevilliers).

Meilleur spectacle étranger : "Antigone" de Sophocle, mise en scène Adel Hakim (Théâtre national Palestinien - Théâtre des Quartiers d’Ivry).

Prix Laurent-Terzieff (meilleur spectacle présenté dans un théâtre privé) : "LE FILS" de Jon Fosse, mise en scène Jacques Lassalle (Théâtre de la Madeleine).

Meilleure comédienne : Emmanuelle Béart pour "Se trouver" de Luigi Pirandello, mise en scène Stanislas Nordey (Théâtre national de Bretagne - Compagnie Nordey - Théâtre national de La Colline).

Meilleur comédien : Claude Duparfait pour "Des arbres à abattre" d’après le roman de Thomas Bernhard, mise en scène Claude Duparfait et Célie Pauthe (Théâtre national de La Colline).

Prix Jean-Jacques Lerrant (révélation théâtrale de l’année) : Jean Bellorini pour "Paroles gelées" d’après l’œuvre de François Rabelais (Théâtre national de Toulouse - Compagnie Air de Lune - Théâtre Gérard-Philipe Saint-Denis).

Meilleur créateur d'éléments scéniques : Christian Lacroix pour les costumes de "Peer Gynt" de Henrik Ibsen, mise en scène Éric Ruf (Comédie-Française).

Meilleur compositeur de musique de scène : Vincent Leterme pour "Peer Gynt" de Henrik Ibsen, mise en scène Éric Ruf (Comédie-Française).

Meilleurs livres sur le théâtre : "Dans le désordre" (Actes Sud) et "La Brûlure du Monde" (Les Solitaires intempestifs) de Claude Régy.

Palmarès 2011/2012 Musique

Grand Prix (meilleur spectacle lyrique de l’année) : Remis à la Fondation Royaumont pour son action de formation des jeunes chanteurs à l’occasion de "Katia Kabanova" de Janacek, mise en scène André Engel, direction musicale Irène Kudela (Bouffes du Nord).

Prix Claude-Rostand (meilleur spectacle lyrique créé en province) : "Parsifal" de Wagner, mise en scène François Girard, direction musicale Kazushi Ono (Opéra de Lyon).

Meilleure création musicale : "Polieukt" de Zygmunt Krauze, mise en scène Jorge Lavelli, direction musicale Ruben Silva (Théâtre du Capitole de Toulouse).

Meilleur créateur d'éléments scéniques : Nicolas Buffe pour la conception visuelle et les costumes de "Orlando Paladino" de Joseph Haydn (Théâtre du Châtelet).

Personnalité musicale : le pianiste Bertrand Chamayou, pour sa contribution à l’Année Liszt.

Révélation musicale : le pianiste François Dumont.

Meilleurs livres sur la musique : "Au cœur de l'orchestre" Essai de Christian Merlin (Fayard) et "Ricardo Viñes, un pèlerin de l'absolu" Monographie de Mildred Clary (Musicales Actes Sud).

Meilleure diffusion musicale audiovisuelle : "Pelléas et Mélisande" de Claude Debussy, mise en scène Robert Wilson, direction musicale Philippe Jordan, captation de Philippe Béziat, en direct de l’Opéra de Paris le 16 mars 2012 sur les sites operadeparis.fr et medici.tv/ et diffusé en streaming.

Prix de l'Europe francophone : "L’Equivoco Stravagante" de Gioacchino Rossini, mise en scène Stefano Mazzonis di Pralafera, direction musicale Jan Schultz (Opéra Royal de Wallonie / Liège).

Palmarès 2011/2012 Danse

Grand Prix : "Une dernière chanson" de Thierry Malandain, sur des musiques du Poème Harmonique de Vincent Dumestre (Opéra national de Reims).

Personnalité chorégraphique de l'année : Kathryn Bennett et le Ballet des Flandres pour leur travail de reconstruction des grands ballets de William Forsythe.

Meilleur livre sur la danse : "Le Surgissement créateur - Jeu, hasard ou inconscient" de Véronique Alexandre Journeau (Ed. L’Harmattan).

Photo : Jan Karski (Mon nom est une fiction) © Frédéric Nauczyciel - Centre Dramatique National Orléans Loiret Centre.

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La Rédaction

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024