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Nous aimerions pouvoir nous réjouir, M. Macron  09/05/2020

Monsieur le Président.
Quitte à vous surprendre, nous aimerions, en premier lieu, vous remercier : grâce à vous, nous savons que la mobilisation paye. C'est un message important à envoyer à tous(tes).
Nous avons entendu vos robinsonnades.
Nous vous prenons au mot sur votre annonce d'une année blanche. Vous l'avez citée comme étant votre concession à la demande unanime du monde culturel. Soit.
Mais, tel le diable se cachant dans les détails, la ministre du travail cache trop souvent dans les décrets vos intentions, et trop rarement nos revendications.


Ainsi, nous vous rappelons que cette année blanche (dont vous n'aimez pas le nom) représente une demande précise :
>> celle d'un renouvellement des droits à date anniversaire, a minima au taux d'indemnisation précédent, dès maintenant, et jusqu'à un an après la reprise normale de nos activités. Il ne s'agit pas de prolonger de quelques mois, jusqu'en août 2021, les indemnisations, mais de permettre, durant toute cette période, le renouvellement sur douze mois.

Vous n'avez surtout évoqué qu'une partie de nos revendications, ne répondant qu'aux intermittents(es) du spectacle, quand, tous et toutes, nous vous parlons des intermittents(es) de l'emploi !
Si vous ne voyez pas bien de qui on parle, il s'agit de tous les intérimaires, extras, vacataires, saisonniers qui travaillent dans l'hôtellerie, la restauration, le service, les personnels d'entretien... La liste est longue de ceux qui, eux aussi, sont employés en contrats courts, sont également dans l'incertitude de leur avenir et, plus que tout, sont dans l'urgence. Toutes celles et ceux que vous avez, comme toujours, passés(es) sous silence.

Si le chômage partiel était la réponse adéquate aux salariés en emploi stable, ceux et celles en emplois discontinus en sont pour la plupart exclus(es). Et pourtant, avec cette mesure, le gouvernement prétend avoir résolu le problème de tous les salariés.

Si, dans les conditions que nous vous avons rappelées, l'année blanche pourrait être une réponse adéquate aux intermittents du spectacle, elle ne concerne pas les autres intermittents de l'emploi.

Ce sont donc 2.3 millions de personnes qui ne disposent d'aucun dispositif d'aide, et qui désespèrent que l'on s'intéresse à elles.

Vos effets de manches (de chemise) ne trompent personne et ne suffiront pas… Pas quand la situation de tous les oubliés est aussi dramatique !

Vous ne faites qu'enflammer la colère de millions de travailleurs en emploi discontinu. Nous faisons partie de ces travailleurs. Nous avons les mêmes loyers à payer, la même incertitude quant à la reprise de nos activités, les mêmes bouches à nourrir, la même passion pour l'activité que nous exerçons. Nous ne vous avons pas demandé de sauver la créativité de notre pays, nous exigeons des mesures sociales claires et précises pour tous.

>> Pour le régime général, maintien des droits à l'assurance chômage jusqu'à la reprise totale des activités et neutralisation du décompte du capital de droits usés pendant la période de confinement.
>> Ouverture immédiate et inconditionnelle de droits pour tous(tes) les exclus(es) du système d'assurance chômage.
>> Abrogation des deux volets de la dernière réforme de l'assurance chômage rédigée par le seul ministère du travail.

Vous avez souhaité une journée pour parler culture, grand bien vous fasse.
Nous exigeons une journée pour parler intermittence de l'emploi et droits sociaux.
Vous nous demandez de nous réinventer, nous sommes prêts, dès demain, à réinventer notre système d'assurance chômage, nous avons des propositions pour que tous sans exception puissent en bénéficier.
Nous attendons des actes et pas des opérations de communication.

Communiqué de La Coordination Nationale des Intermittents(es) et Précaires.
La Rédaction

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"Différente" Carolina ou "Cada uno es un mundo (Chacun est un monde)"

Star internationale à la frange rouge, Carolina est de retour en France, après sa tournée mondiale. Heureuse de retrouver son public préféré, elle interprète en live des chansons populaires qui touchent le cœur de toutes les générations.

© Audrey Bären.
Mais qui est donc cette incontournable Carolina ? Ou, plus exactement, qui se cache derrière cette artiste plutôt extravagante, à la folie douce ? De qui est-elle l'extension, au juste ?

L'éternelle question autour de l'acte créatif nous interpelle souvent, et nous amène à nous demander quelles influences l'homme ou la femme ont-ils sur leurs "créatures" fabriquées de toutes pièces ! Quelles inspirations les ont portées ! Autant de questions qui peuvent nous traverser particulièrement l'esprit si tant est que l'on connaisse un peu l'histoire de Miguel-Ange Sarmiento !

Parce que ce n'est pas la première fois que Carolina monte sur scène… Décidément, elle en a des choses à nous dire, à chaque fois. Elle est intarissable. Ce n'est pas Rémi Cotta qui dira le contraire, lui qui l'accompagne depuis déjà dix ans et tire sur les ficelles bien huilées de sa vie bien remplie.

Rémi Cotta, artiste plasticien, graphiste, comédien, chanteur lyrique, ou encore metteur en scène, sait jouer de ses multiples talents artistiques pour confier une parole virevoltante à notre Carolina. Il suffit de se souvenir du très original "Carolina Show", en 2010, première émission de télé sans caméra ayant reçu de nombreux artistes connus ou moins connus ou le "Happy Show de Carolina", ainsi que les spectacles musicaux "Carolina, naissance d'une étoile", "Le Cabaret de Carolina", ou encore " Carolina, L'Intelligence Artificielle".

"Différente" est en réalité la maturation de plusieurs années de cabarets et de spectacles où Carolina chante pourquoi et comment elle est devenue une star internationale tout en traversant sa vie avec sa différence". Miguel-Ange Sarmiento.

Brigitte Corrigou
08/11/2024
Spectacle à la Une

"Tout va très bien !" Le Grand Orchestre du Splendid, bon pied bon œil, revient avec de la musique sur tous les fronts

Voir les choses en grand tout en restant léger ! Prendre du plaisir et, surtout, en donner ! Voilà la philosophie du Grand orchestre du Splendid qui régale le public depuis 1977. Bientôt 50 ans… Bientôt le jubilé. "De la musique avant toute chose" et vivre, vivre, vivre…

© Aurélie Courteille.
En 1977, quelques amis musiciens professionnels se retrouvent entre eux et décident de s'amuser en réinterprétant des classiques tels que ceux de Ray Ventura ou de Duke Ellington. Ce qui ne devait être qu'un plaisir entre copains devient vite un succès immédiat qui dure depuis presque 50 ans. Mais quel est donc le secret de cette longévité entre rythmes endiablés, joyeuses cadences et show totalement désopilants ?

Ne le leur demandez pas ! Ils ne vous en diront rien… Si tant est qu'ils le sachent eux-mêmes, tant cette énergie semble ancrée en eux depuis toutes ces années, indéfectible, salvatrice et impérissable.

Entre swing, jazz, salsa, reggae – quatre de leurs principales influences –, ou encore fiesta et mises en scène délirantes, les quatorze chanteuses et musiciens de l'Orchestre mythique enchantent le public, sur la scène du Café de la Gare, depuis le 11 novembre. Comme à leurs premières heures, et en échappant pourtant aux codes et impératifs de la mode, ils nous donnent irrésistiblement envie de monter sur scène pour danser à leurs côtés sur le plateau, frétiller, sautiller, et tout oublier l'espace de quelques instants. Leur énergie communicative est sans failles, et gagne sans commune mesure toutes les générations. Les cuivres étincellent. Les voix brillent de mille feux sonores.

Brigitte Corrigou
13/11/2024
Spectacle à la Une

"Jacques et Chirac" Un "Magouille blues"* décapant et burlesque n'occultant pas le mythe du président sympa et séducteur

Une comédie satirique enjouée sur le pouvoir, le mensonge et la Cinquième République portée par une distribution tonitruante et enthousiaste, dégustant avec gourmandise le texte de Régis Vlachos pour en offrir la clownesque et didactique substantifique moelle aux spectateurs. Cela est rendu aussi possible grâce à l'art sensible et maîtrisé de l'écriture de l'auteur qui mêle recherche documentaire affinée, humour décapant et bouffonnerie chamarrée pour dévoiler les tours et contours d'un Jacques sans qui Chirac ne serait rien.

© Fabienne Rappeneau.
Portraitiste décalé et impertinent d'une Histoire de France ou de l'Humanité aux galbes pas toujours gracieux dont surgissent parfois les affres de notre condition humaine, Régis Vlachos, "Cabaret Louise" (Louise Michel), "Dieu est mort" (Dieu, mieux vaut en rire)"Little Boy" (nom de la bombe larguée sur Hiroshima), revient avec un nouveau spectacle (création 2023) inspiré d'un des plus grands scandales de notre histoire contemporaine : la Françafrique. Et qui d'autre que Jacques Chirac – l'homme qui faisait la bise aux dictateurs – pouvait être convoqué au "tribunal" du rire et de la fantaisie par l'auteur facétieux, mais doté d'une conscience politique aiguë, qu'est Régis Vlachos.

Le président disparu en 2019 fut un homme complexe composé du Chirac "bulldozer" en politique, menteur, magouilleur, et du Jacques, individu affable, charmeur, mettant autant la main au cul des vaches que des femmes. Celui-ci fut d'abord attiré le communisme pour ses idéaux pacifistes. Il vendra même L'Humanité-dimanche devant l'église Saint-Sulpice.

La diversité des personnalités importantes qui marquèrent le début de son chemin politique joue tout autant la complexité : Michel Rocard, André Malraux et, bien sûr, Georges Pompidou comme modèle, Marie-France Garaud, Pierre Juillet… et Dassault comme portefeuille ! Le tout agrémenté de nombre de symboles forts et de cafouillages désastreux : le bruit et l'odeur, la pomme, le cul des vaches, les vacances à l'île Maurice, les amitiés avec les despotes infréquentables, l'affaire ELF, etc.

Gil Chauveau
03/11/2024