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Nomination de Marianne Clévy à la direction du Centre National des Écritures du Spectacle (CNES)  11/06/2020

Franck Riester, ministre de la Culture, en plein accord avec Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Denis Bouad, président du conseil départemental du Gard, et Pascale Bories, maire de Villeneuve-lez-Avignon, a donné son agrément à la nomination de Marianne Clévy au poste de directrice du Centre National des Écritures du Spectacle de la Chartreuse du Val de Bénédiction à Villeneuve-lez-Avignon. Cette nomination a été soumise à l'approbation du conseil d'administration de l'établissement, placé sous la présidence de Pierre Morel, le 11 juin 2020.

Ayant été notamment directrice du festival Terres de parole en Normandie et secrétaire générale de la Maison Antoine Vitez - centre international de la traduction théâtrale, Marianne Clévy s'est attachée, tout au long de son parcours, à accompagner les auteurs d'aujourd'hui, et à partager le plaisir des textes avec un public le plus large possible. La nomination à la tête de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Centre Culturel de Rencontre, doté d'un bâtiment patrimonial exceptionnel, lieu de résidence pour auteurs, et lieu de partage du théâtre, s'inscrit donc dans la continuité pour cette passionnée de littérature dramatique.

Marianne Clévy a proposé un projet qui s'appuie sur le très solide bilan de l'actuelle direction. Elle propose de renforcer encore le rayonnement de la Chartreuse en la faisant connaître d'un public toujours plus large, en y accueillant des auteurs et des artistes toujours plus divers. Par un renforcement des collaborations et des partenariats (bibliothèques, comités de lecture, associations, établissements scolaires), elle souhaite favoriser l'appropriation des textes par les habitants, dans le cadre d'un travail de territoire à la fois intense et minutieux. Dans un second temps, elle souhaite poursuivre le travail mené par la précédente direction à l'international, notamment avec les pays de la francophonie, pour laquelle la Chartreuse a été définie par le ministère de la Culture comme pôle de référence.

Franck Riester tient à exprimer toute sa reconnaissance à Catherine Dan pour le travail remarquable mené depuis septembre 2013 à la tête de l'établissement. Par son engagement sans faille, par sa bienveillance, par sa très haute idée du service public et de l'exigence qu'il implique, elle a su faire du CNES une ressource incontournable, à la fois havre propice au travail des auteurs et tremplin au service du déploiement de leur création, dans un rapport étroit au public. C'est ce travail exemplaire qui permet aujourd'hui à la Chartreuse d'envisager une nouvelle étape de son développement.

Communiqué de presse du Ministère de la Culture.

Photo : TOTEM(S), édition 2018 © Alex Nollet/La Chartreuse.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024