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Nomination d'Édouard Chapot à la direction de La Comète, Scène nationale de Châlons-en-Champagne  06/08/2024

Rachida Dati, ministre de la Culture, en plein accord avec Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne, Jacques Jesson, président de la Communauté d'Agglomération Châlons Agglo, Franck Leroy, président de la Région Grand Est et Michel Orier, président de l'association La Comète, donne son agrément à la nomination d'Édouard Chapot à la direction La Comète, Scène nationale de Châlons-en-Champagne, sur la proposition unanime du jury réuni le 23 juillet 2024.

Depuis 2018, Édouard Chapot est directeur du Théâtre 14 à Paris. Auparavant, il a administré la Comédie, Centre dramatique national de Béthune. Il a eu la charge de l'administration, la production et la diffusion des Tréteaux de France, du Théâtre de la Colline à Paris et de différentes compagnies.

Le projet proposé par Édouard Chapot, intitulé "Partager, écouter, rencontrer", engagera le théâtre dans une nouvelle ère en reprenant les deux axes fondamentaux de la Scène nationale : le spectacle vivant, dans le cadre d’un volet important sur la musique auquel tiennent particulièrement les partenaires, et le cinéma, grâce au festival emblématique "War on Screen", tout en travaillant les passerelles entre ces disciplines.

L'équilibre de la programmation mettra en avant les écritures contemporaines portées par des artistes reconnus et des projets au format hybride qui favorisent les transversalités des esthétiques, au côté des œuvres du répertoire.

Édouard Chapot nouera des partenariats étroits avec les autres établissements culturels et sociaux du territoire, en particulier avec le Palc, Pôle national du cirque, et le Centre national des arts du cirque (CNAC), en saisissant l'opportunité du cirque pour s'inscrire en complémentarité, et en travaillant les collaborations. Il souhaite ouvrir les murs et les possibles par des projets hors-les-murs importants. Il travaillera l'accueil des citoyens dans le théâtre, repensera les circulations internes et externes, tout en cherchant à mieux connaître les publics et l'expérience du spectateur.

Édouard Chapot succède à Philippe Bachman à qui la Ministre Rachida Dati tient à rendre hommage. Décédé le 2 février 2024, passeur doté d'une énergie créatrice et entrepreneuriale exceptionnelle, Philippe Bachman fut un insatiable explorateur qui ne s'imposait aucune limite et se passionnait avec le même enthousiasme pour une très large palette d'expressions artistiques, du théâtre à la musique, de la fiction au documentaire. La Ministre remercie Borja Sitja qui a assuré l'intérim de la direction de La Comète et salue l'engagement de l'équipe pour la poursuite des activités durant cette période.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024