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Le décor intime de Serge Gainsbourg  17/06/2011

Très belle et sensible expo que celle présentée actuellement à la Galerie Talbot où l'on pénètre, grâce aux photographies de Yannick Ribeaut, dans l'univers intime de Gainsbourg au fil des différents espaces de vie de l'artiste et des objets qu'il a accumulés tout au long de son existence. Chaque "espace", tel un décor, fut mis en scène, créant une atmosphère personnelle et baignée d'intimité au cœur de sa demeure mythique du septième arrondissement. Le travail du photographe est ici plein de grâce et de sensibilité laissant découvrir à chaque photo différentes trames "mentales" de Gainsbourg, enrichies de reproductions manuscrites d'une écriture issue du quotidien...

Quelque temps après la disparition de Serge Gainsbourg et de son majordome Fulbert Ribeaut qui l’a suivi de près, Yannick Ribeaut propose de maintenir la mémoire du lieu du 5 bis rue de Verneuil dont l’avenir de la maisonnette, cette "chapelle", ce "musée" était d’ores et déjà incertain. Ce lieu accueille de nombreux objets énigmatiques qui envahissent l’espace. L’emplacement de chaque bibelot était choisi avec exactitude, relevant d’un décor de cinéma. L’atmosphère a été inventée et construite par Serge. La scène n’est autre que sa demeure.

Ces objets en disent long, figés dès lors et pointant une histoire qui ne demande qu’à être révélée. Les textes manuscrits juxtaposés, incrustés aux photographies, produisent une alliance, un parallèle. Déposés sur le piano, sur la table basse, ces messages faisaient partie du quotidien de Serge. Le rapprochement est de nouveau opéré ; nous faisons un bond dans le passé. "Gainsbourg Intérieur" est un témoignage, une narration journalière mettant en rapport le texte et l’image. Ces travaux sont restés méconnus durant de nombreuses années et ne sont révélés au public que très récemment.

Pour faire renaître et se remémorer ces instants du quotidien, Yannick Ribeaut met en relation ses photographies avec les notes, brouillons de chansons que Serge Gainsbourg avait laissés à Fulbert Ribeaut son majordome, complice et confident. Encore posée par l’auteur, parfois d’une main irritée ou de manière plus réfléchie mais toujours graphique, calligraphique, une écriture à la plume, semblable à celle que peut laisser un peintre sur un grimoire. Ces textes sont l’expression de la plume de l’artiste et prennent une dimension singulière associés aux photographies. Ces œuvres saisissent l’aspect intime du personnage de Serge Gainsbourg.

Exposition "Gainsbourg Inside/Vue de l’intérieur"
Photographies de Yannick Ribeaut (photographe à Longueur d'Ondes)
Du mardi 31 mai au samedi 25 juin 2011.
Galerie Talbot, 11 rue Guénégaud, Paris 6e.
Noir & Blanc et couleurs, au format 50/60 cm, en édition limitée, numérotés signés par l’auteur.
Photo : © Yannick Ribeaut.

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La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
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