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La Culture... Alerte danger !  18/06/2024

La Culture... Alerte danger !
Les organisations syndicales (CGT Spectacle, CGT Culture, Snapac-CFDT, CFDT Culture ; F3C-CFDT et SUD Culture) et d’employeurs (PROFEDIM, SCC, SNSP, SYNAVI, SYNDEAC, FNAR) représentatives du spectacle vivant public ont appelé dans un communiqué commun à une mobilisation massive le 20 juin :

Toutes et toutes mobilisés(es) pour la Culture et contre l'Extrême Droite !

Appel unitaire le 20 Juin. Cette mobilisation doit être massive.

Ces grandes lignes sont le projet du Rassemblement National pour nos secteurs :
>> Remise en cause des libertés de création, de programmation, de diffusion et de la presse ;
>> Privatisation de l’audiovisuel public et remise en cause des services publics ;
>> Suppression du ministère de la Culture ;
>> Développement d'un imaginaire national raciste, xénophobe et anti-LGBTQi+ ;
>> Reprise en main de l’autorité de régulation de la communication audiovisuel et numérique en nommant la direction de l’ARCOM ;
>> Reprise en main des théâtres, opéras, orchestres en changeant à dessein les directions comme l’a fait Meloni en Italie ;
>> Réorganisation des financements publics aux acteurs culturels sur fond de clientélisme ;
>> Menaces sur l’intermittence du Spectacle et destruction des droits sociaux élémentaires en visant les populations les plus fragiles et immigrées ;
>> Remise en cause des libertés syndicales et associatives.


L'extrême droite étant aux portes du pouvoir, nos organisations mesurent leurs responsabilités dans ce moment déterminant pour la démocratie, pour toutes les travailleuses et travailleurs que nous représentons, pour nos secteurs et pour la France.

Face au danger extrême qui nous guette, nos organisations appellent l'ensemble des acteurs culturels à se constituer en collectif, à systématiser les assemblées générales sur les lieux de travail ou ailleurs, dans toutes les villes de France et à participer aux manifestations unitaires contre l'extrême droite et organiser la mobilisation.

Nous appelons l'ensemble du secteur à se mobiliser le jeudi 20 juin prochain et les jours suivants, à Paris et dans toute la France, pour défendre le service public et ses moyens, lutter contre la réforme d'assurance chômage, pour la prise en compte de notre accord du 27 octobre 2023, et pour lutter contre l'extrême droite et ses idées ! Nous appelons tous les salariés(es) à investir massivement nos lieux de travail : organisation d'agoras, discussion autour de nos revendications pour inciter nos collègues à rejoindre la mobilisation et à aller voter les 30 juin et 7 juillet !

Rendez-vous le 20 juin à Paris à 14 h devant la Cinémathèque Bercy (51 rue de Bercy Paris 12e.

Signataires : CGT Spectacle - Fédération Nationale des Syndicats du Spectacle, du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’Action Culturelle CGT ; SFA CGT – Syndicat Français des Artistes interprètes ; SFR CGT - Syndicat Français des Réalisateurs ; SNAM CGT – Union Nationale des Syndicats d’Artistes Musicien·nes (Enseignant·es et Interprètes) de France ; SNAP CGT - Syndicat National des Artistes Plasticien·nes ; SNJ-CGT - Syndicat National des Journalistes ; SNMS CGT – Syndicat National des Metteuses et Metteurs en Scène ; SNRT CGT Audiovisuel - Syndicat National de la Radiodiffusion, de la Télévision et de l'Audiovisuel ​ ; SPIAC CGT - Le Syndicat des Professionnel·les des Industries de l'Audiovisuel et du Cinéma ; SYNPTAC CGT – Syndicat National des Professionnel·les du Théâtre et des Activités Culturelles ; CGT France Télévisions ; CGT France Médias Monde ; CGT INA ; CGT Radio France ; la CGT Culture - Union Nationale des syndicats CGT du Ministère de la Culture ; F3C CFDT – Communication Conseil Culture CFDT ; SNAPAC -CFDT – Syndicat national des Artistes et des Professionnels de l’animation, du Sport et de la Culture ; CFDT-CULTURE ; SUD – Culture – Syndicat « Solidaires, Unitaires et Démocratiques » de la Culture ; FNAR – Fédération nationale des Arts de la rue ; PROFEDIM – Syndicat professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique ; SCC – Syndicat des cirques et compagnies de création ; SNSP – Syndicat national des scènes publiques ; SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants ; SYNDEAC – Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024