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L'Association des Centres Dramatiques Nationaux soutient Romeo Castellucci et son équipe  18/04/2018

Les 10 et 11 avril derniers, la pièce de Romeo Castellucci "Sur le concept du visage du fils de Dieu" a été présentée au Théâtre les Quinconces-L'Espal du Mans dans une version amputée : le Préfet de la Sarthe, suivant l'avis émis par la Direction départementale de la cohésion sociale, s'est opposé à l'engagement d'enfants dans le spectacle, empêchant de facto la réalisation de l'œuvre dans son intégralité.

Cette intervention préfectorale est extrêmement grave, à plus d'un titre : d'abord parce que cette pièce a été représentée à de nombreuses reprises, dans plusieurs villes de France et d'Europe, sans que jamais la participation d'enfants aux représentations n'ait été remise en cause par les autorités compétentes. Mais surtout parce que l'œuvre de Romeo Castellucci Sur le concept du visage du fils de Dieu n'est pas n'importe quelle œuvre : elle fait l'objet d'attaques violentes de la part de mouvements religieux intégristes, qui ont tenté à plusieurs reprises d'en empêcher ou d'en perturber le bon déroulement.

Il y a deux ans, la représentation nationale a adopté une loi importante portant sur la liberté de création, l'architecture et le patrimoine : cette loi est censée garantir et protéger la liberté d'expression et de création des artistes, et l'actuelle Ministre de la Culture s'est engagée à en assurer la mise en application.

Alors même que l'État aurait dû être le garant de cette liberté, il est particulièrement choquant de voir un de ses représentants céder à la tentation de la censure en se dissimulant derrière le prétexte de la protection de l'enfance, donnant ainsi un motif de satisfaction aux ennemis de la liberté.

Les directrices et directeurs des Centres dramatiques nationaux tiennent à assurer Romeo Castellucci et son équipe de leur profond soutien, et joignent leur voix à celles déjà nombreuses qui se sont élevées ces derniers jours pour protester contre cette décision. Ils exhortent solennellement la Ministre de la Culture à faire respecter partout la loi LCAP, et à garantir la liberté d'expression et de création des artistes.

Robin Renucci, président de l'ACDN (Association des Centres Dramatiques Nationaux).

Photo : "Sul concetto di volto nel Figlio di Dio" (Sur le concept du visage du fils de Dieu) © Klaus Lefebvre.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
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