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Covid 19 - Mesures exceptionnelles de l'Adami : 11,3 millions d'euros supplémentaires consacrés aux artistes  15/04/2020

Festival de Paimpol 2019 © Gil Chauveau.
Depuis les premières annulations de spectacles début mars jusqu'au dernier discours du Président de la République qui préfigure une probable annulation de tous les festivals cet été, les artistes sont dramatiquement impactés par la crise du Coronavirus.

Face à cette situation inédite, l'Adami se mobilise et met tout en œuvre pour apporter aux artistes-interprètes le soutien dont ils ont besoin aujourd'hui.

Un plan de 11,3 millions d'euros a été décidé :

>> 8,5 millions d'euros débloqués pour un paiement exceptionnel versé directement aux artistes ;
>> 1,8 million d'euros d'aides financières maintenues aux projets artistiques annulés ou reportés et soutenus précédemment par l'Adami avec une attention particulière portée sur la rémunération des artistes ;
>> 330 000 euros de dotation supplémentaire à notre dispositif "Droit au cœur" en soutien aux artistes qui font face aux situations sociales les plus urgentes ;
>> 500 000 euros pour le fonds d'urgence mis en place par le Centre National de la Musique (doté de 11,5 millions euros au total) ;
>> 200 000 euros pour le fonds d'urgence spectacle vivant (hors musique) géré par l'Association pour le Soutien au Théâtre Privé.

Par ailleurs, les collaborateurs de l'Adami étant en situation de télétravail pour 95 % d'entre eux, le versement des droits des artistes de mars d'un montant de 4,7 millions d'euros a pu être assuré dans les délais. Sauf accident majeur, celui du mois de juin est programmé. Nos commissions d'attribution des aides aux projets artistiques continuent également de se réunir et de sélectionner les dossiers.

Ces mesures sont loin de compenser les pertes subies par les artistes. Elles contribueront à atténuer l'impact d'une crise qui, particulièrement pour les artistes, est appelée à durer longtemps.

Jean Jacques Milteau, président de l'Adami : "les équipes et les instances de notre société sont formidablement mobilisées pour venir du mieux possible en aide aux artistes. Nous travaillons à la fois à répondre aux urgences et à préparer l'avenir de la gestion collective de nos droits. Beaucoup de choses devront être discutées lorsque le temps de la relance sera venu, notamment la place que l'on donne au métier d'artiste alors que cette crise montre l'extrême fragilité de notre profession tout autant que son importance. Les questions de partage de la valeur, de respect de notre travail, d'une redistribution plus équitable des richesses que produit la culture devront être posées. Je donne rendez-vous à tous ceux de bonne volonté qui voudront bien se mettre à la tâche."

Les locaux de l'Adami étant fermés, les équipes restent néanmoins à votre disposition >>
Par téléphone : 01 44 63 10 00.
Par mail via le formulaire de contact du site adami.fr.
Et pour les artistes via le fil de messagerie de leur espace personnel Mon compte.

Communiqué de l'Adami.

Photo : Festival de Paimpol 2019 © Gil Chauveau.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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Gil Chauveau
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

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Gil Chauveau
26/03/2024