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Communiqué unitaire du 14 décembre - La culture sacrifiée… Mobilisons-nous ensemble !  14/12/2020

Les annonces du Premier Ministre du 10 décembre ont provoqué un élan de colère et d'incompréhension dans toutes les professions du spectacle et du cinéma. D'un seul coup, la promesse d'une demi-réouverture est devenue une prolongation de fermeture, au moins jusqu'au 7 janvier, et certainement au-delà.

La méthode surprend et n'est pas acceptable : aucune concertation comme le recommande le conseil scientifique lui-même, aucune prise en compte des protocoles sanitaires très stricts mis en place dans les lieux de spectacle et de cinéma, ou consacrés aux arts visuels, aucune prise en compte de la mobilisation et du travail des équipes artistiques et des lieux qui ont œuvré sans relâche pour être au rendez-vous !

Les lieux de culture ne sont pas traités équitablement avec les lieux de culte, aux conditions pourtant équivalentes en termes d'espace et d'accueil du public.

Des recours en référé liberté vont être déposés. Un grand nombre d'organisations s'associent à ces démarches.

La Ministre de la Culture a été dépêchée pour éteindre l'incendie en annonçant 35 millions d'euros d'aides, un montant qui ne couvre pas l'ensemble des dégâts. Nous exigeons qu'elles soient fléchées pour soutenir l'emploi direct des artistes et techniciens(nes) et l'activité des autrices et auteurs.

Toutes les structures ne sont pas soutenues de la même manière. Toutes doivent l'être pour maintenir la vitalité de notre écosystème ! N'en laissons aucune disparaître ! Le plan de relance et la loi de finances pour 2021 sont déjà dépassés et n'apportent pas de moyens à la hauteur de la crise.

Pour que nos secteurs survivent et que le public nous retrouve, nous avons besoin de réponses à nos exigences :

>> Nous voulons un soutien pour travailler quand même : résidences de création et répétitions doivent être financées ;
>> Nous voulons un soutien à la diversité d'action et d'éducation artistiques et culturelle, notamment en conservatoires ;
>> Nous voulons la garantie de tous les droits sociaux, dont l'accès est de plus en plus compromis (assurance chômage, sécurité sociale, protection complémentaire, médecine du travail...) ;
>> Nous voulons être associés à toutes les décisions y compris sanitaires pour permettre la réouverture au plus vite et l'accueil du public en salles comme dans l'espace public.

Sans réponse positive à ces demandes formulées depuis plusieurs mois, nous envisageons d'ouvrir les lieux en janvier !

Le 15 décembre, nous appelons aux rassemblements unitaires du monde de la culture partout en France pour la réouverture de tous les lieux de spectacle.
La carte de France des mobilisations du 15 décembre via ce lien.

Communiqué unitaire cosigné par :
- La Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle CGT - FNSAC CGT ;
- La Fédération nationale des Arts, des Spectacles, de l'audiovisuel du Cinéma et de la Presse FO – FASAP-FO ;
- La Fédération Nationale des Arts de la Rue - FNAR ;
- La Fédération Culture Communication Spectacle CFE-CGC ;
- L'Association Nationale des Théâtres de Marionnettes et Arts Associés - THEMAA ;
- La Fédération Culture Communication Spectacle CFE-CGC - FCCS CFE-CGC ;
- La Fédération Communication, conseil, culture CFDT - F3C-CFDT ;
- Le Syndicat des Cirques et Compagnies de Création - SCC ;
- Le Syndicat National des Arts Vivants - SYNAVI ;
- Le Syndicat national des Scènes Publiques - SNPS ;
- Le Centre International pour les Théâtres Itinérants - CITI ;
- Le Syndicat des Musiques Actuelles - SMA ;
- La Fédération de lieux et projets de musiques actuelles – FEDELIMA ;
- Le Syndicat professionnel des Producteurs, Ensembles et Diffuseurs Indépendants de Musique – PROFEDIM ;
- L'Union Fédérale d'Intervention des Structures Culturelles – UFISC.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

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© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024