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Anticipation du calendrier de changement de direction à la tête de l'Opéra national de Paris et de fermeture au dernier semestre 2020 pour travaux  11/06/2020

Stéphane Lissner, directeur de l'Opéra national de Paris, a exprimé au ministre de la Culture qui l'a accepté, son souhait de mettre fin à ses fonctions le 31 décembre 2020, six mois avant l'échéance initialement prévue de son mandat.

Franck Riester salue le travail mené par Stéphane Lissner au cours des six années passées à la tête de l'Opéra national de Paris, qu'il quittera fin 2020. Il a su équilibrer une programmation comprenant les grandes œuvres du répertoire et des créations contemporaines avec les plus grands artistes français et internationaux.

Avec à ses côtés Philippe Jordan, directeur musical, et Brigitte Lefèvre, Benjamin Millepied puis Aurélie Dupont, à la direction de la danse, Stéphane Lissner a contribué à la promotion de l'art lyrique et de la danse en France à un niveau international. Pendant toute la durée de son mandat, il a assuré, avec le concours de l'ensemble des personnels de l'Opéra, un très haut niveau d'activité et a suscité l'adhésion d'un large public. Il a également développé considérablement les ressources propres de l'établissement tout en assurant des missions de service public pour l'art lyrique et la danse à un niveau d'excellence.

Franck Riester confie dès le 1er juillet 2020 au directeur préfigurateur, Alexander Neef, assisté de Martin Ajdari, directeur général adjoint de l'Opéra, une mission consistant à :
- dresser un constat sur la situation de l'établissement au terme d'une année de crise inédite ;
- proposer dès l'automne 2020 des orientations pour maintenir l'excellence et le rayonnement de l'Opéra national de Paris tout en revisitant son modèle économique, social et organisationnel afin d'assurer les conditions d'une exploitation équilibrée ;
- conforter la place de l'Opéra national de Paris au cœur de la politique culturelle de l'État.

Enfin, compte tenu des incertitudes liées à la crise sanitaire actuelle, le conseil d'administration de l'Opéra national de Paris lors de sa séance du 11 juin 2020 a décidé d'anticiper à l'été 2020 les travaux scéniques de l'Opéra Bastille et de l'Opéra Garnier initialement programmés en 2021. La programmation lyrique et chorégraphique de l'Opéra national de Paris reprendra donc à partir de la fin du mois de novembre 2020 à Bastille et janvier 2021 à Garnier.

L'établissement proposera, dans l'intervalle, des programmes alternatifs reposant sur ses forces artistiques.

Communiqué de presse du Ministère de la Culture.

Photo : Rideau de scène, Opéra national de Paris © Marc Walter/OnP.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024