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Théâtre

Une esquisse des femmes de France où tout finit en chansons

"Victoire, la fille du soldat inconnu", La Java, Paris

Victoire Bayar dite Chourinette aurait presque cent ans. Née le 14 juillet 1916 alors que son père meurt à Verdun, elle épouse, avec toute la légèreté, la candeur, la curiosité de sa gaieté, la vivacité et la causticité de son esprit, les contours du monde terrible qui se présente à elle. Elle évolue avec lui, et découvre son talent pour le music-hall.



© DR.
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Victoire Bayar est un personnage créé par Sylvie Gravagna qui devient pour le spectateur conquis par ce spectacle de théâtre musical, une grand-mère idéale et rêvée qui a su, tenace et joyeuse, tantôt conteuse tantôt chanteuse, s’émanciper.

Victoire est une ouvrière. Douée pour la chanson. Prolotte patriote et rigolote. Gracieuse. Chantant soir et matin au long du chemin de sa vie, elle est un double de Mireille qui, de la bluette naturaliste au swing, affirme son optimisme, son identité, sa modernité.

Le spectacle de Sylvie Gravagna composé de douze tableaux, comme autant de cartes postales adressées au public, esquisse le roman national des femmes de France. Le roman du deuxième sexe. Avec ses peurs et ses reproches, ses drames et ses luttes, ses doutes aussi. Avec l’art et la manière : avec élégance, émotion et légèreté, tout en chanson. Car en France, même au vingtième-et-unième siècle, dans la mémoire commune, tout finit en chansons.

"Victoire, la fille du soldat inconnu"

© DR.
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De Sylvie Gravagna.
Compagnie Un Pas de Côté.
Avec : Sylvie Gravagna.
Assistante : Taslima Gaillardon.
Direction d'acteur : Nathalie Brücher.
Chorégraphie : Géraldine Demange.
Accompagnement vocal : Anne Charvet-Dubost.
Vidéos : Erwan Temple.
Mixage bande son : Pierre Lambla.
Durée : 1 h 05.

Avignon Off 2012
Spectacle du 7 au 22 juillet 2012.
Tous les jours à 10 h 30.
Cinéma Utopia Manutention, 4, rue des Escaliers Sainte-Anne, Avignon, 06 48 65 54 72.

Samedi 26 avril 2014 à 15 h 30.
Dans le cadre du "Centenaire du succès du référendum sur le vote des femmes".
La Java 105 rue du Faubourg du Temple, Paris 10e.

A 1 7 h - Débat : Du droit de vote à la parité : quelle place pour les femmes en politique ?
Invitées : Anne-Sarah Bouglé, lauréate du prix spécial 2011 de l'Assemblée nationale – "Le vote des Françaises. Cent ans de débats. 1848-1944" Presses universitaires de Rennes ; Geneviève Couraud, Présidente de l’Observatoire des droits des femmes et de l’égalité des chances au Conseil Général des Bouches du Rhône, Présidente d'Elu-es Contre les Violences faites aux Femmes.

Les chansons...

© DR.
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"Verdun, on ne passe pas" de J. Cazol et E. Joullot, R.Mercier (1917).

"Filles qui êtes à marier", chanson traditionnelle.

"On dit que j'ai 2 amoureux", chanson traditionnelle.

"À l’exposition" de Malloire (1931).

"Qu'est-ce que t'attends pour aller aux colonies" de Tramel (1931).

"Chourinette" de Mireille et Jean Nohain (1933).

"Les petits chapeaux" de Mireille et Jean Nohain (1933).

"Le début de l’aventure" de Mireille et Jean Nohain (1937).

"Et voilà les hommes" de Mireille et Jean Nohain (1938).

"Swing rêverie" de Django Reinhardt (1940).

Jean Grapin
Mercredi 4 Juillet 2012

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

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Gil Chauveau
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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024