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Théâtre

Un récit imaginaire singulier à la lisière ethnologique de "Tintin au Congo" !

"Le Tireur occidental", Le Lucernaire, Paris

La tête pleine du rêve des grands voyageurs, farci d’érudition et bardé de poncifs sur la supériorité de sa civilisation, Rodolphe, jeune ethnologue abruti par le voyage, parvient aux confins du monde connu. Il accompagne, dans la monotonie des jours, la vie du grand chasseur, du "tireur occidental", et tient, dans le journal de son quotidien, le futur récit de ses exploits.



© DR.
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Vue, et entendue par le spectateur, il semble que sa grille d’interprétation des différents menus faits et événements, où tout est rituel, danse et coutume étrange, soit quelque peu à l’écart des réalités… Le spectateur est spectateur de celui qui observe et ne se sent pas observé.

Le texte ironique se révèle par le jeu théâtral de Xavier Béja étonnamment joyeux, sans sarcasme, sans moquerie, ni ressentiment. C’est tout le talent du comédien que de laisser passer la naïveté du personnage sans la caricaturer et de suggérer, dans les interstices de ce texte sans verbe, le besoin d’une réciprocité, la nécessité d’un équilibre des échanges entre civilisations.

© DR.
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Dans "Le tireur occidental", l’effet théâtre est ample et s’appuie sur l’apport forcément complice du public qui entrevoit l’action de la conscience ou plutôt de l’inconscience. Le récit parvient à ce point d’équilibre qui clôt tout conte bien conduit. Il se finit, se tait et sa morale en toute justice et justesse peut s’exprimer.

Quand un jour Rodolphe part à la rencontre du monde d’au-delà des remparts, l’anti-occident, c’est en toute vraisemblance que l’homme en blanc vit la fin de son monde et va pour le moins se faire "cuisiner"…

À la croisée de "Tintin au Congo" et du voyage d’André Gide en ce même Congo, le récit de William Pellier joue avec les archétypes et engendre un meilleur de nous-même.

"Le Tireur occidental"

© DR.
© DR.
Texte : William Pellier.
Mise en scène : Michel Cochet.
Avec : Xavier Béja.
Lumières : Charly Thicot.
Scénographie : Cyril Bosc.
Création sonore : Antoine Chao.
Durée : 1 h.

Du 8 janvier au 15 mars 2014
Du mardi au samedi à 19 h.
Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr

Jean Grapin
Lundi 20 Janvier 2014

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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© Betül Balkan.
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On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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