Dans "Le Capital et son singe", Sylvain Creuzevault réunit, autour de plats de lentilles, des militants. Ils sont intemporels... Ils sont surpris par le spectateur dans le méli-mélo de leurs débats d'idées sur l'urgence d'instaurer une république alors que des forces contraires œuvrent puissamment. Ils ont des maîtres à penser et leurs propres querelles. Tous s'affrontent, chacun se fondant dans son propre modèle. Ils ont la lutte ouvrière. Réunion banale.
Et par leur entremise Blanqui, Blanc, Raspail, Lamartine, Engels, Ledru Rollin mais aussi Freud, Lacan, Foucault ou Rosa Luxembourg. Ils débattent de l’Économie, du Travail, du Régalien, de la Propriété, de la République, du Commerce, de l’Échange… De la Production et de la Consommation, du Producteur et du Consommateur, du Formatage. Ils se montrent sensibles au manque d'alphabétisation de la société et du manque de conscience citoyenne de la part de leurs contemporains.
De les entendre analyser aussi intelligemment et passionnément, et justement le spectateur est un peu triste de les voir mis en échec.
Et par leur entremise Blanqui, Blanc, Raspail, Lamartine, Engels, Ledru Rollin mais aussi Freud, Lacan, Foucault ou Rosa Luxembourg. Ils débattent de l’Économie, du Travail, du Régalien, de la Propriété, de la République, du Commerce, de l’Échange… De la Production et de la Consommation, du Producteur et du Consommateur, du Formatage. Ils se montrent sensibles au manque d'alphabétisation de la société et du manque de conscience citoyenne de la part de leurs contemporains.
De les entendre analyser aussi intelligemment et passionnément, et justement le spectateur est un peu triste de les voir mis en échec.
Le public est installé en bi-frontal, le noir n'étant jamais vraiment complet, le dispositif n'évolue pas. Le débat se déroule en un huis clos des idées implicitement éternelles et coupées du monde.
Dans cette simplicité, les personnages semblent s'évaporer en autant d'archétypes. Autant de mises à distances par rapport au texte ou aux personnages. La mise en scène perd toute aspérité et profondeur. Ce théâtre reflète plus qu'il ne traduit le monde, mime le spectacle du monde avec les conséquences que cela peut avoir sur la perception du sens. Comme si l'anecdote importait plus que le principal (le dividende plus que le capital ?), le jeu semble parasiter le propos. L'ironie plane comme un fantôme sur le plateau… comme Marx. Comme un doute.
Et quand le jeu procure de beaux moments (la scène du procès politique est très drôle), le rire qu'il déclenche sonne un peu étrange. De manière indécidable le rire oscille à la surface des choses entre moquerie ricanement ou rire franc tout en faisant ressentir comme un bruit de fond, un bruit de l'humain, un bruit de révolte dont pourtant le spectacle dans sa totalité suggère l'inanité.
Un fantôme hante le plateau. Celui de l'espoir encore espéré.
Au spectateur de dépasser le nihilisme qui s'installe. Il aimerait bien que les économistes brillants du XXIe siècle, ceux de Toulouse par exemple, l'aident à apporter des réponses.
Dans cette simplicité, les personnages semblent s'évaporer en autant d'archétypes. Autant de mises à distances par rapport au texte ou aux personnages. La mise en scène perd toute aspérité et profondeur. Ce théâtre reflète plus qu'il ne traduit le monde, mime le spectacle du monde avec les conséquences que cela peut avoir sur la perception du sens. Comme si l'anecdote importait plus que le principal (le dividende plus que le capital ?), le jeu semble parasiter le propos. L'ironie plane comme un fantôme sur le plateau… comme Marx. Comme un doute.
Et quand le jeu procure de beaux moments (la scène du procès politique est très drôle), le rire qu'il déclenche sonne un peu étrange. De manière indécidable le rire oscille à la surface des choses entre moquerie ricanement ou rire franc tout en faisant ressentir comme un bruit de fond, un bruit de l'humain, un bruit de révolte dont pourtant le spectacle dans sa totalité suggère l'inanité.
Un fantôme hante le plateau. Celui de l'espoir encore espéré.
Au spectateur de dépasser le nihilisme qui s'installe. Il aimerait bien que les économistes brillants du XXIe siècle, ceux de Toulouse par exemple, l'aident à apporter des réponses.
"Le Capital et son singe"
À partir du Capital de Karl Marx.
Mise en scène : Sylvain Creuzevault.
Avec : Vincent Arot, Benoit Carré, Antoine Cegarra, Pierre Devérines, Lionel Dray, Arthur Igual, Clémence Jeanguillaume, Léo-Antonin Lutinier, Frédéric Noaille, Amandine Pudlo, Sylvain Sounier, Julien Villa, Noémie Zurletti.
Lumières : Vyara Stefanova et Nathalie Perrier.
Scénographie : Julia Kravtsova.
Costumes : Pauline Kieffer et Camille Pénager.
Masques : Loïc Nébréda.
Durée : 2 h 45 environ.
Du 5 septembre au 12 octobre 2014.
Du mercredi au samedi à 20 h, le mardi à 19 h 30 et le dimanche à 15 h.
Théâtre La Colline, Grande Théâtre, Paris 20e, 01 44 62 52 52
>> colline.fr
Tournée :
● 5 et 6 novembre 2014 : La Scène Watteau - Scène conventionnée, Nogent-sur-Marne (94).
● Du 26 au 29 novembre 2014 : MC2, Grenoble (38).
● 4 et 5 décembre 2014 : L'Archipel - Scène nationale, Perpignan (66).
● Du 5 au 7 février 2015 : La Filature - Scène nationale, Mulhouse (68).
● Du 13 au 14 février 2015 : Le Cratère - Scène nationale, Alès (30).
● Du 11 au 14 mars 2015 : Bonlieu - Scène nationale, Annecy (74).
● Du 13 au 16 mai 2015 : Théâtre national, Bruxelles (en partenariat avec le Kunstenfestivaldesarts).
Mise en scène : Sylvain Creuzevault.
Avec : Vincent Arot, Benoit Carré, Antoine Cegarra, Pierre Devérines, Lionel Dray, Arthur Igual, Clémence Jeanguillaume, Léo-Antonin Lutinier, Frédéric Noaille, Amandine Pudlo, Sylvain Sounier, Julien Villa, Noémie Zurletti.
Lumières : Vyara Stefanova et Nathalie Perrier.
Scénographie : Julia Kravtsova.
Costumes : Pauline Kieffer et Camille Pénager.
Masques : Loïc Nébréda.
Durée : 2 h 45 environ.
Du 5 septembre au 12 octobre 2014.
Du mercredi au samedi à 20 h, le mardi à 19 h 30 et le dimanche à 15 h.
Théâtre La Colline, Grande Théâtre, Paris 20e, 01 44 62 52 52
>> colline.fr
Tournée :
● 5 et 6 novembre 2014 : La Scène Watteau - Scène conventionnée, Nogent-sur-Marne (94).
● Du 26 au 29 novembre 2014 : MC2, Grenoble (38).
● 4 et 5 décembre 2014 : L'Archipel - Scène nationale, Perpignan (66).
● Du 5 au 7 février 2015 : La Filature - Scène nationale, Mulhouse (68).
● Du 13 au 14 février 2015 : Le Cratère - Scène nationale, Alès (30).
● Du 11 au 14 mars 2015 : Bonlieu - Scène nationale, Annecy (74).
● Du 13 au 16 mai 2015 : Théâtre national, Bruxelles (en partenariat avec le Kunstenfestivaldesarts).