La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Mataora" (1)… Théâtre témoignage, entre passé et présent, où l'on ressent l'amertume grecque - 22/12/2014

Hélène Cinq, avec sa troupe franco-grecque, fait remonter à la surface de la mémoire un épisode oublié de l'Histoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et c'est passionnant. Mataroa ? C'est un bateau au nom de Pacifique sud qui s'est illustré, entre autres faits glorieux*, dans l'évacuation de plus de 180 étudiants grecs mis en en danger par une autre histoire oubliée, celle de la guerre...  

Dans "Nuits blanches", Nathalie Richard fait briller toute la palette de l'imaginaire... avec délicatesse et force - 18/12/2014

Nathalie Richard est l'héroïne de "Sommeil" (nouvelle de Haruki Murakami) qui, par un jour d'insomnie, lit "Anna Karénine" de Léon Tolstoï et fait une expérience singulière, dangereuse et irréversible... Celle de l'existence d'un monde distinct du monde de celui des vivants ordinaires. Un monde d'imaginaire qui, par sa réalité, a des effets bien réels sur le quotidien. Ainsi, le mari qui dort à...  

"Le Collectionneur" : Un huis clos dominant dominée au rythme de thriller palpitant - 12/12/2014

Dans "Le Collectionneur", Frédérick, petit employé fasciné, ravit Miranda, étudiante aux Beaux-arts. Et même si ce ravissement est un rapt en bonne et due forme, son intime conviction de héros est qu’en dépit des apparences, "Sa bien-aimée" tombera amoureuse de lui... Il a décroché le gros lot, du moins le croit-il… Illusion de la fascination… Il la couvre de cadeaux, la photographie, lui montre...  

Crimp et sentiments… Comme une critique du post-humanisme ambiant - 08/12/2014

L'intrigue de la pièce de Martin Crimp "La Ville" - mise en scène par Rémy Barché - traite de la crise du couple de jeunes urbains contemporains, mais pas seulement… Cette comédie délicieusement labyrinthique… sait, à la manière anglaise, passer de l'anodin au fantasme inquiétant, fait des incursions dans le fantastique, conduit tout son petit monde à l'orée du drame et finit par un dénouement...  

Accorder mémoire et souvenirs pour composer une nouvelle mélodie réconciliatrice - 25/11/2014

Reprise ! Sur le fil tendu de l'émotion distillée par les nombreux questionnements sur nos chemins de vie et sur la volatilité de l'éther des souvenirs qui en émane, Julien Séchaud, après "Aimez-vous la nuit ?", nous offre un nouveau texte délicat et d'une toujours même profondeur : "Un mardi en novembre". Dans cette pièce mise en scène par Annie Vergne, l'absence et la mémoire sont les...  

Les "Fourberies..." par Laurent Brethome révèlent la profonde violence des rapports sociaux... cruellement actuelle ! - 18/11/2014

L'homme est à l'aise dans les milieux interlopes. Rusé, connu pour ses roueries, ses inventions de très jolies farces d'escroqueries, ses larcins. Scapin, car c'est de lui qu'il s'agit, hante les quais du port de commerce. Il est loué, sollicité pour ses talents… Bien que poursuivi par la police, l'homme ne résiste pas, pour une fois, une dernière fois, pour le bien de l'humanité, d'aider les...  

Un hommage d'une beauté contemporaine sachant conjuguer citation et modernité - 17/11/2014

Venu au monde très jeune dans un temps très vieux (sic), Erik Satie en vrai dandy cacha sa misère et son taudis d'Arcueil en magnifiant son chapeau melon et ses binocles... et son humeur auprès du Tout Paris. Musicien, ami de Debussy, mentor du "groupe des six", sa ligne musicale est si claire, si claire "qu'on voit à travers" selon le jugement plein d'humour et d'admiration de Man Ray. Un...  

"Danemark, la tragédie d'Hamlet"... Tout en malice faussement objective, une pièce étonnamment actuelle - 13/11/2014

La Jacquerie reprend le voyage des comédiens et c'est très bien. La troupe (le collectif) revisite Hamlet à sa manière. Qui donne sa primauté au jeu théâtral. La proposition de Joan Bellviure, "Danemark la tragédie d'Hamlet", simplifie la forme, n'entre pas dans l'intimité des méandres de la situation… Les scènes sont réordonnancées, le langage retravaillé, les épisodes conservés. Plus linéaire...  

"Les particules élémentaires"… Un récit-théâtre qui devient action et parole protéiformes - 27/10/2014

Ayant adapté le texte de Michel Houellebecq, Julien Gosselin en propose une mise en scène où la parole devient action et événement, dans une scénographie donnant à chaque scène son atmosphère propre. La pièce démarre dans l’obscurité, soutenue par une voix au micro. La présence d’une femme se découpe dans l’obscurité baignée par un tamis de lumière. Puis un autre personnage apparaît, ressemblant...  

Un théâtre qui revient à un de ses fondamentaux : celui de la "farce à la rigolade" - 24/10/2014

Le "Grand Hôtel de l'Europe" est un hôtel minable qui rêve d'une conciergerie stylée et qui n'a de clients qu'à son image. Le hall est témoin d'allers et venues fébriles, trépidantes. Clients, employés et gérant, tous à leur manière traîne-savates et crève-la-faim, portefaix et porte-serviettes, voudraient bien avoir l'air mais n'ont pas l'air du tout. Le grand hôtel de l'Europe, entre ses clefs...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024