La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"L'Espace furieux", un lieu de deus ex machina à la recherche d'un non-effet… pour le plus grand des plaisirs - 18/10/2017

Ici c'est où ? Ici ou ici ? Valère Novarina est un auteur amoureux du théâtre qui pose avec clarté et facéties des questions simples. Et conduit les comédiens dans les chemins escarpés, pleins de surprises, du langage. En en posant et déposant les bases, en jouant avec les sonorités familières, il les égare. Dans le jeu de ses enchaînements, les toponymies, les segments de récits et de contes,...  

"Un piano nommé désir" : une pièce drôle et légère… un petit moment de douceur dans ce monde de brutes ! - 17/10/2017

"Un piano nommé désir", le titre n'est pas sans nous rappeler le titre de la pièce de Tennessee Williams "Un tramway nommé désir". Pourtant, l'intrigue ici est d'une tout autre sorte. Ce spectacle parle d'accomplir ses rêves et, par la même occasion, de s'accomplir soi-même. Il parle également d'amour et d'amitié, de choix et de bonheur. Ce spectacle nous parle un peu de la vie en fait… Les...  

N'oubliez pas… Quelle connerie la guerre ! - 16/10/2017

Bombardements. Novembre 1942. Les filles dans le lycée des garçons. Une première ! En classe d'histoire-géo : "parler de la précédente en attendant que la présente finisse". Cours d'histoire, situation géographique, sujet du jour : bataille de la Somme. De l'influence météorologique sur la stratégie militaire et de la géopolitique de la mort guerrière. Lui est enseignant, au classicisme...  

"Carmen"… Fable moderne cyclothymique - 16/10/2017

La création originale de Lucie Digout conte le parcours passablement chaotique d'une jeune femme, dont le talent et les prédispositions auraient pu l'emmener jusqu'en haut de l'affiche. Sauf que la vie, et ses caprices, laisse parfois peu de prise aux hasards heureux. Chacun sait que Carmen est un opéra (1875) de Bizet (1838-1875) et un film (1983) de Carlos Saura avec Antonio Gades (1936-2004),...  

La pièce sismique de Strindberg mitonnée avec un humour à glacer le sang - 12/10/2017

C'est certainement la pièce la plus noire de l'auteur suédois qui tient bien les promesses de son titre. Une danse, entre un homme et une femme, un couple, qui passent sa vie depuis vingt-cinq ans à se haïr. Une vie entière faite de mépris, rancune, cruauté. On assiste comme à l'envers du décor convenu du bonheur conjugal. Ici, les époux s'entredéchirent savamment, patiemment avec gourmandise....  

"Un divan pour la scène" : une proposition maladroite entraînant une confusion des genres et des intentions - 10/10/2017

Un divan pour la scène se présente comme une pièce à tiroirs avec de multiples intrigues. Se profilent les relations sociales qui existent entre les différents personnages, mais qui questionnent également les rapports qui se nouent entre les entités représentées : la patiente avec le thérapeute, la comédienne avec le metteur en scène, la femme avec l'homme et vice-versa, etc. Une femme vient...  

"La Danse de mort"… Cette joie de vivre paradoxale n'est qu'un songe plein d'ironie - 06/10/2017

Dans "La Danse de mort" d'August Strindberg, les personnages d'Edgar et d'Alice fêtent leurs noces d'argent. Ayant passé vingt-cinq ans côte à côte dans l'aigreur des jours, au milieu des rêves de gloire éteints, ils sont à bout. C'est aux confins de la Suède. Dans la mise en scène de Stuart Seide, la scénographie est épurée, le plateau quasi nu, réduit à l'essentiel, et la conduite d'acteur...  

Deadtown… pas que des bons, des brutes et des truands ! - 05/10/2017

Les frères Forman voyagent à travers le monde, depuis une vingtaine d'années, avec leur théâtre ambulant où un univers, mariant différentes disciplines artistiques, laisse découvrir des histoires et des caractères qui frôlent le fantastique. Ce n'est pas l'hôtel du Nord mais il y a une de ces atmosphères sur scène. C'est le Far-West avec ses volutes de fumée, mélange de tabac et de pétarades....  

Scapin par Podalydès, une belle énergie déployée, générant des salves de rire, mais en léger manque de finesse - 04/10/2017

Dans "Les fourberies de Scapin" de Molière, les amoureux peuvent se marier contre la volonté de leurs pères respectifs grâce aux intrigues et aux mensonges d’un valet. Les coups de bâton tombent comme grêle, la vengeance est brutale, la mise à sac pas forcément métaphorique, et les coups de théâtre sont invraisemblables. Le héros éponyme est un gredin, un faquin, un fourbe, un valet tout juste...  

Une farce aux frontières du tragique, avec la bêtise comme dimension philosophique commune à tous - 03/10/2017

Jérôme Deschamps met en scène "Bouvard et Pécuchet", la dernière œuvre, inachevée, de Gustave Flaubert, dans laquelle l'auteur dépeint les toquades, les velléités de connaissances non maîtrisées de ses contemporains qui, d'erreurs en déconvenues, entassent les impuissances et les rancœurs. Jérôme Deschamps en garde la trame, en conserve quelques bribes, l'adapte au monde contemporain, tout en...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024