La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Des Territoires" Et si la colère des "héritiers" trouvait là (très provisoirement) son point d'équilibre ? - 12/02/2020

Quand Baptiste Amann parle de sa trilogie, dont il présente ici le troisième et dernier volet - faisant suite à "Nous sifflerons la Marseillaise…" et "D'une prison l'autre…" -, il lui arrive d'évoquer les trois moments de "L'Orestie" d'Eschyle, le crime, la vengeance et l'expiation. Non par quelconque prétention de se mesurer à une telle figure, mais pour faire entendre, dans un triptyque au...  

"Macbeth" Deux clowns donnent un éclat de rire à Shakespeare - 11/02/2020

C'est un petit bijou que ce spectacle. Le mariage réussi de deux grandes écoles apparemment éloignées : la tragédie élisabéthaine et l'art du clown. Politiques, conflits historiques, guerres et meurtres d'un côté, dérision, naïveté lumineuse, enfance et poésie de l'autre. Les deux mêlés font exploser le drame de Macbeth en feu d'artifice, entre rire et effroi. "Macbeth", faut-il le rappeler, ce...  

"Dunsinane" Comme une possible désagrégation de nos utopies politiques pour un monde "meilleur" - 03/02/2020

Y a-t-il un "après Macbeth"… après que le tyran se soit réfugié dans la forteresse de Dunsinane ? Une suite de la tragédie de Shakespeare est-elle possible ? David Greig, auteur écossais contemporain, l'a imaginée et Baptiste Guiton a mis en scène le résultat et en donne une mise en lumière spectaculaire et réussie où sont éclairés certains maux de notre société et où sont posés des...  

"Broken" Passer d'une vie cassée à une vie avenir… à l'espérance créative - 29/01/2020

On peut tout imaginer sur le plateau, la scène de théâtre, la piste de cirque, sauf l'accident en cours de jeu… C'est pourtant ce qui est arrivé à Véro Dahuron, en représentation de Grouchenka dans "Les Frères Karamazov", un soir à Troyes… Une chute et la perte d'un œil. "Broken" n'est pas que la chronique d'un destin qui se brise mais bien celle du nouveau sens à lui donner, de l'inédite...  

"La Mouche" Sous la farce sourd la tragédie - 28/01/2020

Nains de jardin surveillant un parterre d'herbes folles et de radis mêlés. Télé, table pliante et caravane : c'est le lieu de vie de la mère obèse et médisante. Remise en tôle ondulée : c'est là où le fils benêt, gourdiflot, passe tout son temps à bricoler son laboratoire. Ajoutons un chien corniaud et une voisine simplette. Vision familière. La scène se passe aux confins de la ville et des...  

"Borderline[s] Investigation #1" Vraie-fausse conférence déjantée sur une planète qui ne tourne - vraiment - pas rond ! - 27/01/2020

"Et pourtant elle tourne", aurait murmuré Galilée, contraint par l'Inquisition à abjurer sa théorie de l'héliocentrisme jugée iconoclaste par l'Église d'alors. Quatre siècles plus tard, les obscurantismes aveugles ont muté, avançant masqués, mais toujours aussi vivaces si l'on en juge à l'aune des déclarations "hors-sol" des puissants de ce monde réunis à Davos. Heureusement, un trublion du nom...  

"Cataract Valley" Famille je vous aime ! - 21/01/2020

Un cadre idyllique, où flore et faune sauvages sembleraient immuables, serait-il de nature à panser les souffrances d'âmes à la dérive en leur donnant racines ? S'il est vrai que la littérature est le lieu de résilience de passions dévorantes et le théâtre, "l'autre scène" où se projettent à l'envi les conflits psychiques générés par les assignations familiales héritées, alors "Camp Cataract",...  

"Rosa Luxemburg Kabarett" Comme un quintette interprétant une pavane pour une infante défunte - 20/01/2020

Trop iconique, trop emblématique pour n'être pas méconnue. Objet de mémoire, repoussoir ou glorieux, Rosa Luxemburg (dans un spectacle "Rosa Luxemburg Kabarett" de Viviane Théophilidès) est, par-delà le temps qui a passé, comme citée à comparaître sur scène et le spectateur découvre un point de vue singulier et original sur cette femme politique. Dans sa mise en scène, Viviane Théophilidès...  

"Pièce en plastique" Un jeu de dépassement perpétuel de la provocation et de l'outrage - 18/01/2020

Dans "Pièce en plastique" de Marius von Mayenburg, mise en scène par Adrien Popineau, il y a côte à côte le père, la mère, le fils et l'ami de la famille. Ainsi que l'employée de service. Chargée de combler les vides et l'aigreur de vivre de ce quarteron. La pièce est hautement comique ou pathétique ou tragique : c'est selon. Tant le traitement effectué par l'auteur dépasse en fait la satire pour...  

"Phèdre" Une Phèdre pétrie de douleur et incendiée de sensualité - 16/01/2020

Sous l'implacable raideur des personnages raciniens bouillonne un magma de passions démesurées. Brigitte Jacques-Wajeman affiche au grand jour ces pulsions pour donner aux personnages de Phèdre un charnel éclatant. Une lecture originale qui respecte pourtant à la césure et l'accentuation près, l'alexandrin. Le décor de Grégoire Faucheux pourrait faire penser à une croix : un immense panneau...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024