La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Une esquisse des femmes de France où tout finit en chansons - 04/07/2012

Victoire Bayar dite Chourinette aurait presque cent ans. Née le 14 juillet 1916 alors que son père meurt à Verdun, elle épouse, avec toute la légèreté, la candeur, la curiosité de sa gaieté, la vivacité et la causticité de son esprit, les contours du monde terrible qui se présente à elle. Elle évolue avec lui, et découvre son talent pour le music-hall. Victoire Bayar est un personnage créé par...  

Un bourgeois d'anthologie... au cœur de la compréhension du baroque et déjà dans la modernité - 03/07/2012

Monsieur Jourdain vêtu de somptueux habits s’essaye au port de gentilhomme, à la vie de cour. Dans la version de Denis Podalydès, le bourgeois gentilhomme s’exerce au sein de son propre atelier. Celui-ci est parfaitement en ordre avec tous ses lés de tissus, ses rouleaux, sa table de coupe, ses squelettes de fauteuils à l’étage en attente de finition. Dans cette maison, on a le goût du tissu et...  

Avignon Off 2013 : Mon beau clito : Le bouton de rose, nu vocal intégral - 28/06/2012

Faut-il appeler un chat un chat ? Dans "Et la tendresse ? Bordel !" de Patrick Schulmann, le couple Évelyne Dress/Bernard Giraudeau avaient nommé le leur : "clitoris". Un mot toujours tabou que Sophie Accaoui s’amuse à explorer pour le plus grand plaisir des femmes, mais aussi des hommes, qui partageront la jouissance de ce beau et mélodieux monologue "à voix nue". Lorsqu’elle visite, en 2008,...  

Une polyphonique bonne Âme... entre poésie et drame - 27/06/2012

Dans "La bonne Âme du Se-Tchouan" de Bertolt Brecht, Shen Té, repérée par les dieux pour son honnêteté et sa bonté, bénéficie d’un coup de pouce, de leur part, pour sortir de la misère. Elle s’en trouve bien empêtrée, tente de ne pas dépouiller les pouilleux qui la parasitent, tente de les faire travailler. Et pour créer de la richesse se travestit et invente un sien cousin Shui Ta très méchant....  

Avignon Off 2012 : Res Publica : un théâtre civique... une naissance heureuse au sein de la république des lettres - 26/06/2012

"La famille devient tribu, la tribu devient nation. Chacun de ces groupes d’hommes se parque autour d’un centre commun… Le camp fait place à la cité… Cependant les nations commencent à être trop serrées, elles se gênent et se froissent…" "La poésie devient épique…" Victor Hugo, préface de Cromwell. Depuis la naissance de la première République, depuis Valmy et son cri prodigieux de "Vive la...  

Jeanne d'Arc façon Anouilh... un véritable bonbon à savourer en souriant ! - 21/06/2012

Jeanne d’Arc… Un mythe. Une jeune fille innocente et pleine de bon sens, diablement forte et courageuse… La petite bergère, seule, face à la justice des hommes, va revivre son épopée devant les juges. Avec son esprit aiguisé et son sens de l’humour, Jean Anouilh dresse, loin des représentations habituelles de Jeanne, le portrait d’une femme passionnée et éternellement moderne, devenue immortelle...  

Marcel Bozonnet conjugue les contraires comme autant de variations du destin - 12/06/2012

"La Princesse de Clèves" (roman écrit en 1672 par Madame de La Fayette ) déroule, sur le mode d’une chronique à la lucidité étonnante, le spectacle d’une vie de cour. Celle d’Henri II travaillée par les soucis de représentation, à la conjonction des convenances et des sentiments. Prise dans les rets des regards de cette société du spectacle qui la scrute avec avidité et cruauté, Madame de Clèves...  

Des quadruplés à l'état de travestis de music-hall version nanars ! - 07/06/2012

Dans "Les Quatre Jumelles", Copi fait vivre à ses quatre protagonistes atteints de gémellité prodigieuse une fin de cavale en Alaska. De celles qui voient les fugitifs s’entretuer en vivant la fin de leurs rêves qui est aussi celle de leur vie. Héros sordides se volant le pognon pour pas un rond. En multipliant les scènes de crime, en réitérant les morts et les résurrections l’auteur fait...  

Amphitryon... Face au mensonge, la seule vérité est celle de la machine théâtrale - 05/06/2012

"Un partage avec Jupiter/N’a rien du tout qui déshonore" À la faveur de la nuit, le roi des dieux, Jupiter soi-même, remplace Amphitryon dans le lit conjugal… À l’époque des faits, Louis XIV lorgne l’épouse du marquis de Montespan qui, lui, ne se sentira pas du tout mais alors pas du tout honoré… La pièce de Molière, écrite en vers libres, inspirée de Plaute et Rotrou, est habilement courtisane...  

Une balade mortuaire, contemporaine et décapante... au goût amer du sarcasme - 25/05/2012

Aride Mancha, légendaire province espagnole, célèbre pour son don quichottisme... Sa traversée de nuit via l’autoroute par deux minables au volant d’un coupé Mercedes blanc convoyant le cadavre du maghrébin qu’ils ont assassiné donne l’occasion d’observer une tranche de vie contemporaine plus que décapante. L’adaptation de la balade des noyés (roman de Carlos Eugenio Lopez) par Eva Vallejo et...  
1 ... « 109 110 111 112 113 114 115 » ... 123




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024