Le Vieux de la montagne / Patrick Sims © Mario del Curto.
Il est plus facile au marionnettiste de faire entrer son chameau dans le chas d’une aiguille qu’au critique de faire entrer ce papier au royaume des "saints" ! Quelle entreprise que celle de vouloir décrire l’univers de Patrick Sims et de son équipe ! La tâche est tellement colossale, le nombre de ses personnages articulés est si important, la perfection et la beauté apportés à ce travail sont si étonnants… qu’on en reste coi ! Enfin, pas trop, sinon point de critique… Mais restons modestes pour saluer à sa juste hauteur ce magnifique spectacle.
D’un côté, Sisyphe, à force de pousser indéfiniment sa boule est devenu un squelette monté sur ressorts. De l’autre, le monde est une énorme décharge à ordures où se côtoient des "human animals", personnages étranges, mi-hommes, mi-bêtes et quelques fois navets. C’est dans ce monde en décomposition que se rencontrent et se bousculent nombre d’influences. Le plateau fourmille de détails, un peu comme les peintures de Jérôme Bosch (dont Patrick Sims se réclame), où créatures étranges, monstrueuses et laides se mélangent.
D’un côté, Sisyphe, à force de pousser indéfiniment sa boule est devenu un squelette monté sur ressorts. De l’autre, le monde est une énorme décharge à ordures où se côtoient des "human animals", personnages étranges, mi-hommes, mi-bêtes et quelques fois navets. C’est dans ce monde en décomposition que se rencontrent et se bousculent nombre d’influences. Le plateau fourmille de détails, un peu comme les peintures de Jérôme Bosch (dont Patrick Sims se réclame), où créatures étranges, monstrueuses et laides se mélangent.
Le Vieux de la montagne / Patrick Sims © Mario del Curto.
Mais Patrick Sims a voulu avant tout, à travers cet "opéra électromagnétique", revisiter le mythe de Hassan Sabbah, fondateur de la secte des Assassins (celui qui offrit du haschich et des femmes à ses hommes pour leur faire croire qu’ils pourraient entrer au royaume de Dieu une fois morts). Aussi, les tableaux, comme les décors, se superposent avec une habileté déconcertante et d’une décharge publique, la scène se transforme en "Jardin des délices". On est bien aux portes du paradis dans ce nouveau décor. Mais cela pourrait être aussi le monde avant destruction par le pouvoir américain et Hiroshima ? Ou serait-ce celui de Bosch bien sûr, mais aussi de William Burroughs, de ses hallucinations et des enjeux de l’empire américain ? Les tableaux se superposent et se démultiplient en autant d'interprétations possibles que d'univers et de personnages. Du vraisemblable au faux-semblant, de l'illusion à l'illusionnisme, on en attrape le tournis !
Le Vieux de la montagne / Patrick Sims © Mario del Curto.
Côté références nous sommes loin du compte. Mais quelle importance ? Les personnages sont totalement atypiques… Parfois, ils sortent d’un film de Sergio Leone, d’autres fois… on ne sait pas. Du tyrannosaure qui défie un rat au flipper, de jolis choux-fleurs transformés en "claudettes", des chien-flics (nos préférés) à la queue bien dressée. Ces monstres nous sont à la fois familiers et étranges. En tout cas, ils hantent notre esprit. Parfois le rire fuse. Parfois il reste coincé entre étonnement et émerveillement.
Le spectateur est un peu comme cette boule de flipper (élément récurrent du spectacle), il se laisse volontiers entraîner dans la spirale un peu folle de sa lancée, même si on finit toujours par "perdre la boule" dans le monde complètement toqué de Patrick Sims. Pas grave, elle finit toujours par retomber, non ?
Le spectateur est un peu comme cette boule de flipper (élément récurrent du spectacle), il se laisse volontiers entraîner dans la spirale un peu folle de sa lancée, même si on finit toujours par "perdre la boule" dans le monde complètement toqué de Patrick Sims. Pas grave, elle finit toujours par retomber, non ?
"Le Vieux de la montagne"
Le Vieux de la montagne / Patrick Sims © Mario del Curto.
Écriture, mise en scène, scénographie et marionnettes (conception et construction) : Patrick Sims.
Masques, accessoires, costumes, marionnettes : Josephine Biereye, Zana Goodall
Musique : Ata Ebtekar.
Éléments sonores et musicaux : Ergo Phizmiz, Oriol Viladomiu, Patrick Sims.
Construction du flipper, lumière à la création : Erik Zollikofer.
Création vidéo et mapping : Ilan Katin, Raúl Berrueco.
Constructions : Richard Penny, Nicolas Hubert.
Machines électromécaniques et musicales : Oriol Viladomiu.
Création et réalisation du costume Ah ! Pook : Laure Guilhot.
Élaboration et conception du réseau flipper/son/vidéo : Alex Posada.
Contribution aux recherches : Michael Lew, Philippe Hauer, Sophie Barraud.
Régie lumière : Sophie Barraud.
Régie plateau : Nicolas Hubert.
Régie son et vidéo : Oriol Viladomiu.
>> www.antliaclastes.com
Du 16 avril au 27 avril 2013 à 19 h.
Monfort Théâtre, Paris 15e, 01 56 08 33 88.
>> lemonfort.fr
Masques, accessoires, costumes, marionnettes : Josephine Biereye, Zana Goodall
Musique : Ata Ebtekar.
Éléments sonores et musicaux : Ergo Phizmiz, Oriol Viladomiu, Patrick Sims.
Construction du flipper, lumière à la création : Erik Zollikofer.
Création vidéo et mapping : Ilan Katin, Raúl Berrueco.
Constructions : Richard Penny, Nicolas Hubert.
Machines électromécaniques et musicales : Oriol Viladomiu.
Création et réalisation du costume Ah ! Pook : Laure Guilhot.
Élaboration et conception du réseau flipper/son/vidéo : Alex Posada.
Contribution aux recherches : Michael Lew, Philippe Hauer, Sophie Barraud.
Régie lumière : Sophie Barraud.
Régie plateau : Nicolas Hubert.
Régie son et vidéo : Oriol Viladomiu.
>> www.antliaclastes.com
Du 16 avril au 27 avril 2013 à 19 h.
Monfort Théâtre, Paris 15e, 01 56 08 33 88.
>> lemonfort.fr