Il y a le père, à chaque fois putatif, grand metteur en scène et grand théoricien de la scène vivante contemporaine qui apporte la théorie définitive : d'un théâtre thérapie du monde. Il y a le ministre de la Culture médiocre, narcissique et masochiste fasciné par les comédiens et leur voue une forme de haine exaspérée. Ambivalence des sentiments, dialectiques du pouvoir.
Les scènes qui les réunit tous se répète cinq fois, comme autant de souvenirs d'actes, autant de souvenirs de répétitions. De répétition des mêmes scènes dans leurs variations, dans la même distribution des rôles mais dans leurs avatars respectifs.
La scène s'inscrit dans une cage de scène avec au lointain sa projection géométrique, sa mise en perspective. La scène est vue du côté coulisses. Jardin est à cour et cour à jardin. Le monde représenté par elle est inversé. Affectée de girations périodiques, mue par les comédiens et techniciens, la scène voit ses perspectives se dépraver : chacun de ces actes marque les étapes d'une vie sur trente ans. L'autofiction, l'autobiographie d'Olivier Py n'est pas une hypothèse. La machine théâtrale devient une formidable machine à faire remonter le passé à la surface. Jalons d'une réalité.
Les scènes qui les réunit tous se répète cinq fois, comme autant de souvenirs d'actes, autant de souvenirs de répétitions. De répétition des mêmes scènes dans leurs variations, dans la même distribution des rôles mais dans leurs avatars respectifs.
La scène s'inscrit dans une cage de scène avec au lointain sa projection géométrique, sa mise en perspective. La scène est vue du côté coulisses. Jardin est à cour et cour à jardin. Le monde représenté par elle est inversé. Affectée de girations périodiques, mue par les comédiens et techniciens, la scène voit ses perspectives se dépraver : chacun de ces actes marque les étapes d'une vie sur trente ans. L'autofiction, l'autobiographie d'Olivier Py n'est pas une hypothèse. La machine théâtrale devient une formidable machine à faire remonter le passé à la surface. Jalons d'une réalité.
En fin connaisseur de la machine théâtrale, Olivier Py installe une mise en abyme des plus réjouissantes. Dans cette histoire à vérités cachées, parsemées de tirades à grande tenue littéraire ou politique, la machine à illusions est aussi une machine à allusion, à clins d'œil. L'auteur joue sur le sens des mots et des choses. Au spectateur de s'amuser à trouver des clefs.
Entrecoupée d'interventions d'un bateleur à l'avant-scène qui vante, pour chaque époque, la panacée qui ferait le bonheur du monde, Orlando est placé sous le signe de la farce et assume pleinement, dans cette véritable chanson de geste picaresque, une dimension comique que le public ne rechigne pas à saluer par des salves de rires.
Pourtant (même pour qui n'a pas suivi dans sa carrière Olivier Py ainsi que sa troupe), une émotion intime est bien palpable. Ce théâtre animé par un sens de la dérision rejoint toutes les tragédies. Celle du meurtre du père, celles de la mort de l'amant. Celle de la vieillesse qui avance. L'énigme de la Vie. L'énigme de la beauté.
Entrecoupée d'interventions d'un bateleur à l'avant-scène qui vante, pour chaque époque, la panacée qui ferait le bonheur du monde, Orlando est placé sous le signe de la farce et assume pleinement, dans cette véritable chanson de geste picaresque, une dimension comique que le public ne rechigne pas à saluer par des salves de rires.
Pourtant (même pour qui n'a pas suivi dans sa carrière Olivier Py ainsi que sa troupe), une émotion intime est bien palpable. Ce théâtre animé par un sens de la dérision rejoint toutes les tragédies. Celle du meurtre du père, celles de la mort de l'amant. Celle de la vieillesse qui avance. L'énigme de la Vie. L'énigme de la beauté.
Et Olivier Py en homme de théâtre pointe dans Orlando ce lieu paradoxal, ce point de renversement, ce point vide propre à toute chambre obscure qui est le point d'attente du mystère et sa réalisation. Ce point à partir duquel jaillissent l'énergie, la lumière, l'espace, le temps et qui s'incorporent dans le corps du comédien aux prises avec la parole.
Ce théâtre pose beaucoup de questions théosophiques : il n'est donnée qu'une réponse. Le théâtre ne donne pas le sens de la vie, il est la vie de ce qu'il est : le théâtre. Ce jaillissement poétique.
Dans cette pièce, Olivier Py fait ressurgir, dans sa fraicheur, le théâtre de sa jeunesse proposé au public actuel comme un théâtre de l'avenir. Un théâtre manifeste par lequel se manifeste un théâtre qui sait conjurer le vieillissement. Olivier Py trouve en Matthieu Dessertine un double de lui-même.
Ce théâtre pose beaucoup de questions théosophiques : il n'est donnée qu'une réponse. Le théâtre ne donne pas le sens de la vie, il est la vie de ce qu'il est : le théâtre. Ce jaillissement poétique.
Dans cette pièce, Olivier Py fait ressurgir, dans sa fraicheur, le théâtre de sa jeunesse proposé au public actuel comme un théâtre de l'avenir. Un théâtre manifeste par lequel se manifeste un théâtre qui sait conjurer le vieillissement. Olivier Py trouve en Matthieu Dessertine un double de lui-même.
"Orlando ou l'Impatience"
Texte & mise en scène : Olivier Py.
Scénographie, décor, costumes & maquillage : Pierre-André Weitz.
Avec : Jean-Damien Barbin, Laure Calamy, Eddie Chignara, Matthieu Dessertine, Philippe Girard, Mireille Herbstmeyer, Stéphane Leach, François Michonneau.
Lumières : Bertrand Killy.
Musique : Stéphane Leach.
Durée : 3 h 20.
"Orlando ou l’Impatience" est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers, juin 2014.
Du 8 au 18 avril 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com
5 et 6 mai 2015 : 19 h 30, CDDB - Théâtre de Lorient, Lorient (56), 02 97 83 01 01.
Scénographie, décor, costumes & maquillage : Pierre-André Weitz.
Avec : Jean-Damien Barbin, Laure Calamy, Eddie Chignara, Matthieu Dessertine, Philippe Girard, Mireille Herbstmeyer, Stéphane Leach, François Michonneau.
Lumières : Bertrand Killy.
Musique : Stéphane Leach.
Durée : 3 h 20.
"Orlando ou l’Impatience" est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers, juin 2014.
Du 8 au 18 avril 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com
5 et 6 mai 2015 : 19 h 30, CDDB - Théâtre de Lorient, Lorient (56), 02 97 83 01 01.