La nouvelle création de l'autrice et metteuse en scène, Pauline Bureau, inspirée en partie de Blanche-Neige, célèbre conte des Frères Grimm, est un véritable bijou scénographique, mené de main de maître par Emmanuelle Roy. Cela dit, il n'est pas si nécessaire que cela de savoir que la pièce s'en est inspirée, tant le message principal qui s'en dégage se suffit à lui-même : celui de la quête de soi et de notre rapport aux autres pour tenter d'y accéder, notamment nos rapports à nos parents. Il est même probable qu'en avoir connaissance retire à l'ensemble de la représentation une forme de magie particulière.
Pas besoin de références à bien y regarder. Ni à Blanche-Neige ni aux contes, de manière plus générale. Quand bien même "Neige" y fait allusion à quelques reprises. "J'avais envie d'écrire un spectacle qui soit à la fois un conte et un teen movie (…) et donc c'est "Neige" qui a vu le jour. La pièce raconte combien c'est dur et beau d'être l'enfant de quelqu'un, tout comme d'être le parent de quelqu'un. Et parfois, on est les deux à la fois", Pauline Bureau.
La jeune adolescente de la pièce, remarquablement interprétée par Camille Garcia, n'est finalement pas si "blanche comme neige" que cela, car il y a en elle un désir brûlant de s'émanciper, de "bouger les lignes" pour partir à la découverte d'elle-même et échapper aux règles strictes que sa mère lui impose.
Vêtue de son tutu, d'un gilet matelassé sans manches et de bottines en cuir fauve, elle a des allures punk et, à bien y regarder, Neige est semblable à bon nombre d'adolescentes contemporaines en proie à leurs désirs d'émancipation et de liberté.
C'est dans une forêt resplendissante, presque plus vraie que nature, qu'elle va s'engouffrer et se confronter à elle-même. Ce pourrait être la jungle. Mais, bien au contraire, l'atmosphère y est douce et feutrée, bien loin de sa chambre et du miroir devant lequel elle répète ses mouvements de danse classique et dans laquelle sa mère lui réclame autoritairement de cambrer davantage, ou lui fait remarquer que, dans ses cheveux, il y a trop de nœuds…
Pas besoin de références à bien y regarder. Ni à Blanche-Neige ni aux contes, de manière plus générale. Quand bien même "Neige" y fait allusion à quelques reprises. "J'avais envie d'écrire un spectacle qui soit à la fois un conte et un teen movie (…) et donc c'est "Neige" qui a vu le jour. La pièce raconte combien c'est dur et beau d'être l'enfant de quelqu'un, tout comme d'être le parent de quelqu'un. Et parfois, on est les deux à la fois", Pauline Bureau.
La jeune adolescente de la pièce, remarquablement interprétée par Camille Garcia, n'est finalement pas si "blanche comme neige" que cela, car il y a en elle un désir brûlant de s'émanciper, de "bouger les lignes" pour partir à la découverte d'elle-même et échapper aux règles strictes que sa mère lui impose.
Vêtue de son tutu, d'un gilet matelassé sans manches et de bottines en cuir fauve, elle a des allures punk et, à bien y regarder, Neige est semblable à bon nombre d'adolescentes contemporaines en proie à leurs désirs d'émancipation et de liberté.
C'est dans une forêt resplendissante, presque plus vraie que nature, qu'elle va s'engouffrer et se confronter à elle-même. Ce pourrait être la jungle. Mais, bien au contraire, l'atmosphère y est douce et feutrée, bien loin de sa chambre et du miroir devant lequel elle répète ses mouvements de danse classique et dans laquelle sa mère lui réclame autoritairement de cambrer davantage, ou lui fait remarquer que, dans ses cheveux, il y a trop de nœuds…
Encore une fois, au risque de nous répéter, la scénographie de ce spectacle est éblouissante. Une biche passe en fond de plateau, nous regarde, plus vraie que nature grâce aux vidéos de Clément Dubailleul, puis c'est au tour d'un loup et plus tard d'une meute galopante.
Sous la houlette si sensible et poétique de Pauline Bureau, la magie opère à nouveau dans cette nouvelle création, comme ce fut le cas dans "Dormir cent ans". La forêt devient un personnage à part entière, donnant envie au spectateur de s'y plonger aussi, pour peut-être ne pas en ressortir, ou alors pour espérer y être un tant soit peu métamorphosé.
"Ce spectacle est sûrement le plus visuel que j'ai imaginé (…). La forêt et l'eau ont de multiples visages et les acteurs et actrices sont plongés dans un rapport organique", Pauline Bureau. Les images subaquatiques projetées sur le mur en béton d'une citerne pourtant massive et sans âme, subliment un ensemble déjà d'une grande poésie.
On peut s'interroger sur la nécessité de l'enquête policière qui s'ajoute à la dramaturgie. Selon nous, cette dernière dénature quelque peu le message global qui convoque incontestablement une très grande poésie, laquelle se suffit à elle-même.
Le réalisme poétique est à paroxysme vers la fin du spectacle, lorsque la mère de Neige – brillamment interprétée par Marie Nicolle – parle d'elle-même et confie à son enfant tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, parce qu'ainsi va la vie dans le rapport mère-fille, bien souvent, faite de chaos, de soubresauts, de doutes monumentaux, d'incompréhension réciproque, de déchirures. Le tout piétinant l'amour pourtant toujours bien présent !
La neige tombe sur le plateau, les chaussures crissent sous les pas, au sein de la forêt, les mots prennent enfin leur liberté, tamisés, durs et doux à la fois, pour convoquer un magnifique moment de théâtre dont on se dit, dans notre for intérieur, qu'il serait apaisant s'il venait aussi à nous, un jour prochain…
Cette nouvelle création de Pauline Bureau, après déjà vingt mises en scène, tant de ses propres textes que de ceux d'autres auteurs, est à ne rater sous aucun prétexte. On y découvre une créatrice profondément sensible qui donne encore une fois place à des figures féminines à la parole introspective et universelle à la fois.
Dès son entrée dans la salle, le spectateur est immergé au sein de la forêt grâce aux projections grandioses de vidéos. Dans le hall, le ton sylvestre est donné également.
Rendez-vous à la Colline, dévalez-en vite les pentes pour vous engouffrer comme Neige dans cet univers si propre à Pauline Bureau et savourez le silence.
Sous la houlette si sensible et poétique de Pauline Bureau, la magie opère à nouveau dans cette nouvelle création, comme ce fut le cas dans "Dormir cent ans". La forêt devient un personnage à part entière, donnant envie au spectateur de s'y plonger aussi, pour peut-être ne pas en ressortir, ou alors pour espérer y être un tant soit peu métamorphosé.
"Ce spectacle est sûrement le plus visuel que j'ai imaginé (…). La forêt et l'eau ont de multiples visages et les acteurs et actrices sont plongés dans un rapport organique", Pauline Bureau. Les images subaquatiques projetées sur le mur en béton d'une citerne pourtant massive et sans âme, subliment un ensemble déjà d'une grande poésie.
On peut s'interroger sur la nécessité de l'enquête policière qui s'ajoute à la dramaturgie. Selon nous, cette dernière dénature quelque peu le message global qui convoque incontestablement une très grande poésie, laquelle se suffit à elle-même.
Le réalisme poétique est à paroxysme vers la fin du spectacle, lorsque la mère de Neige – brillamment interprétée par Marie Nicolle – parle d'elle-même et confie à son enfant tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, parce qu'ainsi va la vie dans le rapport mère-fille, bien souvent, faite de chaos, de soubresauts, de doutes monumentaux, d'incompréhension réciproque, de déchirures. Le tout piétinant l'amour pourtant toujours bien présent !
La neige tombe sur le plateau, les chaussures crissent sous les pas, au sein de la forêt, les mots prennent enfin leur liberté, tamisés, durs et doux à la fois, pour convoquer un magnifique moment de théâtre dont on se dit, dans notre for intérieur, qu'il serait apaisant s'il venait aussi à nous, un jour prochain…
Cette nouvelle création de Pauline Bureau, après déjà vingt mises en scène, tant de ses propres textes que de ceux d'autres auteurs, est à ne rater sous aucun prétexte. On y découvre une créatrice profondément sensible qui donne encore une fois place à des figures féminines à la parole introspective et universelle à la fois.
Dès son entrée dans la salle, le spectateur est immergé au sein de la forêt grâce aux projections grandioses de vidéos. Dans le hall, le ton sylvestre est donné également.
Rendez-vous à la Colline, dévalez-en vite les pentes pour vous engouffrer comme Neige dans cet univers si propre à Pauline Bureau et savourez le silence.
"Neige"
Texte et mise en scène : Pauline Bureau.
Assistante à la mise en scène : Léa Fouillet.
Avec : Yann Burlot, Camille Garcia, Régis Laroche, Marie Nicolle, Anthony Rouillier, Claire Toubin.
Scénographie et accessoires : Emmanuelle Roy.
Costumes : Alice Touvet.
Perruques : Julie Poulmain;
Composition musicale et sonore : Vincent Hulot.
Dramaturgie : Benoîte Bureau.
Vidéo et magie : Clément Debailleul.
Lumières : Jean-Luc Chanonat.
Maquillages et perruqyes : Julie Poulain.
Collaboration artistique: Valérie Nègre.
Cheffe opératrice tournage subaquatique : Florence Levasseur.
Décor réalisé par Les ateliers de La Comédie de Saint-Étienne.
Production : La Part des Anges.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h 25.
Du 1ᵉʳ au 22 décembre 2023.
Du mercredi au samedi à 20 h 30, mardi à 19 h 30 et dimanche à 15 h 30.
Mardis 5 et 12, jeudis 7 et 14 : séances supplémentaires à 14 h 30.
Théâtre national de la Colline, Grand Théâtre, Paris 20ᵉ, 01 44 62 52 52.
>> colline.fr
Tournée
11 et 12 janvier 2024 : Le Bateau Feu - Scène nationale, Dunkerque (59).
25 janvier 2024 : Théâtre Le Cratère, Alès (30).
5 et 6 février : Scène nationale 61, Alençon (61).
11 et 12 avril 2024 : Espace des Arts - Scène nationale, Chalon-sur-Saône (71).
17 et 18 avril 2024 : Théâtre de Cornouaille - Scène nationale, Quimper (29).
Assistante à la mise en scène : Léa Fouillet.
Avec : Yann Burlot, Camille Garcia, Régis Laroche, Marie Nicolle, Anthony Rouillier, Claire Toubin.
Scénographie et accessoires : Emmanuelle Roy.
Costumes : Alice Touvet.
Perruques : Julie Poulmain;
Composition musicale et sonore : Vincent Hulot.
Dramaturgie : Benoîte Bureau.
Vidéo et magie : Clément Debailleul.
Lumières : Jean-Luc Chanonat.
Maquillages et perruqyes : Julie Poulain.
Collaboration artistique: Valérie Nègre.
Cheffe opératrice tournage subaquatique : Florence Levasseur.
Décor réalisé par Les ateliers de La Comédie de Saint-Étienne.
Production : La Part des Anges.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h 25.
Du 1ᵉʳ au 22 décembre 2023.
Du mercredi au samedi à 20 h 30, mardi à 19 h 30 et dimanche à 15 h 30.
Mardis 5 et 12, jeudis 7 et 14 : séances supplémentaires à 14 h 30.
Théâtre national de la Colline, Grand Théâtre, Paris 20ᵉ, 01 44 62 52 52.
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Tournée
11 et 12 janvier 2024 : Le Bateau Feu - Scène nationale, Dunkerque (59).
25 janvier 2024 : Théâtre Le Cratère, Alès (30).
5 et 6 février : Scène nationale 61, Alençon (61).
11 et 12 avril 2024 : Espace des Arts - Scène nationale, Chalon-sur-Saône (71).
17 et 18 avril 2024 : Théâtre de Cornouaille - Scène nationale, Quimper (29).