Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !
Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?
Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.
Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !
Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?
Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.
Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !
Quelle merveilleuse idée que d'avoir décidé d'adapter à la scène cette nouvelle d'Honoré de Balzac. Encore fallait-il trouver le comédien ou la comédienne qui serait à même de l'interpréter. Car Catherine Aymerie incarne tous les personnages, qui plus est des hommes en majeure partie. Dès les premiers instants de la représentation, le spectateur est immergé dans l'histoire auprès d'un jeune peintre à ses débuts qui s'avérera plus tard être Nicolas Poussin lui-même, d'un vieil homme nommé Porbus, portraitiste d'Henri IV, puis un peu plus tard d'un personnage imaginé par le romancier, Maître Frenhofer.
Dans son interprétation, la gestuelle de la comédienne, mise en valeur par une resplendissante redingote parme pailletée, relève presque de la magie. Elle captive et renforce avec une grande élégance le moindre propos de la nouvelle et les scande fort justement d'une voix posée et suave. On devine les heures de travail et de répétition pour atteindre une telle perfection ! Mais le talent de Catherine Aymerie n'est plus à prouver. Brosser ici son parcours à la fois cinématographique, télévisuel et théâtral serait bien trop long.
Contentons-nous d'évoquer ses adaptations théâtrales des "Femmes de Tchekhov" d'après les personnages féminins d'Anton Tchekhov, des "Fantômes et Mme Muir" de R.A. Dick ou encore son travail auprès de cinéastes et réalisateurs tels Denys de la Patelière, Joyce Buñuel, Charlotte Brandstorm. Jean-Luc Godard ou encore Charlotte Akerman.
La mise en scène de Michel Favart, sobre, mais infiniment juste et suffisante, sublime encore davantage le jeu de la comédienne et nous propose une vision hyperréaliste de cette bien jolie nouvelle de Balzac.
Dans son interprétation, la gestuelle de la comédienne, mise en valeur par une resplendissante redingote parme pailletée, relève presque de la magie. Elle captive et renforce avec une grande élégance le moindre propos de la nouvelle et les scande fort justement d'une voix posée et suave. On devine les heures de travail et de répétition pour atteindre une telle perfection ! Mais le talent de Catherine Aymerie n'est plus à prouver. Brosser ici son parcours à la fois cinématographique, télévisuel et théâtral serait bien trop long.
Contentons-nous d'évoquer ses adaptations théâtrales des "Femmes de Tchekhov" d'après les personnages féminins d'Anton Tchekhov, des "Fantômes et Mme Muir" de R.A. Dick ou encore son travail auprès de cinéastes et réalisateurs tels Denys de la Patelière, Joyce Buñuel, Charlotte Brandstorm. Jean-Luc Godard ou encore Charlotte Akerman.
La mise en scène de Michel Favart, sobre, mais infiniment juste et suffisante, sublime encore davantage le jeu de la comédienne et nous propose une vision hyperréaliste de cette bien jolie nouvelle de Balzac.
Les propos du romancier sont magnifiés et comme transcendés par l'ensemble dont on n'oubliera pas de souligner les effets de lumière et de musique peu nombreux, mais largement pertinents et suffisants, tel, par exemple, un rebondissant passage d'un orgue exalté. "Ah ! La beauté… C'est une chose difficile et sévère. Ce n'est que par la contrainte qu'on peut l'apprivoiser".
"Il n'y a pas de lignes dans la Nature. Il n'y a que des pleins et ce sont ces pleins qu'il faut apprendre à maîtriser".
Un fauteuil d'époque recouvert de velours bleu et un guéridon sur lequel repose une aiguière sont les seuls éléments de décors de cette mise en scène imaginée par Michel Favart. Nul besoin d'autres artifices tant, encore une fois et au risque de nous répéter, le talent d'interprétation de la comédienne est vertigineux. À un moment, elle enlève avec grande délicatesse, ses magnifiques gants en cuir noir pour représenter un des deux peintres retouchant une toile avec virtuosité et le spectateur imagine avec intensité les pinceaux et les couleurs se posant allègrement sur la toile.
Mais cette virtuosité, c'est Catherine Aymerie qui la maîtrise ici, dans ce seule en scène rendant par là-même un très bel hommage à cette célèbre nouvelle de Balzac qui allie intimement les thèmes de l'esthétique, de la mort, de l'érotisme et de l'Art en général. Bon nombre de philosophes et d'artistes s'en sont inspirés, y voyant là une source inépuisable de création et de réflexion.
Le chef-d'œuvre enfermé dans l'atelier de Frenhofer se découvrira-t-il aux yeux de Poussin et de Porbus tel qu'ils se l'imaginaient ? En tout cas, quant à nous, le chef-d'œuvre a été là sous nos yeux et nous ne pouvions imaginer une telle incarnation de ce roman dont nous pensions connaître toutes les interprétations pour l'avoir bien souvent étudié...
Un bravo sans mesure à Catherine Aymerie et Michel Favart pour ce remarquable moment de spectacle.
"Il n'y a pas de lignes dans la Nature. Il n'y a que des pleins et ce sont ces pleins qu'il faut apprendre à maîtriser".
Un fauteuil d'époque recouvert de velours bleu et un guéridon sur lequel repose une aiguière sont les seuls éléments de décors de cette mise en scène imaginée par Michel Favart. Nul besoin d'autres artifices tant, encore une fois et au risque de nous répéter, le talent d'interprétation de la comédienne est vertigineux. À un moment, elle enlève avec grande délicatesse, ses magnifiques gants en cuir noir pour représenter un des deux peintres retouchant une toile avec virtuosité et le spectateur imagine avec intensité les pinceaux et les couleurs se posant allègrement sur la toile.
Mais cette virtuosité, c'est Catherine Aymerie qui la maîtrise ici, dans ce seule en scène rendant par là-même un très bel hommage à cette célèbre nouvelle de Balzac qui allie intimement les thèmes de l'esthétique, de la mort, de l'érotisme et de l'Art en général. Bon nombre de philosophes et d'artistes s'en sont inspirés, y voyant là une source inépuisable de création et de réflexion.
Le chef-d'œuvre enfermé dans l'atelier de Frenhofer se découvrira-t-il aux yeux de Poussin et de Porbus tel qu'ils se l'imaginaient ? En tout cas, quant à nous, le chef-d'œuvre a été là sous nos yeux et nous ne pouvions imaginer une telle incarnation de ce roman dont nous pensions connaître toutes les interprétations pour l'avoir bien souvent étudié...
Un bravo sans mesure à Catherine Aymerie et Michel Favart pour ce remarquable moment de spectacle.
"Le Chef-d'œuvre Inconnu"
D'après la nouvelle d'Honoré de Balzac.
Adaptation théâtrale et jeu : Catherine Aymerie.
Mise en scène : Michel Favart.
Musique : Massimo Trasente.
Lumière: Kostas Asmanis.
Scénographie et costumes: Florence Evrard.
Par la Compagnie "Théâtre de la Rencontre" créée par Paula Brunet Sancho en 1984.
Durée : 70 minutes.
Du 27 mars au 27 juin 2023.
Lundi et mardi à 19 h 15, dimanche à 19 h 30.
Théâtre Essaïon, Paris 4e, 01 42 78 46 42.
>> essaion-theatre.com
Adaptation théâtrale et jeu : Catherine Aymerie.
Mise en scène : Michel Favart.
Musique : Massimo Trasente.
Lumière: Kostas Asmanis.
Scénographie et costumes: Florence Evrard.
Par la Compagnie "Théâtre de la Rencontre" créée par Paula Brunet Sancho en 1984.
Durée : 70 minutes.
Du 27 mars au 27 juin 2023.
Lundi et mardi à 19 h 15, dimanche à 19 h 30.
Théâtre Essaïon, Paris 4e, 01 42 78 46 42.
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