Nina Karacosta, comédienne-poétesse d'origine grecque, nous l'avions déjà vue jouer dans "Gelsomina" il y a quelques mois, à la Folie Théâtre, une adaptation de "La Strada", le célèbre film de Federico Fellini faite par Pierrette Dupoyet. Nous avions déjà apprécié, à l'occasion de cette seule en scène, sa présence particulière sur le plateau dont il est difficile de dire précisément ce qui la constitue…
Cette fois-ci, à travers ses mots joliment prononcés, ronds et bien scandés, son charisme qui transporte à nouveau le spectateur, à travers son charmant accent grec et son regard prégnant, la comédienne parvient aussi à embarquer le spectateur, et à lui faire "voir" l'histoire racontée : celle de ses pensées qui s'effeuillent au fil de ses pas tout en ramassant des fleurs sauvages, et qui oscillent entre réminiscence d'un homme rencontré par hasard, juste avant qu'il n'entre dans sa structure professionnelle, et allusion à des écrivains qu'elle aime tels Stefan Zweig, Kafka, Nathalie Sarraute ou Samuel Beckett.
À bien y regarder, on peut se demander quel est véritablement le thème de cette pièce écrite par Desiderio Montironi, car, parfois, le monologue peut dérouter et le spectateur s'y perdre. Mais, comme chacune de ces fleurs qu'elle détache de sa tige, la comédienne parvient malgré tout à centrer l'attention du public et, à la fin du compte, à composer son bouquet de "fleurs mots" de façon subtile et chatoyante.
Cette fois-ci, à travers ses mots joliment prononcés, ronds et bien scandés, son charisme qui transporte à nouveau le spectateur, à travers son charmant accent grec et son regard prégnant, la comédienne parvient aussi à embarquer le spectateur, et à lui faire "voir" l'histoire racontée : celle de ses pensées qui s'effeuillent au fil de ses pas tout en ramassant des fleurs sauvages, et qui oscillent entre réminiscence d'un homme rencontré par hasard, juste avant qu'il n'entre dans sa structure professionnelle, et allusion à des écrivains qu'elle aime tels Stefan Zweig, Kafka, Nathalie Sarraute ou Samuel Beckett.
À bien y regarder, on peut se demander quel est véritablement le thème de cette pièce écrite par Desiderio Montironi, car, parfois, le monologue peut dérouter et le spectateur s'y perdre. Mais, comme chacune de ces fleurs qu'elle détache de sa tige, la comédienne parvient malgré tout à centrer l'attention du public et, à la fin du compte, à composer son bouquet de "fleurs mots" de façon subtile et chatoyante.
Ceci est pour le moins paradoxal et plutôt énigmatique. Est-ce peut-être parce que chacun des propos formulés autour du deuil, des souvenirs, de la quête de soi ou de la nature, que l'on ne regarde pas assez, convoque inévitablement le spectateur, lui aussi ? Est-ce parce que la lenteur suave dans le jeu et la parole de la comédienne le submerge et l'apaise, faisant naître en lui des désirs refoulés de "mise au vert" et de quiétude ? Est-ce parce que le texte le ramène, comme la femme au bouquet, à des visages connus qui sont là à ses côtés, présents, absents, sans qu'ils puissent vraiment disparaître ? Probablement un peu de tout ça !
Le texte d'une grande poésie de Desiderio Montironi, associé au jeu joliment évanescent de Nina Karacosta, donne au final un résultat très probant. Pourtant, rien d'ostentatoire. Ni dans la scénographie, ni dans la dramaturgie. Aucune circonvolution inutile. Presque rien, mais c'est déjà beaucoup…
Juste la présence de la comédienne qui parvient, à nouveau, à revêtir chaque mot et chaque pensée d'une aura délicieusement cotonneuse, procurant au spectateur une sorte d'apesanteur de laquelle il met un peu de temps à sortir à la fin du spectacle.
Et si , à bien y regarder, ce dont Desiderio Montironi a voulu nous parler, c'était le thème de la marche ! Marcher pour aller plus lentement, et ne pas se laisser envahir par des pensées parasites et l'impératif de l'immédiateté. Marcher en se laissant bercer par nos émotions, faire l'expérience de certaines dimensions insoupçonnées, riches et précieuses. Certes, Nina Karacosta ne nous abandonne pas pour une quelconque escapade sur les chemins, mais c'est tout comme.
Avec elle, nous voyageons. Nous nous représentons sans difficulté aucune cet homme qu'elle a rencontré, qui n'est sans doute qu'un prétexte… Probablement n'a-t-il jamais existé…
À vous d'en juger.
◙ Brigitte Corrigou
Le texte d'une grande poésie de Desiderio Montironi, associé au jeu joliment évanescent de Nina Karacosta, donne au final un résultat très probant. Pourtant, rien d'ostentatoire. Ni dans la scénographie, ni dans la dramaturgie. Aucune circonvolution inutile. Presque rien, mais c'est déjà beaucoup…
Juste la présence de la comédienne qui parvient, à nouveau, à revêtir chaque mot et chaque pensée d'une aura délicieusement cotonneuse, procurant au spectateur une sorte d'apesanteur de laquelle il met un peu de temps à sortir à la fin du spectacle.
Et si , à bien y regarder, ce dont Desiderio Montironi a voulu nous parler, c'était le thème de la marche ! Marcher pour aller plus lentement, et ne pas se laisser envahir par des pensées parasites et l'impératif de l'immédiateté. Marcher en se laissant bercer par nos émotions, faire l'expérience de certaines dimensions insoupçonnées, riches et précieuses. Certes, Nina Karacosta ne nous abandonne pas pour une quelconque escapade sur les chemins, mais c'est tout comme.
Avec elle, nous voyageons. Nous nous représentons sans difficulté aucune cet homme qu'elle a rencontré, qui n'est sans doute qu'un prétexte… Probablement n'a-t-il jamais existé…
À vous d'en juger.
◙ Brigitte Corrigou
"La Femme au bouquet"
Texte : Desiderio Montironi.
Mise en scène : Driss Touati.
Avec : Nina Karacosta.
Chorégraphie : Claire Gérald.
Mise en mouvement : Jehnne Secretan.
Lumières : Olivier Oudiou.
Peinture : Eléni Dragoumi.
Accessoires : Evi Karahli et Nicole Papakou.
Conception sonore : Alina Semenova
Compagnie La Double Spirale.
Durée : 1 h 15.
Du 18 octobre au 10 novembre 2024.
Vendredi et samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre Le Guichet Montparnasse, Paris 14e, 01 43 27 88 61.
>> guichetmontparnasse.com
Mise en scène : Driss Touati.
Avec : Nina Karacosta.
Chorégraphie : Claire Gérald.
Mise en mouvement : Jehnne Secretan.
Lumières : Olivier Oudiou.
Peinture : Eléni Dragoumi.
Accessoires : Evi Karahli et Nicole Papakou.
Conception sonore : Alina Semenova
Compagnie La Double Spirale.
Durée : 1 h 15.
Du 18 octobre au 10 novembre 2024.
Vendredi et samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre Le Guichet Montparnasse, Paris 14e, 01 43 27 88 61.
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