Un des éléments marquant dans les choix de mise en scène de cette pièce est l’utilisation de la vidéo avec ce passage de la scène à l’image, un peu comme Cocteau et sa traversée aux miroirs... Des séquences filmées sont projetées et les comédiens s’effacent pour laisser place aux acteurs. Ce que dévoile Frédéric Sonntag est vraiment passionnant. Il montre comment avec ces personnages déconnectés de la réalité, le réel les rappelle à eux (et à nous aussi). D’autant plus troublant que ce sont des images qui produisent cet effet… Cela nous laisse songeur sur la perception du monde que nous avons : l’image projetée du monde nous donnerait plus à réfléchir que le monde lui-même. C’est juste terrible à entendre une réflexion comme celle-ci.
Finalement, on revient un peu à la théorie des classiques et à ces querelles qui en résultaient entre un Racine et un Corneille : le vraisemblable n’est pas forcément vrai et le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Sauf qu’aujourd’hui l’invraisemblable devient vrai… sic !
En regard à Sonntag (fin de l’interview) et à la citation de Boris Vian "L’humour est la politesse du désespoir", je répondrais avec l’intemporel Desproges par un de ses réquisitoires, extrait du "Tribunal des flagrants délires" : "S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu’elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l’heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d’un coup ça s’arrête, sans plus de raison que ça n’avait commencé, et le militant de base, le pompeux P.D. G., la princesse d’opérette, l’enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu’au bout de ton cancer, tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l’homme s’effacent devant les droits de l’asticot."
Cet épisode est, des trois, le plus intéressant, car on pénètre dans le cœur de la machine "George Kaplan". Et si vous ne vous êtes pas encore rendus à la Tempête, dépêchez-vous, il est encore temps !
Bonne écoute !
Finalement, on revient un peu à la théorie des classiques et à ces querelles qui en résultaient entre un Racine et un Corneille : le vraisemblable n’est pas forcément vrai et le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Sauf qu’aujourd’hui l’invraisemblable devient vrai… sic !
En regard à Sonntag (fin de l’interview) et à la citation de Boris Vian "L’humour est la politesse du désespoir", je répondrais avec l’intemporel Desproges par un de ses réquisitoires, extrait du "Tribunal des flagrants délires" : "S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu’elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l’heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d’un coup ça s’arrête, sans plus de raison que ça n’avait commencé, et le militant de base, le pompeux P.D. G., la princesse d’opérette, l’enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu’au bout de ton cancer, tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l’homme s’effacent devant les droits de l’asticot."
Cet épisode est, des trois, le plus intéressant, car on pénètre dans le cœur de la machine "George Kaplan". Et si vous ne vous êtes pas encore rendus à la Tempête, dépêchez-vous, il est encore temps !
Bonne écoute !
ITV Frédéric Sonntag, partie 3.MP3 (9.19 Mo)
"George Kaplan"
Texte et mise en scène : Frédéric Sonntag.
Avec : Alexandre Cardin, Florent Guyot, Lisa Sans, Jérémie Sonntag, Fleur Sulmont.
Scénographie : Marc Lainé assisté d'Aurélie Lemaignen.
Création vidéo : Thomas Rathier.
Création musicale : Paul Levis.
Création lumière : Manuel Desfeux.
Costumes : Luce Noyer.
Régie générale : Bertrand Faure.
Régie lumière : Manuel Desfeux / Maëlle Payonne / Simon Fritschi.
Régie son : Bertrand Faure / Raphaël Dupleix.
Régie vidéo : Thomas Rathier.
Équipe films
Chef opérateur : Antoine Parouty.
Assistant chef opérateur : Arthur Claisse.
Chef décorateur : Charles Jaeger.
Effets spéciaux et étalonnage : Benoît De Longlée.
Du 7 mai au 7 juin 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de La Tempête, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> theatredelatempete.fr
Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.
À écouter : Épisode 1
À écouter : Épisode 2
Avec : Alexandre Cardin, Florent Guyot, Lisa Sans, Jérémie Sonntag, Fleur Sulmont.
Scénographie : Marc Lainé assisté d'Aurélie Lemaignen.
Création vidéo : Thomas Rathier.
Création musicale : Paul Levis.
Création lumière : Manuel Desfeux.
Costumes : Luce Noyer.
Régie générale : Bertrand Faure.
Régie lumière : Manuel Desfeux / Maëlle Payonne / Simon Fritschi.
Régie son : Bertrand Faure / Raphaël Dupleix.
Régie vidéo : Thomas Rathier.
Équipe films
Chef opérateur : Antoine Parouty.
Assistant chef opérateur : Arthur Claisse.
Chef décorateur : Charles Jaeger.
Effets spéciaux et étalonnage : Benoît De Longlée.
Du 7 mai au 7 juin 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de La Tempête, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> theatredelatempete.fr
Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.
À écouter : Épisode 1
À écouter : Épisode 2