Certes, le décor échappe (en partie seulement) au réalisme "gros sabots" avec le choix de la demi-vache monumentale à la Jeff Koons fichée dans le mur de l'ancienne ferme (un zeste de contemporanéité) et des murs carton-pâte où seront projetées, en alternance, les vidéos du rêve versaillais du parvenu contrastant avec celles de ses origines fermières marquées entre autres par un reste de vrai tas de foin.
Certes, l'interprétation de Vincent Garanger - ôtant et remettant sa dérisoire perruque, symbole de son embarras présent - dans le rôle d'un Dandin obtus et lucide à la fois n'est pas sans force. De même, l'esprit de la farce chez Molière, qui jouait à l'envi des quiproquos et des situations loufoques visibles de l'assistance seule pour déclencher le rire facile des spectateurs (écho des facéties reprises par les comiques du cinéma muet), est pleinement rendu.
Certes, le tableau de ce petit prétentieux nobiliaire avide de jouir de sa supériorité de classe pour s'approprier tout ce qui porte jupon, et celui tout aussi pathétique du couple d'aristocrates ruinés désireux de se refaire la bourse en vendant leur fille à un roturier, eux qui n'ont que la religion à la bouche, trouvent leur justification. Tout comme le désir de grandeur de pacotille du roturier voulant porter perruque et fonçant lucidement droit vers sa perte - "Vous l'avez voulu, vous l'avez voulu, George Dandin, vous l'avez voulu" - est probant.
Certes, l'interprétation de Vincent Garanger - ôtant et remettant sa dérisoire perruque, symbole de son embarras présent - dans le rôle d'un Dandin obtus et lucide à la fois n'est pas sans force. De même, l'esprit de la farce chez Molière, qui jouait à l'envi des quiproquos et des situations loufoques visibles de l'assistance seule pour déclencher le rire facile des spectateurs (écho des facéties reprises par les comiques du cinéma muet), est pleinement rendu.
Certes, le tableau de ce petit prétentieux nobiliaire avide de jouir de sa supériorité de classe pour s'approprier tout ce qui porte jupon, et celui tout aussi pathétique du couple d'aristocrates ruinés désireux de se refaire la bourse en vendant leur fille à un roturier, eux qui n'ont que la religion à la bouche, trouvent leur justification. Tout comme le désir de grandeur de pacotille du roturier voulant porter perruque et fonçant lucidement droit vers sa perte - "Vous l'avez voulu, vous l'avez voulu, George Dandin, vous l'avez voulu" - est probant.
Certes, encore, la déclamation des désirs bafoués de l'infortunée jeune épouse, objet d'une transaction d'intérêts, ne manque pas de vérité… Mais ceci étant posé, et après avoir constaté les belles lumières, les beaux costumes d'époque, après avoir établi ce constat d'un savoir-faire indiscutable pour faire entendre les attendus de la pièce créée à Versailles le 18 juillet 1668 lors du "Grand divertissement royal", avec musique de Lully à l'appui (recréée ici), on se demande ce que cela peut apporter quelque trois cent cinquante ans plus tard…
… si ce n'est fixer à tout jamais les goûts du spectateur à une date qui a fait son temps. Si l'on veut parler des rapports de domination entre les sexes, entre les genres, et des conflictuels rapports de classes qui bouleversent nos sociétés contemporaines, n'y a-t-il pas mieux à faire qu'avoir recours à ce pauvre et pathétique George Dandin - devenu Monsieur de la Dandinière -, si dépassé qu'il en rate même son vrai-faux suicide ?
Une dame fort respectable laissait échapper, après les applaudissements coutumiers, une remarque éclairante. Elle disait : "Ah ! Enfin du Théâtre ! Dommage que l'on n'en voie pas plus ici…". Certes. Et c'est tant mieux.
… si ce n'est fixer à tout jamais les goûts du spectateur à une date qui a fait son temps. Si l'on veut parler des rapports de domination entre les sexes, entre les genres, et des conflictuels rapports de classes qui bouleversent nos sociétés contemporaines, n'y a-t-il pas mieux à faire qu'avoir recours à ce pauvre et pathétique George Dandin - devenu Monsieur de la Dandinière -, si dépassé qu'il en rate même son vrai-faux suicide ?
Une dame fort respectable laissait échapper, après les applaudissements coutumiers, une remarque éclairante. Elle disait : "Ah ! Enfin du Théâtre ! Dommage que l'on n'en voie pas plus ici…". Certes. Et c'est tant mieux.
"George Dandin ou le mari confondu"
Texte : Molière
Mise en scène : Jean-Pierre Vincent, assisté de Léa Chanceaulme.
Avec : Vincent Garanger, Étienne Beydon, Anthony Poupard, Elizabeth Mazev, Alain Rimoux, Olivia Chatain, Aurélie Edeline et Matthias Hejnar.
Dramaturgie : Bernard Chartreux.
Scénographie : Jean-Paul Chambas, assisté de Carole Metzner.
Costumes : Patrice Cauchetier, assisté d'Anne Autran.
Musique originale : Gabriel Durif, d'après des extraits du "Grand Divertissement Royal de Versailles" (Molière-Lully).
Lumière/vidéo : Benjamin Nesme.
Son : Benjamin Furbacco.
Maquillage : Suzanne Pisteur.
Régie générale : Xavier Libois.
Réalisation costumes : Atelier Caraco.
Construction décor et accessoires : Les Ateliers du Préau avec Cyrille Florchinger et Clémentine Pignal.
Durée : 1 h 50.
À partir de 13 ans.
Production 2019 Studio Libre, Compagnie A L'Envi.
Mise en scène : Jean-Pierre Vincent, assisté de Léa Chanceaulme.
Avec : Vincent Garanger, Étienne Beydon, Anthony Poupard, Elizabeth Mazev, Alain Rimoux, Olivia Chatain, Aurélie Edeline et Matthias Hejnar.
Dramaturgie : Bernard Chartreux.
Scénographie : Jean-Paul Chambas, assisté de Carole Metzner.
Costumes : Patrice Cauchetier, assisté d'Anne Autran.
Musique originale : Gabriel Durif, d'après des extraits du "Grand Divertissement Royal de Versailles" (Molière-Lully).
Lumière/vidéo : Benjamin Nesme.
Son : Benjamin Furbacco.
Maquillage : Suzanne Pisteur.
Régie générale : Xavier Libois.
Réalisation costumes : Atelier Caraco.
Construction décor et accessoires : Les Ateliers du Préau avec Cyrille Florchinger et Clémentine Pignal.
Durée : 1 h 50.
À partir de 13 ans.
Production 2019 Studio Libre, Compagnie A L'Envi.