C'est la deuxième rencontre de ces deux hommes. Ils avaient tous les deux dix-sept ans, la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Cela s'était passé en 1943 ou 44, dans l'Est de l'Allemagne, un camp, Birkenau peut-être. L'un était en uniforme vert-de-gris, l'autre en tenue de prisonnier. Et chacun accompagnait son père ce jour-là. Et chacun se souvient de manière cuisante ce qui s'est passé ce jour-là. Comme un jour qui décide de l'avenir de ces deux vies : pour l'un celle d'un bourreau, pour l'autre, victime.
Il faut, pour ce genre de pièces à deux personnages, des ingrédients nécessaires qui sont un texte de valeur, une mise en scène claire et des interprètes convaincus par leurs personnages. Et convainquant. Christophe Malavoy et Tom Novembre sont ici habilement eux-mêmes dans les costumes préparés par Didier Caron. Ils ont tous deux amalgamé les personnages de papier avec leurs caractères, leurs sens du rythme, leurs dictions personnelles pour en faire des êtres absolument réels, incarnés, mais recréés avec les qualités propres des deux comédiens.
Et c'est là l'essentiel dans ce face à face toxique. Le reste du spectacle est lui aussi d'une grande précision. Une mise en scène distinguée dans un décor très stylisé, et une dynamique de scènes qui n'oublie pas le cocasse, le drôle, malgré le drame qui fait le fond de cette histoire. Qui en fait aussi le sel.
Il faut, pour ce genre de pièces à deux personnages, des ingrédients nécessaires qui sont un texte de valeur, une mise en scène claire et des interprètes convaincus par leurs personnages. Et convainquant. Christophe Malavoy et Tom Novembre sont ici habilement eux-mêmes dans les costumes préparés par Didier Caron. Ils ont tous deux amalgamé les personnages de papier avec leurs caractères, leurs sens du rythme, leurs dictions personnelles pour en faire des êtres absolument réels, incarnés, mais recréés avec les qualités propres des deux comédiens.
Et c'est là l'essentiel dans ce face à face toxique. Le reste du spectacle est lui aussi d'une grande précision. Une mise en scène distinguée dans un décor très stylisé, et une dynamique de scènes qui n'oublie pas le cocasse, le drôle, malgré le drame qui fait le fond de cette histoire. Qui en fait aussi le sel.
Une trame qui semble pourtant classique, récurrente dans le théâtre, le cinéma ou la littérature : un fantôme qui revient d'un passé que l'on a occulté, caché, oublié soi-même. Un fantôme qui réapparaît pour dévoiler la vérité, pour demander des comptes, voire pour se venger. Tel est le fil conducteur qui mène l'intrigue avec un danger persistant, angoissant et une résistance toute aussi prenante des protagonistes avalés par cette machine à remonter le temps.
Remonter le temps, quarante ou cinquante ans plus tard… Pour rappeler ce jour du drame qui décida de leurs deux vies. Pour ne pas oublier. Pour tenter aussi de se libérer de cette malédiction qui a dirigé leurs existences. À ce jeu, Didier Caron tente d'égaliser les dommages entre victimes et bourreau. Son projet n'est pas la mémoire - même si son histoire y puise tous ses éléments dramatiques. Il trace plutôt les portraits de l'héritage, des fils, des ceux pour qui les pères ont été, soit par leurs qualités, soit par leurs sauvageries, des références inévitables. Et c'est une vraie belle interrogation que de poser ces questionnements sur une scène.
La mise en scène partagée avec Christophe Luthringer est nette, inventive, elle parvient à suggérer les images et à transporter dans le temps et dans l'espace ce drame qui se déroule pourtant en temps réel. Et c'est aussi cette particularité qui suscite et aiguise l'attention : le temps réel de la représentation égale le temps du drame, et tient en haleine jusqu'au terme.
Remonter le temps, quarante ou cinquante ans plus tard… Pour rappeler ce jour du drame qui décida de leurs deux vies. Pour ne pas oublier. Pour tenter aussi de se libérer de cette malédiction qui a dirigé leurs existences. À ce jeu, Didier Caron tente d'égaliser les dommages entre victimes et bourreau. Son projet n'est pas la mémoire - même si son histoire y puise tous ses éléments dramatiques. Il trace plutôt les portraits de l'héritage, des fils, des ceux pour qui les pères ont été, soit par leurs qualités, soit par leurs sauvageries, des références inévitables. Et c'est une vraie belle interrogation que de poser ces questionnements sur une scène.
La mise en scène partagée avec Christophe Luthringer est nette, inventive, elle parvient à suggérer les images et à transporter dans le temps et dans l'espace ce drame qui se déroule pourtant en temps réel. Et c'est aussi cette particularité qui suscite et aiguise l'attention : le temps réel de la représentation égale le temps du drame, et tient en haleine jusqu'au terme.
"Fausse Note"
Texte : Didier Caron.
Mise en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer.
Assistante mise en scène : Isabelle Brannens.
Avec : Christophe Malavoy et Tom Novembre
Lumières : Florent Barnaud.
Décor : Marius Strasser.
Costumes : Christine Chauvey.
Son : Franck Gervais.
Durée : 1 h 40.
Du 21 septembre 2017 au 7 janvier 2018.
Du jeudi au samedi à 21 h, samedi à 16 h 30 et dimanche à 16 h.
Théâtre Michel, Paris 8e, 01 42 65 35 02.
>> theatre-michel.fr
Mise en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer.
Assistante mise en scène : Isabelle Brannens.
Avec : Christophe Malavoy et Tom Novembre
Lumières : Florent Barnaud.
Décor : Marius Strasser.
Costumes : Christine Chauvey.
Son : Franck Gervais.
Durée : 1 h 40.
Du 21 septembre 2017 au 7 janvier 2018.
Du jeudi au samedi à 21 h, samedi à 16 h 30 et dimanche à 16 h.
Théâtre Michel, Paris 8e, 01 42 65 35 02.
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