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RV du Jour

Dorian Rossel, artiste prolixe et prolifique

Dorian Rossel, portrait d'un artiste : Épisode 1

Aujourd'hui, Dorian Rossel devient un metteur en scène inévitable dans le paysage théâtral. Il fait partie de ces quelques bons de sa jeune génération qui sont à suivre absolument (au même titre que : Sonntag, Mathieu, Murgia, Bellorini, pour ne citer que ceux-là)…



"Quartier Lointain" © Carole Parodi.
"Quartier Lointain" © Carole Parodi.
Nous en avions parlé la première fois en 2011 avec "Quartier Lointain". Cette saison, il revient avec quatre spectacles qui tournent pendant toute la saison : "L'usage du monde", "Une femme sans histoire", "Oblomov et "Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir". C’est impressionnant. La dernière de ses créations fait une escale au Rond-Point où il est à l’affiche jusqu’à la fin du mois.

Voici une interview audio réalisée de Dorian Rossel au Monfort alors que se jouait encore "Oblomov". Dans cette première partie (l’interview fera l'objet de trois "RDV du jour"), faisons un peu connaissance avec son personnage, jovial et avenant ; et dans la salle encore vide de spectateurs, ce metteur en scène (discret) n’en est pas moins imposant.
Ce qu'il nous livre ? C'est autant de clés pour décrypter l'artiste et son travail...

Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.

Première Partie >>
dorian_rossel,_partie_1.mp3 Dorian Rossel, partie 1.mp3  (3.7 Mo)


"Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir"

Dorian Rossel © D.R.
Dorian Rossel © D.R.
D’après le film "La maman et la putain" de Jean Eustache .
Mise en scène : Dorian Rossel.
Avec : David Gobet, Dominique Gubser, Anne Steffens.
Dramaturgie : Carine Corajoud.
Collaboration artistique : Delphine Lanza.
Assistante : Sandrine Tindilière.
Lumière et régie : Niells Doucet.
Scénographie : Compagnie STT.
Responsable technique Compagnie STT : Mathieu Baumann.
Costumes : Karine Vintache.
Durée : 1 h 30.

Du 5 au 31 janvier 2016.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche le dimanche 10 janvier.
Théâtre du Rond-Point, Salle Roland Topor, Paris 8e, 01 44 95 98 00.
>> theatredurondpoint.fr/

Tournée
2 février 2016 : DSN - Dieppe Scène Nationale, Dieppe (76).
4 février 2016 : L’ARC - Scène Nationale Le Creusot (71).
11 février 2016 : Théâtre Edwige Feuillère, Vesoul (70).
13 février 2016 : Usine à Gaz, Nyon (Suisse).
19 au 21 février 2016 : ABC, La Chaux de Fonds (Suisse).
23 au 24 février 2016 : Théâtre du Pommier, Neuchâtel (Suisse).
25 au 27 février 2016 : Théâtre de Poche - Spectacles français, Bienne (Suisse).




"L’usage du monde"

"L'usage du monde" © Cie STT.
"L'usage du monde" © Cie STT.
D’après Nicolas Bouvier.
Mise en scène : Dorian Rossel.
Assistant à la mise en scène : Clément Lanza.
Avec : Delphine Lanza, Rodolphe Dekowski, Karim Kadjar, Anne Gillot et Jérôme Ogier.
Collaboration artistique : Delphine Lanza.
Dramaturgie : Carine Corajoud.
Scénographie : Cie STT, Sibylle Kössler.
Costumes : Séverine Lustière.
Musique : Anne Gillot et Jérôme Ogier.

Tournée
22 au 23 mars 2016 : Théâtre Edwige Feuillère, Vesoul (70).
5 au 9 avril 2016 : La Garance - Scène Nationale, Cavaillon (84).
2 juin 2016 : Plein Tube, Meyrin (Suisse).
3 juin 2016 : Teatro Comico, Sion (Suisse).
4 juin 2016 : L’échandole, Yverdon-les-Bains (Suisse).
6 au 7 juin 2016 : Lancy (Suisse).
30 juin 2016 : Meyrin-les-Bains (Suisse).

"Oblomov"

"Oblomov" © Cie STT.
"Oblomov" © Cie STT.
D’après Ivan Gontcharov.
Adaptation théâtrale : Dorian Rossel et Carine Corajoud.
Mise en scène : Dorian Rossel.
Collaboration artistique : Delphine Lanza.
Avec : Rodolphe Dekowski, Xavier Fernandez-Cavada, Elsa Grzeszczak,Jean-Michel Guerin, Fabien Joubert, Delphine Lanza et Paulette Wright.
Dramaturgie : Carine Corajoud.
Création musicale : Paulette Wright, Anne Gillot et Patricia Bosshard.
Scénographie et costumes : Sibylle Kössler et Clémence Kazémi.
Création lumière : Jean Grison et Luc Khiari.

Tournée
8 janvier 2016 : Salle CO2, Bulle (Suisse).
26 janvier 2016 : La Garance - Scène Nationale, Cavaillon (84).
2 février 2016 : Théâtre Edwige Feuillère, Vesoul (70).

Mercredi 6 Janvier 2016

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024