Qu'est-ce qui fait famille ? Se demandent-ils. Pour y répondre, le matériau de leurs recherches sera extrait d'enquêtes, d'interviews et d'histoires qu'Estelle Savasta a glanées auprès des services d'aide à l'enfance, des familles d'accueil, des éducateurs, des enfants placés. Parmi ces témoignages, celui d'un couple deviendra peu à peu la trame du spectacle. Ils seront Nora et Nino, interprétés par Zoé Fauconnet et Matéo Thiollier Serrano.
En fond de scène, une immense toile brodée de trois lettres. Des broderies comme on en trouve dans les armoires à linge des maisons du siècle dernier, sur les mouchoirs, les serviettes, les draps, symbole ineffaçable de l'appartenance de ces objets à celui dont les initiales y sont brodées. Mais aussi, à l'inverse, preuve pour celui-ci de son droit à être dans cette maison, cette famille.
Trois lettres : Un N, un autre N et puis une jolie rose, et puis un A. A comme Ariane, celle qui réunira Nora et Nino longtemps après le début de l'histoire qui se confond avec le début de l'existence de Nora. Un commencement tragique puisque l'aide sociale retrouvera celle-ci à l'âge de deux mois, abandonnée par sa mère sur un balcon dans le froid de l'hiver. Commence alors la longue aventure de ce nouveau-né dans la sphère mi-humaine mi-mécanique de l'aide à l'enfance.
En fond de scène, une immense toile brodée de trois lettres. Des broderies comme on en trouve dans les armoires à linge des maisons du siècle dernier, sur les mouchoirs, les serviettes, les draps, symbole ineffaçable de l'appartenance de ces objets à celui dont les initiales y sont brodées. Mais aussi, à l'inverse, preuve pour celui-ci de son droit à être dans cette maison, cette famille.
Trois lettres : Un N, un autre N et puis une jolie rose, et puis un A. A comme Ariane, celle qui réunira Nora et Nino longtemps après le début de l'histoire qui se confond avec le début de l'existence de Nora. Un commencement tragique puisque l'aide sociale retrouvera celle-ci à l'âge de deux mois, abandonnée par sa mère sur un balcon dans le froid de l'hiver. Commence alors la longue aventure de ce nouveau-né dans la sphère mi-humaine mi-mécanique de l'aide à l'enfance.
En alternant des courtes scènes réalistes qui racontent succinctement les différentes étapes de l'enfance de Nora prise entre famille d'accueil, décisions arbitraires des services sociaux et apparitions/disparitions de sa mère victime d'addictions violentes, l'on suit par ellipses le parcours de cet enfant jusqu'à l'adolescence. Sans jamais rentrer dans le pathos ou le sentimentalisme, c'est presque sous forme analytique que se déroulent les scènes. Une certaine froideur, une mécanique des entrées et sorties, la mise en scène d'Estelle Savasta semble tâtonner dans le noir par crainte de trop s'approcher de l'abîme que son personnage phare, Nora, côtoie dans ce monde dans lequel la question de qui l'on est ? Dépend quasiment systématiquement d'où l'on vient ? Et de quelle famille est-on issu ?
Le spectacle se concentre alors sur un vertige supplémentaire, celui de l'adolescence. Une adolescence marquée par la rencontre quasi-fusionnelle, intense, et l'amitié fulgurante de Nora pour Ariane. L'amitié venant alors faire barrage, par ses éclats de rire et de provocations saines, au désastre d'un placement en foyer et d'une nouvelle perte de repère pour Nora. Une amitié lumineuse, plus forte que toutes les solitudes, croit-on, et qui donne des éléments de réponse à une autre question que la team s'est posée : "Comment raconter l'amour puissant, comment raconter la fulgurance des amitiés adolescentes…". Même si qui connaît un peu ceux que l'on appelait par le passé "les enfants de la DASS" sait que cette solitude subie a peu de chance de s'effacer du cœur de ceux-ci.
La pièce est accompagnée d'une création sonore de Ruppert Pupkin, qui frise la perfection pour sa présence habile sans qu'elle ne s'impose jamais et semble se glisser dans les paroles des interprètes, où en rendre l'âme avec son abondance de chants en italien qui donnent de la chair aux scènes purement visuelles.
Une pudeur excessive peut-être, ou un désir de netteté, de vérité trop intense rendent ce spectacle un peu distant. D'autant que les ellipses temporelles, qui sont nombreuses, si elles sont d'une efficacité fabuleuse au cinéma, provoquent au théâtre des brisures de rythme qui segmentent énormément les scènes et nuisent à la dramaturgie. Par contre, la belle danse des entrées/sorties, changements de personnages et les déplacements de la table de ferme qui fait office de décor, sont dans une très belle ordonnance qui donne le tempo au spectacle.
◙ Bruno Fougniès
Le spectacle se concentre alors sur un vertige supplémentaire, celui de l'adolescence. Une adolescence marquée par la rencontre quasi-fusionnelle, intense, et l'amitié fulgurante de Nora pour Ariane. L'amitié venant alors faire barrage, par ses éclats de rire et de provocations saines, au désastre d'un placement en foyer et d'une nouvelle perte de repère pour Nora. Une amitié lumineuse, plus forte que toutes les solitudes, croit-on, et qui donne des éléments de réponse à une autre question que la team s'est posée : "Comment raconter l'amour puissant, comment raconter la fulgurance des amitiés adolescentes…". Même si qui connaît un peu ceux que l'on appelait par le passé "les enfants de la DASS" sait que cette solitude subie a peu de chance de s'effacer du cœur de ceux-ci.
La pièce est accompagnée d'une création sonore de Ruppert Pupkin, qui frise la perfection pour sa présence habile sans qu'elle ne s'impose jamais et semble se glisser dans les paroles des interprètes, où en rendre l'âme avec son abondance de chants en italien qui donnent de la chair aux scènes purement visuelles.
Une pudeur excessive peut-être, ou un désir de netteté, de vérité trop intense rendent ce spectacle un peu distant. D'autant que les ellipses temporelles, qui sont nombreuses, si elles sont d'une efficacité fabuleuse au cinéma, provoquent au théâtre des brisures de rythme qui segmentent énormément les scènes et nuisent à la dramaturgie. Par contre, la belle danse des entrées/sorties, changements de personnages et les déplacements de la table de ferme qui fait office de décor, sont dans une très belle ordonnance qui donne le tempo au spectacle.
◙ Bruno Fougniès
"D'autres familles que la mienne"
Texte : Estelle Savasta en collaboration avec les acteurs et actrices.
Mise en scène : Estelle Savasta.
Assistante à la mise en scène : Titiane Barthel.
Avec : Olivier Constant, Valérie Puech, Zoé Fauconnet, Clémence Boissé, Matéo Thiollier Serrano et Najda Bourgeois.
Musique : Ruppert Pupkin.
Scénographie : François Gauthier-Lafaye.
Création lumière : Léa Maris.
Costumes : Cécilia Galli.
Régie générale et lumière : Yann Lebras ou Matthieu Marquès.
Régie son : Anouk Audart ou Rose Bruneau.
Réalisation du décor dans les Ateliers de construction du
Théâtre de la Cité sous la direction de Michaël Labat.
Production : Cie Hyppolyte a mal au coeur.
À partir de 11 ans.
Durée : 1 h 40.
A été représenté du 19 au 27 novembre 2024 à La Fabrique, Salle Adel Hakim, Ivry-sur-Seine (94).
Tournée
4 et 5 décembre 2024 : MC2 - Maison de la Culture, Grenoble (38).
Du 15 au 17 janvier 2025 : Théâtre de la Cité - CDN de Toulouse Occitanie, Toulouse (31).
Du 28 au 31 janvier 2025 : La Comédie, Saint-Étienne (42).
Du 4 au 6 mars 2025 : CCAM - Scène Nationale (en collaboration avec le Théâtre de la Manufacture - CDN Nancy), Vandoeuvre-Lèsnancy (54).
27 et 28 mars 2025 : Maison de la Culture, Bourges (18).
26 et 27 mai 2025 : Théâtre + Cinéma - Scène Nationale Grand Narbonne, Narbonne (11).
Mise en scène : Estelle Savasta.
Assistante à la mise en scène : Titiane Barthel.
Avec : Olivier Constant, Valérie Puech, Zoé Fauconnet, Clémence Boissé, Matéo Thiollier Serrano et Najda Bourgeois.
Musique : Ruppert Pupkin.
Scénographie : François Gauthier-Lafaye.
Création lumière : Léa Maris.
Costumes : Cécilia Galli.
Régie générale et lumière : Yann Lebras ou Matthieu Marquès.
Régie son : Anouk Audart ou Rose Bruneau.
Réalisation du décor dans les Ateliers de construction du
Théâtre de la Cité sous la direction de Michaël Labat.
Production : Cie Hyppolyte a mal au coeur.
À partir de 11 ans.
Durée : 1 h 40.
A été représenté du 19 au 27 novembre 2024 à La Fabrique, Salle Adel Hakim, Ivry-sur-Seine (94).
Tournée
4 et 5 décembre 2024 : MC2 - Maison de la Culture, Grenoble (38).
Du 15 au 17 janvier 2025 : Théâtre de la Cité - CDN de Toulouse Occitanie, Toulouse (31).
Du 28 au 31 janvier 2025 : La Comédie, Saint-Étienne (42).
Du 4 au 6 mars 2025 : CCAM - Scène Nationale (en collaboration avec le Théâtre de la Manufacture - CDN Nancy), Vandoeuvre-Lèsnancy (54).
27 et 28 mars 2025 : Maison de la Culture, Bourges (18).
26 et 27 mai 2025 : Théâtre + Cinéma - Scène Nationale Grand Narbonne, Narbonne (11).