© Christophe Didry.
Elle est sur scène dans une demi-obscurité. Jeanne Toussaint (Céline Pitault) est allongée. Presque sans mouvement. La parole est maîtresse des lieux. Le beau texte de Ludovic Longelin est dit et joué dans un souffle de voix donnant une profondeur et un écho à ce que le personnage raconte autant au public qu’à elle-même.
Les mouvements et la gestuelle sont presque entièrement absents. Le corps a quasiment déguerpi de la pièce comme si les seules traces de la réalité du personnage étaient sa voix et son regard. Par ce biais, Céline Pitault investit la scène d’une réelle présence. Elle bouscule les mots, fait l’amour aux phrases, donne corps et "fluxion" aux syllabes et du souffle à la ponctuation.
À l’évidence, le travail sur le texte a été fait avec talent dans une mise en scène qui a eu l’intelligence de donner aux mots une force et une vérité autant dans ses soupirs et ses silences que dans ses souffles et ses discordances. La mise en scène d’Aïcha G’ssir offre au texte tout son éclat dans une fixité corporelle du personnage antinomique à la mouvance et à la fluidité des mots, un équilibre fait de précision qui donne à la présence naturelle de Céline Pitault une force expressive de bel acabit.
Les mouvements et la gestuelle sont presque entièrement absents. Le corps a quasiment déguerpi de la pièce comme si les seules traces de la réalité du personnage étaient sa voix et son regard. Par ce biais, Céline Pitault investit la scène d’une réelle présence. Elle bouscule les mots, fait l’amour aux phrases, donne corps et "fluxion" aux syllabes et du souffle à la ponctuation.
À l’évidence, le travail sur le texte a été fait avec talent dans une mise en scène qui a eu l’intelligence de donner aux mots une force et une vérité autant dans ses soupirs et ses silences que dans ses souffles et ses discordances. La mise en scène d’Aïcha G’ssir offre au texte tout son éclat dans une fixité corporelle du personnage antinomique à la mouvance et à la fluidité des mots, un équilibre fait de précision qui donne à la présence naturelle de Céline Pitault une force expressive de bel acabit.
© Christophe Didry.
À la fois, nerveux, tendres et vifs dans une allure aux rythmes cassés, fluides et rapides, les mots s’enchaînent dans des murmures et dans des éclats de voix et, ce, dans un divorce toujours constant avec la monotonie. Le tout est assuré dans une rare maîtrise de la musicalité des phrases. Une musicalité qui n’a rien à voir avec cette fameuse petite musique qui peut étouffer les émotions. Elle fait corps avec le mouvement des mots, au phrasé des séquences et des apostrophes. Le jeu se nourrit d’une résurgence de sentiments et d’émotions liée à des événements traumatiques de Jeanne Toussaint, celle d’une meurtrière révoltée par le monde et amoureuse d’un homme qui a commis l’irréparable. Ce sont dans ses cris, ses souffles et ses silences que se loge la vérité de Jeanne, celle d’une femme emportée par la vie et destructrice de celle-ci. Les mots deviennent à l’oreille à la fois miel ou confiture de piments, cachou ou cachet mentholé.
Les mots peuvent être répétitifs mais toujours uniques à eux-mêmes, solidaires du souffle qui les porte, toujours différents du précédent et jamais identiques au suivant comme pour apporter, tel un cœur mis à nu, une fragilité d’émotion donnant naissance à un "enfant de mots", dépassé par un événement qui l’enserre et la libère à la fois.
C’est très beau et très réussi. Une grande et belle pièce incarnée par une grande et belle comédienne dans un petit théâtre qui durant la représentation était grand et beau.
Les mots peuvent être répétitifs mais toujours uniques à eux-mêmes, solidaires du souffle qui les porte, toujours différents du précédent et jamais identiques au suivant comme pour apporter, tel un cœur mis à nu, une fragilité d’émotion donnant naissance à un "enfant de mots", dépassé par un événement qui l’enserre et la libère à la fois.
C’est très beau et très réussi. Une grande et belle pièce incarnée par une grande et belle comédienne dans un petit théâtre qui durant la représentation était grand et beau.
"Ce que les enfants racontent à leurs parents quand ils dorment"
© Christophe Didry.
Texte : Ludovic Longevin.
Mise en scène : Aïcha G’ssir.
Avec : Céline Pitault.
Cie des Airs Entendus.
Durée : 1 h 10.
Jusqu'au 1er juin 2013.
Vendredi et samedi à 19 h 30.
À la Folie Théâtre, Salle Petite Folie, Paris 11e, 01 43 55 14 80.
>> folietheatre.com
Mise en scène : Aïcha G’ssir.
Avec : Céline Pitault.
Cie des Airs Entendus.
Durée : 1 h 10.
Jusqu'au 1er juin 2013.
Vendredi et samedi à 19 h 30.
À la Folie Théâtre, Salle Petite Folie, Paris 11e, 01 43 55 14 80.
>> folietheatre.com