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● Avignon Off 2019 ● Discours d'investiture de la Présidente des États-Unis par la Cie Vue sur Scène

Une femme se prépare pour un rendez-vous important : ce soir, elle fait son discours d'investiture. Elle pense à voix haute tout en buvant son thé. Elle choisit sa tenue tout en laissant ses souvenirs d'enfance l'enchanter et l'émouvoir. Lui reviennent aussi les moments difficiles qu'elle a dû affronter, comme nous tous.



© Nathalie Gendreau.
© Nathalie Gendreau.
C'est la force et la sensibilité de la petite fille qu'elle était qui ont fait d'elle cette Présidente lucide et ambitieuse. Ambitieuse pour l'humanité, qui va devoir impérativement renoncer à la violence si elle veut survivre.

L'œuvre noire de Roger Lombardot est habitée par la conviction que "la beauté sauvera le monde".

Nous avons choisi de situer cette femme chez elle, dans son quotidien, pour faire ressortir ce qui, dans le texte, nous dit qu'elle est "comme nous". Elle se prépare pour un rendez-vous important : ce soir, elle fait son discours d'investiture. Elle pense à voix haute et choisit sa tenue tout en buvant son thé.

Cette volonté de situer la présidente des États-Unis dans un contexte familier permet de restituer la sensation d'intimité que les électeurs peuvent éprouver dans nos sociétés avec un personnage politique dont les médias et les différentes interviews ont donné à voir des facettes plus personnelles, plus privées. Elle nous montre aussi que chacun-e peut prendre une place importante dans la vie de la cité. Elle prend sa place, toute sa place. Et elle espère bien que chacun-e fera de même.

© Nathalie Gendreau.
© Nathalie Gendreau.
Les lumières soulignent la transformation de cette femme. La musique, rare, est essentielle au spectacle lorsqu'elle intervient. La mise en scène est volontairement dépouillée. L'important est de faire entendre le texte, porté à bras le corps et le cœur par la comédienne.

"En donnant à voir l'intimité de cette présidente se préparant à un moment d'une gravité exaltante, créer une distorsion du temps et de l'espace (…). Ébloui par la force du propos et la performance de la comédienne, qui navigue entre la trivialité du quotidien et la pertinence des réflexions, le public se surprend à rêver de l'avènement d'une telle conscience politique." Prestaplume

Voilà un spectacle très juste (…) servi sans fioritures par une comédienne hors pair. À Bride Abattue

Un magnifique monologue-plaidoyer, solennel et émouvant. Journal Impact European

Un texte riche, intelligent, humain. Comme devrait être la politique. Arts Mouvants

© Nathalie Gendreau.
© Nathalie Gendreau.
Texte : Roger Lombardot, publié aux Éditions de l'Égaré.
Mise en scène : Chantal Péninon.
Avec : Claudine Guittet.
Durée : 67 minutes.
Par la Compagnie Vue sur Scène.
>> vuesurscene.com

● Avignon Off 2019 ●
Du 5 au 28 juillet 2019.
Tous les jours à 13 h 40.
Relâche : le lundi.

Théâtre La Croisée des Chemins
Salle Côté Cour,
25, rue d'Amphoux, Avignon.
Réservations : 07 84 40 78 67.
>> theatrelacroiseedeschemins.com

Annonce
Dimanche 16 Juin 2019

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024