Le rideau se lève et laisse apparaître le chœur régional Vittorial d'Île-de-France installé en hauteur au centre de la scène comme si les voix, par leur consonance claire avec des tessitures très liturgiques, venaient du ciel.
Huit équidés composent le spectacle avec deux types de cavaliers, les premières, élégantes femmes au visage découvert ; les seconds, des hommes, portant des masques pointus dans une tunique sombre. Tous font des cercles ou des demi-cercles tout au long du spectacle de façon très harmonieuse et cadencée au rythme de la messe de Mozart (1756-1791). Le "Requiem" est donné dans une version rarement jouée de Czerny (1791-1857) pour piano à quatre mains, un chœur mixte et des solistes.
Les cavalières font des chorégraphies bras levés vers le ciel, dans un geste élancé avec les mains parfois relevées au poignet pour former un angle droit. Les écuyères se prêtent aux chants, même en selle, avec des chanteurs qui descendent sur scène. C'est la rencontre proprement dite de l'œuvre de Mozart avec l'art équestre de Bartabas.
Huit équidés composent le spectacle avec deux types de cavaliers, les premières, élégantes femmes au visage découvert ; les seconds, des hommes, portant des masques pointus dans une tunique sombre. Tous font des cercles ou des demi-cercles tout au long du spectacle de façon très harmonieuse et cadencée au rythme de la messe de Mozart (1756-1791). Le "Requiem" est donné dans une version rarement jouée de Czerny (1791-1857) pour piano à quatre mains, un chœur mixte et des solistes.
Les cavalières font des chorégraphies bras levés vers le ciel, dans un geste élancé avec les mains parfois relevées au poignet pour former un angle droit. Les écuyères se prêtent aux chants, même en selle, avec des chanteurs qui descendent sur scène. C'est la rencontre proprement dite de l'œuvre de Mozart avec l'art équestre de Bartabas.
Il y a un aspect léger, aérien, comme si les sabots des lusitaniens crème aux yeux bleus suivaient la ligne mélodique de la messe. Les déplacements sont en effet toujours au pas voire légèrement au trot presque de façon nonchalante. Nous sommes dans une osmose entre le mouvement des cavalières qui font bouger de façon parfois ondulatoire ou légèrement tendue et élancée leurs membres supérieurs et des palefrois qui ont une allure élégante, portés par leur unique présence, sans que force et vitesse ne viennent encombrer leurs trajets.
Les bras ainsi élevés ont un rapport à l'espace "aérien" dans une gestuelle qui donne au pas chevalin une poésie. Nous avons une chorégraphie où ceux-ci sont des éléments poétiques, jouant de mouvements recourbés ou tendus qui font une courbe légèrement sinueuse comme porteurs d'une direction, d'un cap. La voix est absente, à l'exception des chants, pour conduire les équidés, comme s'ils étaient uniquement portés par la musique, le chœur et les postures dansés des écuyères.
Il y a deux axes. Le premier concerne l'animal proprement dit, très terrien, avec des cavaliers très "lugubres", portant un capirote noir. Puis, il y a les écuyères, au port altier, élégantes, ouvertes comme le contre-pied des premiers, incarnant la Mort quand les secondes sont leur pendant de Vie. La Mort est ainsi ancrée à la terre, au sable, au sol avec une marche plus lente des chevaux quand la Vie est très légèrement au trot, beaucoup plus gourmande dans l'expressivité avec des visages non affublés de masques, presque souriants, dans des attitudes jamais figées.
Les bras ainsi élevés ont un rapport à l'espace "aérien" dans une gestuelle qui donne au pas chevalin une poésie. Nous avons une chorégraphie où ceux-ci sont des éléments poétiques, jouant de mouvements recourbés ou tendus qui font une courbe légèrement sinueuse comme porteurs d'une direction, d'un cap. La voix est absente, à l'exception des chants, pour conduire les équidés, comme s'ils étaient uniquement portés par la musique, le chœur et les postures dansés des écuyères.
Il y a deux axes. Le premier concerne l'animal proprement dit, très terrien, avec des cavaliers très "lugubres", portant un capirote noir. Puis, il y a les écuyères, au port altier, élégantes, ouvertes comme le contre-pied des premiers, incarnant la Mort quand les secondes sont leur pendant de Vie. La Mort est ainsi ancrée à la terre, au sable, au sol avec une marche plus lente des chevaux quand la Vie est très légèrement au trot, beaucoup plus gourmande dans l'expressivité avec des visages non affublés de masques, presque souriants, dans des attitudes jamais figées.
Il y a ainsi deux pôles antinomiques, avec une thématique très terrienne dans les trajets pour les masques mortuaires réduits au silence, à l'opposé des chants et de la chorégraphie au niveau des bras qui portent une gestuelle vers le haut, l'espace, l'aérien comme source de Vie. Ainsi tout se marie par opposition, silence contre chants, visages avenants contre masques mortuaires, pas mornes et lents contre soutenus et élégants.
Le "Requiem" n'est pas la dernière composition de Mozart mais elle a été écrite la dernière année de la vie du créateur. Un mythe entoure cette œuvre tout particulièrement pour déterminer ce qui est de Mozart et ce qui est de Joseph Eybler (1765-1846) puis Franz Xaver Süßmayr (1766-1803), élève du Maître, dont Constance Mozart, à la mort de son mari, avait souhaité que celle-ci, inachevée, soit complétée pour, entre autres, ne pas avoir à rembourser la première moitié du paiement versée d'avance et de pouvoir obtenir la seconde moitié.
Ainsi le souffle de la mort accompagne la création de cette œuvre qui a été très bien symbolisée par Bartabas dans la scénographie équestre.
Bartabas et l'art équestre sont le combat d'une vie. Avec le "Requiem" de Mozart, l'artiste créateur a réussi à lier trois univers différents, celui de la musique sacrée, des chevaux et de la danse. Chapeau maestro !
Le "Requiem" n'est pas la dernière composition de Mozart mais elle a été écrite la dernière année de la vie du créateur. Un mythe entoure cette œuvre tout particulièrement pour déterminer ce qui est de Mozart et ce qui est de Joseph Eybler (1765-1846) puis Franz Xaver Süßmayr (1766-1803), élève du Maître, dont Constance Mozart, à la mort de son mari, avait souhaité que celle-ci, inachevée, soit complétée pour, entre autres, ne pas avoir à rembourser la première moitié du paiement versée d'avance et de pouvoir obtenir la seconde moitié.
Ainsi le souffle de la mort accompagne la création de cette œuvre qui a été très bien symbolisée par Bartabas dans la scénographie équestre.
Bartabas et l'art équestre sont le combat d'une vie. Avec le "Requiem" de Mozart, l'artiste créateur a réussi à lier trois univers différents, celui de la musique sacrée, des chevaux et de la danse. Chapeau maestro !
"Requiem"
Œuvres de Wolfgang Amadeus Mozart<.
"Miserere" KV 85/Requiem en ré mineur KV 626/"Ave verum corpus" KV 618
Mise en selle et chorégraphie : Bartabas
Direction musicale : Michel Piquemal
Avec les écuyers et chevaux de l'Académie équestre nationale du Domaine de Versailles.
Chants : Chœur régional Vittoria d’Île-de-France et La Maîtrise de Paris sous la direction de Boris Mychajliszyn.
Assistante à la mise en scène : Anne Perron et Emmanuelle Santini.
Création lumières : Bertrand Couderc, assisté de Gilles Bottacchi.
Création costumes : Sophie Manac’h.
Responsable des écuries : Philippe Boué Bruquet.
A été représenté du 15 au 20 mai 2018.
À La Villette, Grande Halle, Paris 19e.
"Miserere" KV 85/Requiem en ré mineur KV 626/"Ave verum corpus" KV 618
Mise en selle et chorégraphie : Bartabas
Direction musicale : Michel Piquemal
Avec les écuyers et chevaux de l'Académie équestre nationale du Domaine de Versailles.
Chants : Chœur régional Vittoria d’Île-de-France et La Maîtrise de Paris sous la direction de Boris Mychajliszyn.
Assistante à la mise en scène : Anne Perron et Emmanuelle Santini.
Création lumières : Bertrand Couderc, assisté de Gilles Bottacchi.
Création costumes : Sophie Manac’h.
Responsable des écuries : Philippe Boué Bruquet.
A été représenté du 15 au 20 mai 2018.
À La Villette, Grande Halle, Paris 19e.