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Festivals

07/07 au 28/07/2012, Festival In d’Avignon, Vaucluse

Avec plus de 65 000 places vendues en trois jours, le Festival d'Avignon 2012, soixante-sixième du nom, se porte toujours aussi bien ! 2012 est aussi l'année du centième anniversaire de la naissance de son créateur, Jean Vilar. Tour d’horizon non exhaustif de cette nouvelle édition, véritable creuset de la création européenne.



"Le Maître et Marguerite" © Robbie Jack.
"Le Maître et Marguerite" © Robbie Jack.
Encore une fois, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, directeurs du In, ont réuni de grands noms à Avignon, dans un équilibre entre textes du répertoire, auteurs vivants, spectacles musicaux, arts visuels, danse et performances… L’artiste associé cette année est l’acteur et metteur en scène britannique Simon McBurney. Il vient de Londres pour nous présenter "Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov, dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, avec sa compagnie de théâtre Complicite. Une exposition sur l’histoire et l’esprit de cette dernière aura également lieu à l’École d'Art.

C’est ensuite Arthur Nauzyciel qui investira cette scène immense avec "La Mouette" de Tchekhov (dans une traduction d'André Markowicz et Françoise Morvan), dans laquelle on retrouvera, entre autres, Marie-Sophie Ferdane de la Comédie-Française, Xavier Gallais et Laurent Poitrenaux. Au Cloître des Carmes, Stéphane Braunschweig est de retour à Avignon (où il avait présenté "Amphitryon" de Kleist en 1994) et monte son adaptation de "Six personnages en quête d’auteur" de Pirandello, avec notamment Christophe Brault, Philippe Girard et Claude Duparfait. Il le reprendra dans son théâtre de la Colline à Paris en septembre.

"Refuse The Hour" © John Hodgkiss.
"Refuse The Hour" © John Hodgkiss.
La Schaubühne de Berlin sera aussi à Avignon avec Thomas Ostermeier qui met en scène "Un ennemi du peuple" de Henrik Ibsen, à l’Opéra-Théâtre. Autre célébrité européenne - qui fit la "Une" de l'actualité cette année avec "Sur le concept du visage du fils de Dieu" au Théâtre de la Ville -, Roméo Castellucci revient cette année dans la cité papale pour présenter sa nouvelle création au Gymnase Aubanel, "The Four Seasons Restaurant". Avec toujours le concept du visage au cœur de ses travaux, Castellucci présente un spectacle qui reste dans le même cycle (que "Sul concetto di volto nel figlio di Dio") inspiré de la nouvelle de l’écrivain américain Nathaniel Hawthorne "Le Voile noir du pasteur".

À la Chartreuse, nous pourrons voir "W/GB84", d’après Peace et Büchner, mis en scène par Jean-François Matignon. Celui-ci (et sa compagnie Fraction) propose un spectacle réunissant deux textes : "Woyzeck" de Georg Büchner et "GB84" de David Peace, deux auteurs sur lesquels il a déjà travaillé séparément (depuis 2008 pour l’auteur britannique et sa tétralogie "The Red Riding Quartet"). Un autre moment fort sera sans doute "Refuse The Hour" ("La Négation du temps") de William Kentridge, une nouvelle création qui mélange des formes artistiques différentes : dessin, projection, texte, chant, musique, danse, théâtre d’objets, image animée, etc.).

"The Animals and Children took to the Streets" © Nick Flintoff.
"The Animals and Children took to the Streets" © Nick Flintoff.
Mais vous pourrez également retrouver de nombreux autres artistes, tels que Suzanne Andrade et Paul Barritt et l'étonnant "The Animals and Children took to the Streets" (un spectacle qui a nécessité dix-huit mois de préparation et qui a déjà commencé une tournée internationale), Josef Nadj, Olivier Dubois, John Berger, Guillaume Vincent, Jérôme Bel et Theater HORA, Christophe Honoré, Steven Cohen, Christoph Marthaler… En tout, plus de quatre-vingts propositions ! Des spectacles bien sûr, mais aussi des concerts (avec notamment la chanteuse Camille), des expositions, des projections, des rencontres… Encore une fois cet été, Avignon sera au centre de la création !

"Ces artistes cherchent à faire de la représentation un espace de risque et de partage. Sans doute est-ce aussi ce qui conduisit Jean Vilar à inventer dès 1947 son propre théâtre dans la Cour d'honneur du Palais des Papes ; puis, après avoir arrêté de mettre en scène au milieu des années soixante, à y inviter d'autres artistes audacieux, souvent éloignés de sa propre esthétique. Nous célébrerons le centième anniversaire de sa naissance avec un spectacle de la compagnie KompleXKapharnaüM, et avec la Maison Jean Vilar." Vincent Baudriller et Hortense Archambault.

"The Animals and Children took to the Streets" © Nick Flintoff.
"The Animals and Children took to the Streets" © Nick Flintoff.
Du 07 au 28 juillet 2012
Festival d'Avignon, Cloître St-Louis, 20, rue du portail Boquier, Avignon.
Informations pratiques et renseignements.
Téléphone : 04 90 14 14 14.
Billetterie du Cloître Saint-Louis,
à partir du 7 juillet, tous les jours de 10 h à 19 h.
>> www.festival-avignon.com

Retrouvez aussi le festival sur Facebook.

>> Avant programme des manifestations "Centenaire Jean Vilar"
Programme allégé du Festival d'Avignon 2012 :
progfa_allege_2012.pdf progfa-allege-2012.pdf  (532.48 Ko)

Vendredi 29 Juin 2012

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024