Lili, la sœur aînée, ex-danseuse contemporaine, a fait un AVC sur scène et est désormais invalide, clouée dans un fauteuil roulant. Quant à la cadette, Anne, elle n'a aucun revenu et a déjà fréquenté plusieurs maisons de repos pour des problèmes psychiatriques. Un jour, Suzon croise la route de Zembla qui lui vient en aide au sujet de la fourrière et la vie des trois sœurs va être littéralement bouleversée. Mais qui est exactement ce Zembla ?
Cette pièce, dernière écriture de Christophe Guichet, est un moment de spectacle émouvant, non dénué d'humour, dont la dimension humaniste ne laissera personne indifférent. Pourtant, il aurait pu en être tout autrement, tant le propos regorge de situations déjà bien souvent traitées au théâtre ou au cinéma : la prof, trop catégorique et radicale dans les contenus de son enseignement et, de ce fait, rejetée par le rectorat pour sa titularisation ; la jeune femme malmenée dans son couple, tombant dans la dépression et faisant régulièrement des séjours en hôpital psychiatrique ; le passé artistique brisé d'une danseuse atteinte d'un AVC ; sans compter le migrant sorti de nulle part, plein de bonnes intentions auprès de ces trois sœurs, noir forcément, et ne parlant pratiquement pas le français…
Ce migrant, c'est Zembla, un héros de comics dont Christophe Guichet, alors jeune gamin, s'impatientait chaque dimanche de découvrir les nouvelles aventures victorieuses dans lesquelles il combattait le mal. Et comme l'auteur ne sait pas choisir entre histoires personnelles et événements politiques, il y a aussi la périlleuse question politique des migrants et des associations leur venant en aide pour "pallier la froideur de l'accueil français" (sic).
"Le propos de ma pièce, c'est la rencontre d'un ancien monde qui se délite et d'un nouveau monde qui se cherche." Celui de ces trois sœurs vivant sous le même toit dans une routine qui ne permet pas l'expression des sentiments, ni des révélations secrètes, et celui de ce jeune homme de 28 ans qui, apparemment, se cherche et qui va bousculer ce quotidien routinier.
Cette pièce, dernière écriture de Christophe Guichet, est un moment de spectacle émouvant, non dénué d'humour, dont la dimension humaniste ne laissera personne indifférent. Pourtant, il aurait pu en être tout autrement, tant le propos regorge de situations déjà bien souvent traitées au théâtre ou au cinéma : la prof, trop catégorique et radicale dans les contenus de son enseignement et, de ce fait, rejetée par le rectorat pour sa titularisation ; la jeune femme malmenée dans son couple, tombant dans la dépression et faisant régulièrement des séjours en hôpital psychiatrique ; le passé artistique brisé d'une danseuse atteinte d'un AVC ; sans compter le migrant sorti de nulle part, plein de bonnes intentions auprès de ces trois sœurs, noir forcément, et ne parlant pratiquement pas le français…
Ce migrant, c'est Zembla, un héros de comics dont Christophe Guichet, alors jeune gamin, s'impatientait chaque dimanche de découvrir les nouvelles aventures victorieuses dans lesquelles il combattait le mal. Et comme l'auteur ne sait pas choisir entre histoires personnelles et événements politiques, il y a aussi la périlleuse question politique des migrants et des associations leur venant en aide pour "pallier la froideur de l'accueil français" (sic).
"Le propos de ma pièce, c'est la rencontre d'un ancien monde qui se délite et d'un nouveau monde qui se cherche." Celui de ces trois sœurs vivant sous le même toit dans une routine qui ne permet pas l'expression des sentiments, ni des révélations secrètes, et celui de ce jeune homme de 28 ans qui, apparemment, se cherche et qui va bousculer ce quotidien routinier.
Encore une fois, Christophe Guichet aurait pu, lui aussi, se chercher autour de tous ces thèmes distincts, et finalement ne pas trouver… Mais il n'en est rien.
La pièce "Zembla et les trois sœurs" est une sorte de huis clos dans lequel le monde extérieur, à la fois présent et absent, est traité, avec une grande intelligence et une harmonie toute en subtilité, sous la forme de neuf séquences distinctes entrecoupées de noirs musicaux dans l'intention, peut-être, de sensibiliser le public, l'interpeller ou créer en lui une forme de catharsis.
C'est le premier grand rôle au théâtre pour le comédien Yacouba Condé, interprétant Zembla, et gageons que ce ne sera pas le dernier. Son jeu convaincant et maîtrisé est comme un pilier bien solide sur les planches, autour duquel gravitent aussi de façon très assurée les trois autres comédiennes.
Tout au long de la pièce, les âmes humaines s'adoucissent dans le rapport à l'autre, à l'étranger, les désirs se révèlent et on trouve la force d'aller jusqu'au bout de ses désirs enfouis. L'étranger, celui qui sait dire à Suzon qu'elle est belle, qui fait redanser Lilie, ou encore qui va se mettre en scène dans un conte avec Anne comme partenaire.
Il s'agit là, d'ailleurs, d'un moment très fort de théâtre, de méta-théâtre, conférant à la représentation des allures de fable humaniste contemporaine intense de la plus belle teneur. Une mention particulière pour l'interprétation de Chantal Lavallée dans le rôle de la gardienne d'un cimetière voyant arriver de plus en plus de corps de migrants ayant péri en mer.
"Oublie tout de ta vie ici ! Sois léger comme une plume. Si les hommes te rejettent, alors tu seras libre, mais tes souvenirs resteront."
La pièce "Zembla et les trois sœurs" est une sorte de huis clos dans lequel le monde extérieur, à la fois présent et absent, est traité, avec une grande intelligence et une harmonie toute en subtilité, sous la forme de neuf séquences distinctes entrecoupées de noirs musicaux dans l'intention, peut-être, de sensibiliser le public, l'interpeller ou créer en lui une forme de catharsis.
C'est le premier grand rôle au théâtre pour le comédien Yacouba Condé, interprétant Zembla, et gageons que ce ne sera pas le dernier. Son jeu convaincant et maîtrisé est comme un pilier bien solide sur les planches, autour duquel gravitent aussi de façon très assurée les trois autres comédiennes.
Tout au long de la pièce, les âmes humaines s'adoucissent dans le rapport à l'autre, à l'étranger, les désirs se révèlent et on trouve la force d'aller jusqu'au bout de ses désirs enfouis. L'étranger, celui qui sait dire à Suzon qu'elle est belle, qui fait redanser Lilie, ou encore qui va se mettre en scène dans un conte avec Anne comme partenaire.
Il s'agit là, d'ailleurs, d'un moment très fort de théâtre, de méta-théâtre, conférant à la représentation des allures de fable humaniste contemporaine intense de la plus belle teneur. Une mention particulière pour l'interprétation de Chantal Lavallée dans le rôle de la gardienne d'un cimetière voyant arriver de plus en plus de corps de migrants ayant péri en mer.
"Oublie tout de ta vie ici ! Sois léger comme une plume. Si les hommes te rejettent, alors tu seras libre, mais tes souvenirs resteront."
"Zembla et les trois sœurs"
Texte : Christophe Guichet.
Mise en scène : Christophe Guichet.
Avec : Claire Cafaro, Chantal Lavallée, Désirée Olmi et Vincent Vespérant.
Scénographie et costumes : Christophe Guichet.
Musique : Tom Lemann.
Lumières : Sara Cornu.
Production : Gaby Théâtre en coproduction avec La Cie Drôles de Dames.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 13 h. Relâche le lundi.
Théâtre de l'Oriflamme, 3/5, rue Portail Matheron, Avignon.
Réservations : 04 88 61 17 75.
theatredeloriflamme@gmail.com
>> loriflamme-avignon.fr
Mise en scène : Christophe Guichet.
Avec : Claire Cafaro, Chantal Lavallée, Désirée Olmi et Vincent Vespérant.
Scénographie et costumes : Christophe Guichet.
Musique : Tom Lemann.
Lumières : Sara Cornu.
Production : Gaby Théâtre en coproduction avec La Cie Drôles de Dames.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 13 h. Relâche le lundi.
Théâtre de l'Oriflamme, 3/5, rue Portail Matheron, Avignon.
Réservations : 04 88 61 17 75.
theatredeloriflamme@gmail.com
>> loriflamme-avignon.fr