La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Manifestation pour la sauvegarde de l'art et de la culture : Samedi 13 juillet 11 h 30 à Avignon  09/07/2013

Les artistes et toutes les personnes qui travaillent pour l'art et la culture sont pris en étau entre, d'une part, la menace qui pèse sur leurs droits sociaux, et, d'autre part, les attaques à répétition contre les moyens de production qui pénalisent la création comme la diffusion. Le nouveau ministère de la Culture se bat mais il est lâché par l'aveuglement de Bercy et par l'absence navrante d'implication de Matignon.

Certes les crises économique, financière et sociale sont là, mais le traitement imposé à l'art et à la culture est lourd et injuste. En effet, depuis douze ans, notre secteur n'arrête pas de payer. De plus la majorité des ministères ou des secrétariats d’état voient leurs budgets maintenus, si ce n’est augmenté. Malgré les promesses faites pendant la campagne présidentielle, les crédits 2013 et 2014 du ministère de la Culture, l'un des plus pressurés, eux, baissent de plus de 7 %.

D'autre part, les nouvelles lois de décentralisation ne comportent pas même un chapitre dédié à la culture. Faute d'indications particulières, les départements et les régions, subventionneurs indispensables de l’Art et la Culture, sans garanties de ressources financières, risqueraient de pratiquer des coupes drastiques, afin de satisfaire à leurs compétences obligatoires. Les conséquences néfastes dans notre secteur y compris sociales seront redoublées, engendrées par l'attitude de l’État.

Enfin, malgré le soutien du gouvernement actuel, les annexes 8 et 10 du régime d’assurance chômage (intermittents du spectacle) sont sur le point d'être attaquées par le Medef et son nouveau président ignorant les études récentes favorables à nos propositions.

Il faut refuser la théorie du déclin et l'abandon programmé de l'art et de la culture. Il faut rejeter la politique de l'austérité qui
entraînera un cataclysme économique, social et politique pour l’Europe. L'argent existe !
Nous avons des propositions concrètes de réformes saines, positives, durables, justes pour doter notre pays d'une nouvelle politique culturelle ambitieuse.

Les signataires appellent les artistes, les membres des personnels permanents ou intermittents de toutes les structures, les élus de la nation, les spectateurs et au-delà des amateurs d'art et de culture, tous les citoyens à participer à la manifestation pour la sauvegarde de l'art et de la culture du samedi 13 juillet 2013, à partir de 11 h 30 à l’appel de la Fédération CGT du spectacle, du SYNDEAC, de PROFEDIM et du CIPAC. Départ du cortège devant l'Office de Tourisme d’Avignon.

SYNDEAC - Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles.
PROFEDIM - Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique.
CIPAC - Fédération des professionnels de l’art contemporain.

Communiqué du SYNDEAC du 8 juillet 2013.

Photo : © Gil Chauveau.

Lire les autres brèves.
La Rédaction

Nouveau commentaire :






Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024