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Isa Fleur, lauréate du Prix Maurice Yvain 2016  04/03/2017

© Karo Cottier.
Le conseil d’administration de la SACD, présidé par Jacques Fansten a décidé de décerner le Prix Maurice-Yvain 2016 à la compositrice et cantatrice Isa fleur. Ce prix lui sera remis par Philippe Hersant, président de la commission musique de la SACD, en présence de Jacques Fansten, Pascal Rogard, directeur général de la SACD, Patrick Raude, secrétaire général, et des membres du conseil d’administration de la SACD.

La soirée de remise aura lieu le 6 mars et se tiendra dans les salons de la SACD où se trouve le piano de Maurice Yvain, célèbre compositeur d’opérettes et de musiques de film, qui a donné son nom à cette récompense créée en 1972 à l’initiative de son épouse afin de célébrer un compositeur de musique légère ou d’opérette.

Isa Fleur
Cantatrice soprano, compositrice et musicienne à l’énergie débordante, Isa Fleur conjugue avec brio chansons d’amour et traits d’humour, au travers d’un répertoire résolument libertin.

Après des études musicales au Conservatoire Régional de Saint Maur où elle est de nombreuses fois récompensée (piano, clavecin, solfège, musique de chambre, chant et art lyrique), Isa Fleur se produit sur les principales scènes lyriques francophones : Avignon, Limoges, Charleroi, Liège, Montréal, Reims, Québec, ainsi que dans diverses opérettes et comédies musicales : "Comtesse Maritza", "La Veuve joyeuse", "Les Mousquetaires au couvent", "Mam'zelle Nitouche", etc.

Elle collabore avec des auteurs incontournables de l’opérette et de la musique de scène tels que Francis Lopez, Jean-Marie Lecoq, Louis Dunoyer De Segonzac, Jacques Duparc ou encore Jérôme Savary. Actuellement sur scène avec son dernier spectacle, "La Cantatrice Chaude", Isa Fleur reprend avec subtilité et humour des textes anciens ("Le petit ramoneur"), plus récents ("Quatre-vingt-quinze pour cent" de Georges Brassens), mais aussi ses propres compositions.

Les précédents lauréats du Prix Maurice Yvain
Ce Prix a été décerné en 2015 à La Compagnie Quartet Buccal, en 2014 à Juliette, en 2013 à Hervé Devolder, en 2012 à Étienne Perruchon, en 2011 à Thierry Lalo, en 2010 à Isabelle Aboulker, en 2009 à Antoine Hervé, en 2008 à Michel Frantz, en 2007 à Patrick Laviosa, en 2006 à Thierry Boulanger et en 2004 à Didier Lockwood.

Communique SACD du 2 mars 2017.
>> sacd.fr

Photo : "La Cantatrice Chaude" au Théâtre Essaïon (2015/2016) © Karo Cottier.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024