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Découvrir la féérie des Arts Forains  15/12/2011

Pour la troisième année consécutive, le Musée des Arts Forains, installé dans les anciens Pavillons du Vin de Bercy, ouvre ses portes durant la deuxième semaine des vacances scolaires de Noël.
Dédié aux Arts du spectacle, le lieu regroupe quatre espaces différents, scénarisés suivant une thématique particulière : les jardins extraordinaires du Théâtre de Verdure, le carnaval dans les Salons Vénitiens, les cabinets de curiosités du Théâtre du Merveilleux et, bien sûr, la fête foraine.

Le mystère des Carrousel-Salons sera dévoilé à travers la présentation des nouvelles œuvres : "Cariatides" de Gustave Bayol, statues monumentales d’Alexandre De Vos, éléments de Grande Illusion et nombreuses boiseries ornementales. Acquises lors d’une vente aux enchères historique où la qualité artistique de leurs créateurs a enfin été reconnue, elles donneront un aperçu des gigantesques monuments nomades de la fête foraine du XIXe siècle.

Des artistes seront intégrés à ces spectacles interactifs, telle la trapéziste évoluant sous la baguette magique d’une fée cantatrice sur échasses. Jongleurs et musiciens guideront le public à la découverte des Trésors de l’Art Forain et des acquisitions récentes. Les jeux et attractions seront accessibles pendant l’ouverture exceptionnelle.

Depuis 1996, les Pavillons de Bercy, lieu historique hors du temps, abritent une des plus importantes collections privées d’Art Forain et d’objets du spectacle de 1850 à 1930, acquises au fil des années par Jean-Paul Favand, créateur du Musée des Arts Forain. Libérés des vitrines de musée, les manèges racontent l’histoire de leur passé au présent, les automates et les oeuvres prennent vie dans ce monde de l’illusion en un spectacle de projections, de lumières et de sons. Jean Paul Favand met en scène cette troupe d’objets vivants dans des spectacles mêlant patrimoine et technologies contemporaines. La dernière création, "Venise la sérénissime", réunie les personnages d’un théâtre mécanique forain et sept projecteurs vidéo sur un écran de 250 m2 sur 10 espaces différents.

Du lundi 26 décembre 2011 au lundi 2 janvier 2012.
De 10 h à 18 h.

Musée des Arts Forains - Pavillons de Bercy,
53 avenue des Terroirs de France, Paris 12e, 01 43 40 63 44.
Tarifs : 5 et 10 € (tarif réduit jusqu’à 12 ans).
>> arts-forains.com

Photo : Manège de Vélo, pièce de 1897 © Musée des Arts Forains/Pavillons de Bercy.

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La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024