La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Orbis Pictus Vol. 7, le festival de formes brèves marionnettiques - 23/05/2016

Après avoir, comme de nombreux événements, frôlé l'annulation, le festival Orbis Pictus est de retour pour sa septième édition avec une programmation toujours aussi étonnante, foisonnante et iconoclaste. Et avec, ce qui est essentiel pour les artistes, techniciens et responsables de compagnies, les habituelles et passionnantes rencontres professionnelles. Sous la poussée des images animées...  

Comme un bouleversement à venir, comme autant de gouttes de conscience offertes… - 19/05/2016

C'est l'histoire d'un jour de vote anxieux et pluvieux, sans âme citoyenne qui vote. Sous le déluge (il pleut étonnamment ce jour là, même le climat s'y met…), c'est un naufrage démocratique qui s'annonce. Mais qui chavire quand advient l'invraisemblable… Celui d'une foule, invisible, bravant les éléments, accomplissant, à la propre surprise de chacun, un miracle démocratique. Celui d'un...  

Le Goujon Folichon, un cabaret à l'âme espiègle et libertine - 11/05/2016

Petit voyage en chansons dans le passé, sur les bords de Seine et à la Belle Époque, à la découverte du Goujon Folichon, une guinguette accueillante et pécheresse... Balade et ballades pleines de fraîcheur coquine et de fantaisie burlesque grâce à deux artistes, Julien Fanthou et Gérald Elliot, composant avec malice, inventivité et jovialité un "Cabaret de Maison Close" ! Ah ! Les charmes de la...  

● Avignon Off 2016 ● Annihiler la souffrance et faire jaillir l'altruisme, le temps d'un petit bonheur - 03/05/2016

Du fond de la salle à l'avant-scène, Grisélidis (jouée par Coraly Zahonero) parle d'elle, de sa vie et tient colloque. Prostituée, sociologue, anarchiste, écrivain. Les mots hésitent à la caractériser. Accompagné par la plainte du violon et les gémissements du saxo qui peuvent s'accorder et s'exacerber en une danse endiablée, le personnage est à la lisière des mondes, joue avec l'ombre (ses...  

Laissez-moi rêver que j'ai dix ans - 27/04/2016

Après le succès de "Petits poisons" et celui, récent, de "De tant d'horreurs mon cœur devint immense" (une remarquable adaptation de l'histoire d'une des dernières résistantes nantaises), Isabelle Lauriou, comédienne et auteure, revient avec "Le cahier", une nouvelle pièce présentée pour la première fois dans le cadre du Printemps de la Création Théâtrale. La mémoire est ici à nouveau convoquée...  

"Fission"… Fragilité des constructions humaines, inconsistance et puissance de tout rêve - 15/04/2016

Le théâtre de la Reine Blanche fait se rencontrer les mondes scientifiques et artistiques en usant d'un vecteur commun de la représentation théâtrale… Dans "Fission", il est question de l'atome, de l'énergie et de la bombe vue d'un point focal, peu connu de la Grande Histoire… Celui de ces savants allemands qui travaillaient, sous le régime nazi, sur le programme de la bombe atomique et qui,...  

"Orphelins"… Violence en émotion… entre dit et non-dit - 11/04/2016

Dans une pièce de Dennis Kelly, Chloé Dabert dresse une mise en scène où la violence est nourrie par le flux des paroles et le rapport entre les personnages sans que les propos et les corps n’empruntent un autre détour que celui de se contenir. La scénographie laisse apparaître dans une pénombre une table entourée de trois chaises dans un séjour situé dans une infrastructure de bois habillée de...  

Camino Verde "capture" à nouveau le spectacle vivant - 06/04/2016

Nouvelle parution chez la petite mais dynamique maison d'édition Camino Verde avec la parution en livre-cd du spectacle "Comment va le monde ?" par Marie Thomas. L'occasion de "graver" la très belle performance de la comédienne et de rendre hommage à Sol, le clown clochard imaginé et interprété pendant plus de quarante ans par le québécois Marc Favreau (1929-2005). Sol, le clown pétrisseur des...  

"Une trop bruyante solitude"… Manier l'humour comme arme de dérision massive - 25/03/2016

C'est par lui que se réalise l'ultime tâche avant la disparition des mots, des auteurs, des idées, de la beauté. L'ultime étape de la destruction de la valeur symbolique des choses avant le retour à la matière. Une façon de fossoyeur. Pour son malheur, il appartient à ce que l'on appelait encore il...  

Jérôme Pouly, comédien magnétique pour un George Dandin charismatique - 15/03/2016

Grand, débonnaire et porteur d'une remarquable barbe rousse - c'est pour le rôle de "George Dandin" - Jérôme Pouly nous accueille avec la simplicité bienveillante et le panache d'un Aïrolo (1). Quand il entre dans un espace, il en modifie significativement les lignes et les équilibres. C'est ce...  
1 ... « 79 80 81 82 83 84 85 » ... 123




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024