La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Stage your city", une manière renouvelée de conter la ville, ses énigmes… entre virtuel et réel - 19/04/2018

Sous le titre un tantinet globish "Stage your city" se cache un projet à la fois technique et culturel d'une grande ambition européenne. Managées par Michel Didym, des équipes pluridisciplinaires (à Karlsruhe, Oslo, Tbilissi, et Nancy) sont parties à la recherche d'une manière de théâtralité adaptée à l'espace urbain en exploitant les nouvelles technologies et les possibilités qu'offrent les...  

"Sandre"… Une vie qu’on épluche, même une toute petite vie, ça peut faire pleurer les yeux - 22/02/2019

Sur scène, c'est comme un trône. Un trône pitoyable. Fauteuil à l'ancienne. Pas vraiment voltaire. Pas vraiment club non plus. Plutôt crapaud. Juché sur un piédestal pas du tout en marbre. Ça ressemble plus à de la palette empilée. Peinte en noir. Et puis un abat-jour en vessie de mouton tendue. Beige très clair. Monté sur un pied trop haut. Et puis c'est tout. Un trône ordinaire. Un trône de...  

"Les Fourberies de Scapin"… Dans un élan créatif et impertinent, une version chaleureuse et revigorante - 10/11/2018

Jeunesse amoureuse, frondeuse et insoumise. Amour acté et signé sans consentement de leurs géniteurs et, en secours rusé mais généreux, l'homme Scapin au pedigree de valet futé donne la cadence de la danse. Dans un pur esprit de troupe, Emmanuel Besnault et une ribambelle de comédiens musiciens chanteurs nous prouvent, avec impétuosité et fraîcheur, l'intemporalité du texte de Molière. Le...  

"Hans Peter - Tragic Konzert"… Un duel virtuose entre clown et violon pour l'art de la sonate - 10/04/2018

Les violons ont une âme, c'est bien connu. Et Christian Têtard, avec ses vingt ans de violon et ses douze ans de clowns, est un artiste singulier qui entend bien montrer à travers son personnage de Hans Peter comment maîtriser cette âme-là et faire sonner la sonate dans toutes les circonstances. Hans Peter, en serviteur zélé de la Musique et de son maître Ludwig van Beethoven, s'exerce au...  

"Tous mes rêves partent…" dans un imaginaire collectif… petite république éphémère… - 07/04/2018

Quel bel espace de liberté que cette bibliothèque là ! Dans "Tous mes rêves partent de gare d'Austerlitz" (mise en scène de Marjorie Nakache), l'auteur Mohamed Kacimi donne à partager les instants de liberté de Zélie, Rosa, Lily, Barbara, Frida, Marylou. Ce petit groupe d’amies qui se rencontrent à l'abri des regards, pour suivre un programme simple : rire, fumer, boire et rêver. Le spectateur...  

"Le Fils"… la vie n'est que songe et lanterne du voisin - 06/04/2018

Placide et monotone. Mais pas paisible. Avec ses côtés drôles. Jon Fosse, dans "le Fils", décrit la vie de couple alors que la nuit tombe et que l'homme guette à la fenêtre. La lumière chez le voisin, la lumière des phares de l'autocar. Ils vont et viennent, réitérant des paroles anodines dans le salon. Côte à côte. Leur salon est une salle d'attente avec ses silences denses. Dans cette histoire,...  

Courteline à déguster en sept petites bouchées - 05/04/2018

La fantaisie verbale, c'est ce qui ressort de ce collage de courtes pièces. Ainsi est dévoilé Georges Courteline, s'amusant du langage, qu'il soit à demi argotique, populaire ou judiciaire (pour le dernier met de cette dégustation). Des dialogues qui fouettent, qui sourdent le cru, le collectage dans la rue, au coin du zinc ou dans les bureaux administratifs où l'auteur a fait une partie de ses...  

"Comme il vous plaira", une exploration de la relativité des apparences - 04/04/2018

Largement inspirée d'une nouvelle tirée des contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer, "As you like it" d'un certain William Shakespeare fait se rencontrer au sein d'une forêt reculée des proscrits fuyant un duc usurpateur. Dans cet état forcé de retour à la Nature, ces robins des bois vivent un véritable choc culturel, qui oppose un monde rustique, une Nature à l'état idéalisé et rêvé à la...  

Quand les héros du Far West incarnaient une violente mais souveraine liberté - 30/03/2018

Le diptyque "Calamity/Billy" est halé comme le Far West, son titre sonne comme un nom du Far West… et c'est bien le Far West… mais sans règlements de comptes à O.K. Corral, sans bagarres de saloon, même si les deux principaux protagonistes avaient la réputation de régler leurs problèmes ou leurs différents de manière expéditive, pour Billy the Kid, ou du moins musclée pour Calamity Jane. Une...  

Un Victor Hugo politique et loufoque qui jette une parole actuelle sur la société de l'argent - 27/03/2018

Le vertueux Victor Hugo jette dans cette pièce de jolis jets d'acide et d'impertinence pour décrire une société dans laquelle l'argent est devenu pouvoir absolu. Difficile de ne pas faire le parallèle avec notre époque qui, plus d'un siècle et demi plus tard, a parfaitement consommé le poison qui lentement fait crever une démocratie de plus en plus impuissante. Sur scène : un homme d'affaires qui...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024