La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Festival Off d'Avignon 2021 : Chronique d'un naufrage annoncé - 11/03/2021

Nous, Compagnies et Producteurs•rices indépendants•es de France, d'Outre-Mer et de l'Étranger ; Nous, Théâtres Indépendants d'Avignon ; Nous, Amateurs•rices de spectacle vivant et Spectateurs•rices assidus•es ; Nous, Artistes nationaux et internationaux ; Nous, Auteurs•rices, Compositeurs•rices ; Nous, Techniciens•nes permanents•es et intermittents•es ; Nous, Programmateurs•rices et Diffuseurs ;...  

"Le Papillon et la Lumière" De célestes battements d'ailes, des lumières aveuglantes et le savoir intranquille - 10/03/2021

Dans l'écrin noir de la petite salle du Cerisier, théâtre niché au cœur du quartier populaire de Bacalan, un plateau à hauteur de spectateurs accueille deux réverbères émergeant de la nuit noire. Un gigantesque soubassophone, dont l'impressionnant pavillon domine de deux bonnes têtes le musicien le portant à l'épaule, complète "le décor". Des notes s'échappant du cuivre à la tessiture grave...  

"Les Premiers mots" Creuser le vide pour dire l'absence et l'incomplétude essentielle de ce que parler veut dire - 20/09/2021

Si dans "Pour un oui, pour un non", Nathalie Sarraute mettait aux prises deux hommes, amis de longue date, autour de l'interprétation d'une phrase apparemment anodine prononcée par l'un d'eux, Bernard Noël dans "Les Premiers mots" confronte un homme et une femme liés par la disparition d'un homme qui leur était proche, ami de l'un, amant de l'autre. L'un et l'autre ne se connaissent pas et vont...  

"Les Premiers mots" Creuser le vide pour dire l'absence, l'incomplétude essentielle de ce que parler veut dire - 08/03/2021

Si dans "Pour un oui, pour un non", Nathalie Sarraute mettait aux prises deux hommes, amis de longue date, autour de l'interprétation d'une phrase apparemment anodine prononcée par l'un d'eux, Bernard Noël dans "Les Premiers mots" confronte un homme et une femme liés par la disparition d'un homme qui leur était proche, ami de l'un, amant de l'autre. L'un et l'autre ne se connaissent pas et vont...  

"Un furieux désir de bonheur"… Vœu pieux ! - 04/03/2021

Beaucoup de mots puissants dans le titre de cette pièce, des mots qui rendent compte de la volonté de l'auteur et du metteur en scène de lancer sur le plateau de l'énergie positive, de l'optimisme et de la clarté dans un discours ambiant souvent proche de la déprime. Les vies incarnées par les sept interprètes forment effectivement un patchwork coloré, tressé de bonne humeur où la réalisation des...  

"Scalpel" La chirurgie esthétique exprimée par l'hyper expressivité de la marionnette… entre autres - 01/03/2021

Dans une vision prophétique des dérives de la chirurgie esthétique, "Scalpel" remue le couteau dans la plaie et gratte là où ça fait mal. Pour mettre en scène cet univers, il n'y a rien de plus efficace que les marionnettes qui sont capables de montrer sans effrayer les ravages que cette chirurgie peut provoquer. Celles de "Scalpel" (les deux principales) sont d'une étrangeté fascinante, faites...  

"Simone en aparté" Au cœur de Simone Veil : l'évocation tendre d'une vie fabuleuse - 25/02/2021

Si elle était personnage de fiction, n'importe qui en tomberait amoureux. Pour le moins, le lecteur aurait au moins le souffle court et l'attention totalement prise à suivre la vie inimaginable de Simone Veil qui a réussi à surmonter la révélation de la violence du monde des hommes, pour se battre contre et réussir à y apporter quelques bribes de son humanité. Simone Veil est héroïne de sa propre...  

"Pourquoi Jessica a-t-elle quitté Brandon ?" Enquête "l'air de rien" sur notre monde hyperconnecté - 24/02/2021

On le sait, c'est irrémédiable, autant le dire tout de suite, Jessica va quitter Brandon. Mais au-delà de ce constat, les vraies questions ne sont-elles pas : qui est Brandon ? ; qui est Jessica ? ; quelle est la réelle raison de cette rupture ? Est-elle liée à l'univers particulier de Brandon, ancien pilote de drone devenu lanceur d'alerte. C'est, au travers d'une enquête théâtrale décalée, non...  

18e Rencontres de la Forme courte (suite) : plongées dans des profondeurs troublantes - 16/02/2021

Il n'y a de réalité vécue que dans le récit que l'on s'en fait… Si certains - à leur corps défendant - se sont cognés tout récemment contre une cloche de verre les vitrifiant sur place, d'autres, dans un lâcher-prise collectif, se sont laissé porter par la vague du confinement en profitant de cette aubaine pour laisser divaguer leur imaginaire. Arnaud Poujol est de cette trempe. Lors de la...  

"Peter Pan" et Julie Teuf : antidotes à un monde qui se rétrécit grandement… - 09/02/2021

Pour notre pauvre monde se rétrécissant à vue de nez comme peau de chagrin, y aurait-il sérieusement à apprendre de l'histoire fabuleuse de cet enfant qui refusait de grandir ? Lorsque la jeune metteure en scène, issue de la deuxième promotion de l'éstba* s'essaie à réécrire le "Peter Pan" de James Matthiew Barrie, ce sont les couleurs de l'enfance merveilleusement impertinente qui éclatent comme...  
1 ... « 33 34 35 36 37 38 39 » ... 120



Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024