Jean-Paul Sartre (1905-1980) écrivait en 1947 dans la revue America : "le jazz, c'est comme les bananes, ça se consomme sur place". Le propos laisse encore aujourd'hui perplexe quant au rapport entre le jazz et les bananes. Il est vrai qu'un concert de jazz est riche d'instants rares où le plaisir naît de l'écoute de longues et surprenantes improvisations… qui se "consomment" sur le moment, "sur place" !
La première soirée du festival débute avec Laurent Bardainne qui joue de son saxophone en laissant échapper un son tout en douceur, comme un souffle qui porte avec lui le timbre métallique d'un instrument qui enrobe l'espace de sa majesté. Entouré de son quartet avec Arnaud Roulin (orgue), Sylvain Daniel (basse) et Philippe Gleizes (batterie), le saxophoniste ténor revient à ses premières amours après avoir, entre autres, joué avec son groupe rock Poni Hoax ou Camélia Jordana. L'instrument déroule ses gammes dans une ambiance feutrée, appuyée par une batterie au rythme soutenu comme dans un duo, l'orgue venant en appui. La basse, toujours discrète, donne le tempo comme en rappel.
La première soirée du festival débute avec Laurent Bardainne qui joue de son saxophone en laissant échapper un son tout en douceur, comme un souffle qui porte avec lui le timbre métallique d'un instrument qui enrobe l'espace de sa majesté. Entouré de son quartet avec Arnaud Roulin (orgue), Sylvain Daniel (basse) et Philippe Gleizes (batterie), le saxophoniste ténor revient à ses premières amours après avoir, entre autres, joué avec son groupe rock Poni Hoax ou Camélia Jordana. L'instrument déroule ses gammes dans une ambiance feutrée, appuyée par une batterie au rythme soutenu comme dans un duo, l'orgue venant en appui. La basse, toujours discrète, donne le tempo comme en rappel.
Puis ce fut au tour du groupe londonien Maisha, révélé il y a plusieurs mois avec leur album "There is a place". Cela démarre au saxophone avec Nubya Garcia, la guitare discrète de Shirley Tetteh suit avec quelques accords aigus, toujours en marge, soutenue par des percussions à la fois sobres mais omniprésentes, comme motrices de la ligne mélodique. La guitare vient lécher de quelques accords celle-ci. La contrebasse est attaquée soit à l'archet soit à la main. Puis les solos à la batterie, à la contrebasse et à la guitare s'enchaînent à tour de rôle découvrant au-delà d'une maîtrise certaine, une véritable élégance musicale dans laquelle les musiciens disparaissent devant leurs instruments. Les percussions donnent une ambiance très particulière, presque exotique.
La soirée se finit avec le grand Marcus Miller, attaquant de superbes solos. Autour de lui, les exquis Maquis Hill à la trompette et Alex Han au saxophone font d'inspirants accompagnements où la qualité est vissée à chaque note. Brett Williams au clavier et Alex Bailey à la batterie donnent la mesure d'un talent qui fait place autant à une sonorité suave que balancée. La basse enchaîne les accords rapides de façon nonchalante. Le son est très particulier suivant le tapping ou non effectué. Miller joue les notes les plus aiguës avec deux doigts, en s'amusant à parcourir le manche par petites frappes.
Il rend hommage à Miles Davis en reprenant un morceau de l'album "Bitches brew" (1970), époque où Miles Davis (1926-1991) avait utilisé des instruments électriques qui allaient créer un nouveau courant musical appelé "Fusion" influençant considérablement le monde de la musique. "Sublimity" de l'album "Laid black" (2018) est un hommage à la belle-mère de Miller qui venait de mourir. Brett Williams embarque le tempo au piano dans une mélodie douce et pleine de sérénité. C'est tout en discrétion que l'instrument se fait caresse, douceur, susurrant aux oreilles des notes aériennes, presque aussi fragiles que des plumes. Marcus Miller est tout en accompagnement, ne brusquant jamais le rythme, maniant ainsi le froid et le chaud tout au long de la soirée.
"Jazz à la Villette"
Du 29 août au 10 septembre 2019.
Parc de la Villette, Grande Halle, Cité de la Musique et Philharmonie,
Paris 19e, 01 40 03 75 75 et 01 44 84 44 84.
>> jazzalavillette.com
La soirée se finit avec le grand Marcus Miller, attaquant de superbes solos. Autour de lui, les exquis Maquis Hill à la trompette et Alex Han au saxophone font d'inspirants accompagnements où la qualité est vissée à chaque note. Brett Williams au clavier et Alex Bailey à la batterie donnent la mesure d'un talent qui fait place autant à une sonorité suave que balancée. La basse enchaîne les accords rapides de façon nonchalante. Le son est très particulier suivant le tapping ou non effectué. Miller joue les notes les plus aiguës avec deux doigts, en s'amusant à parcourir le manche par petites frappes.
Il rend hommage à Miles Davis en reprenant un morceau de l'album "Bitches brew" (1970), époque où Miles Davis (1926-1991) avait utilisé des instruments électriques qui allaient créer un nouveau courant musical appelé "Fusion" influençant considérablement le monde de la musique. "Sublimity" de l'album "Laid black" (2018) est un hommage à la belle-mère de Miller qui venait de mourir. Brett Williams embarque le tempo au piano dans une mélodie douce et pleine de sérénité. C'est tout en discrétion que l'instrument se fait caresse, douceur, susurrant aux oreilles des notes aériennes, presque aussi fragiles que des plumes. Marcus Miller est tout en accompagnement, ne brusquant jamais le rythme, maniant ainsi le froid et le chaud tout au long de la soirée.
"Jazz à la Villette"
Du 29 août au 10 septembre 2019.
Parc de la Villette, Grande Halle, Cité de la Musique et Philharmonie,
Paris 19e, 01 40 03 75 75 et 01 44 84 44 84.
>> jazzalavillette.com
Jeudi 29 août :
Laurent Bardainne Quartet - "Tigre d'eau douce"
Laurent Bardainne - saxophone ténor,
Arnaud Roulin - orgue Hammond,
Sylvain Daniel - basse ,
Philippe Gleizes - batterie.
Maisha
Jake Long, drums,
Nubya Garcia - saxophone/flute,
Shirley Tetteh - guitar,
Amané Suganami - piano/wurlitzer,
Twm Dylan - double bass,
Tim Doyle - percussion,
Yahael Camara-Onono - percussion,
Axel Kaner-Lindstrom - trumpet,
Johanna Burnheart - violin,
Barbara Bartz - voilin,
Tom Oldfield - cello,
Madi Aafke Luimstra - viola,
Maria Zofia Osuchowska - harp.
Marcus Miller
Marcus Miller - basse,
Marquis Hill - trompette,
Alex Han - saxophone,
Brett Williams - clavier,
Alex Bailey - batterie.
Laurent Bardainne Quartet - "Tigre d'eau douce"
Laurent Bardainne - saxophone ténor,
Arnaud Roulin - orgue Hammond,
Sylvain Daniel - basse ,
Philippe Gleizes - batterie.
Maisha
Jake Long, drums,
Nubya Garcia - saxophone/flute,
Shirley Tetteh - guitar,
Amané Suganami - piano/wurlitzer,
Twm Dylan - double bass,
Tim Doyle - percussion,
Yahael Camara-Onono - percussion,
Axel Kaner-Lindstrom - trumpet,
Johanna Burnheart - violin,
Barbara Bartz - voilin,
Tom Oldfield - cello,
Madi Aafke Luimstra - viola,
Maria Zofia Osuchowska - harp.
Marcus Miller
Marcus Miller - basse,
Marquis Hill - trompette,
Alex Han - saxophone,
Brett Williams - clavier,
Alex Bailey - batterie.