La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Cirque & Rue

Gilles Cailleau… Attention fragile, nouvelle création en cours ! - 14/10/2016

Gilles Cailleau (et la Compagnie Attention Fragile), dans le cadre d'une résidence à la Gare Franche (Marseille), présente "Gilles et Bérénice" et poursuit les répétitions publiques de sa nouvelle création "Le Nouveau Monde". Cette dernière sera présentée en janvier 2017 pour la deuxième biennale des Arts du Cirque de Marseille Creac Archaos. Gilles Cailleau est en gestation d'une nouvelle œuvre...  

Un bouquet éclatant et lumineux d'artistes aux talents avérés pour un cabaret… Extraordinaire ! - 26/02/2016

Pari audacieux que de rassembler dans un même spectacle une palette d'artistes (faisant majoritairement partie de la même maison de production) ayant tous suffisamment de succès pour être à l'affiche dans une salle parisienne ou effectuer une tournée en France ou à l'étranger… C'est pourtant ce qu'a réussi Armelle Hédin (également metteure en scène), directrice de la société de production et de...  

Pégase et Icare… Entre ciel et terre - 10/01/2015

La famille Gruss et les Farfadais présentent un spectacle créé autour des figures mythiques de Pégase et d'Icare dans des numéros équestres et aériens où grâce, force et volupté s'associent avec bonheur. La rencontre a eu lieu il y a plusieurs mois, quand la famille Gruss, écuyers depuis six générations, a contacté les Farfadais pour créer un spectacle pour les Equestriades d'Orange de 2014. D'un...  

Golgota… Scènes de Passion du Flamenco et du Théâtre, entre gravité et légèreté - 28/04/2014

Bartabas construit un puzzle artistique où la Danse et le Théâtre s’allient avec humour au couple homme-cheval dans un drapé où la religion est parfois taquinée avec espièglerie. Avec le danseur chorégraphe Andrés Marín, le spectacle décline différentes scènes où la gravité se dispute à la légèreté. Golgotha est le lieu situé à l’extérieur de Jérusalem où les romains crucifiaient les condamnés....  

"Notes sur le cirque", un laboratoire de recherche inventif et burlesque sur la relation entre réalité et spectacle - 16/12/2013

Entre projet expérimental ludique et nouveau cirque libre et enthousiaste se situe la création du jeune collectif Ivan Mosjoukine... Collectif éphémère (ce sera leur seul et unique spectacle*) glissant sur le fil du "cirque de recherche", privilégiant l’expérimentation à la démonstration... Un regard décalé, très créatif, plein de fougue et un rien burlesque sur le sens des images et l'importance...  

Une danse macabre… Sacre d’une Mort gaie et enjouée - 22/11/2013

Par le biais de l’humour, de la danse, du théâtre et de la musique, Bartabas sacre la mort d’heureuse façon, en s’inspirant d’une tradition mexicaine. Zingaro a fait de "Calacas" un lieu où la Mort est enjouée et sœur de la Vie. Depuis 25 ans, Bartabas se place à la croisée de plusieurs disciplines artistiques. Un spectacle de Zingaro, c’est une mosaïque de danse, de théâtre et de musique avec le...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024