Tous deux ont un accord : leur amour est nécessaire mais ils doivent également vivre des amours contingentes. Ils se raconteront tout de ces liaisons parallèles. C'est "le pacte de poly-fidélité".
Anne-Marie Philipe propose de raconter ces liaisons à travers les correspondances de cet incroyable personnage. Sur la scène se trouve un secrétaire, pièce symbolique puisque l'on assiste aux échanges épistolaires de Simone de Beauvoir avec ses amants. Le tapis est un assemblage de pièces de divers motifs qui forment un ensemble cohérent et soudé. Quatre fauteuils, des verres, une bouteille de whisky. Le décor confère une atmosphère intimiste à la salle. Le public devient le confident de ces histoires d'amour.
Il est intéressant de mettre en scène les relations qu'entretenait Simone de Beauvoir avec les trois hommes tels que l'a envisagé Anne-Marie Philipe : un corps masculin unique incarnant tout à la fois Jean-Paul Sartre, Jacques-Laurent Bost et Nelson Algren, et trois comédiennes pour représenter chacune des aventures amoureuses.
Anne-Marie Philipe propose de raconter ces liaisons à travers les correspondances de cet incroyable personnage. Sur la scène se trouve un secrétaire, pièce symbolique puisque l'on assiste aux échanges épistolaires de Simone de Beauvoir avec ses amants. Le tapis est un assemblage de pièces de divers motifs qui forment un ensemble cohérent et soudé. Quatre fauteuils, des verres, une bouteille de whisky. Le décor confère une atmosphère intimiste à la salle. Le public devient le confident de ces histoires d'amour.
Il est intéressant de mettre en scène les relations qu'entretenait Simone de Beauvoir avec les trois hommes tels que l'a envisagé Anne-Marie Philipe : un corps masculin unique incarnant tout à la fois Jean-Paul Sartre, Jacques-Laurent Bost et Nelson Algren, et trois comédiennes pour représenter chacune des aventures amoureuses.
La répartition des rôles devient cependant un peu gênante lorsque l'une des comédiennes interprète à la fois la femme mais également la narratrice. On ne comprend pas bien ce choix un peu déroutant, surtout que la fonction explicative ne semble pas nécessaire. Ses interventions sont brèves et ne sont pas utiles à la bonne compréhension des événements. À l'inverse, Alexandre Laval campe les trois personnages avec aisance et passe de l'un à l'autre grâce à un subtil jeu d'accessoires.
La pièce est parfois surinterprétée, tant au niveau du jeu que du texte. Les comédiens font trop de manières, se dandinant sur leurs fauteuils, minaudant de temps en temps à l'excès… Le corps exagère : trop de hochements de tête, de haussements de sourcils… Les mains s'agitent autant que les bouches récitent. Le texte est scandé, haché, morcelé ; le débit altéré ; les pauses injustifiées. L'on ne comprend pas toujours comment commence la phrase ni comment elle se termine.
Les lettres elles-mêmes, ainsi déclamées, semblent falsifiées. Le pathos envahit la romance. Les émotions ne sont pas appropriées. Les larmes coulent sur des anecdotes qui évoquent plus la gaieté et la légèreté que la douleur. L'on pourra me rétorquer que ce n'est qu'une question de point de vue, mais la pièce s'achève sur une déclaration de Simone de Beauvoir qui dit ne jamais avoir connu de personne plus douée pour le bonheur qu'elle ne l'est elle-même.
Rendre compte des relations amoureuses multiples de tels précurseurs n'est certes pas aisé et l'enjeu était probablement trop ambitieux. Pourtant, bien qu'elle ne soit pas vraiment justifiée, l'émotion des comédiens est sincère. Ils croient en la véracité des sentiments explicités. Ce n'est pas le jeu des acteurs qui est remis en cause, c'est sans doute, à mon sens bien sûr, l'interprétation qui a pu être faite des écrits échangés entre Simone de Beauvoir et les hommes de sa vie.
Pièce vue en octobre 2017 au Lucernaire à Paris. Il est bien évident que le spectacle a évolué et que certaines critiques ne sont peut-être plus justifiées, nous laissons le spectateur à même d'en juger la pertinence.
La pièce est parfois surinterprétée, tant au niveau du jeu que du texte. Les comédiens font trop de manières, se dandinant sur leurs fauteuils, minaudant de temps en temps à l'excès… Le corps exagère : trop de hochements de tête, de haussements de sourcils… Les mains s'agitent autant que les bouches récitent. Le texte est scandé, haché, morcelé ; le débit altéré ; les pauses injustifiées. L'on ne comprend pas toujours comment commence la phrase ni comment elle se termine.
Les lettres elles-mêmes, ainsi déclamées, semblent falsifiées. Le pathos envahit la romance. Les émotions ne sont pas appropriées. Les larmes coulent sur des anecdotes qui évoquent plus la gaieté et la légèreté que la douleur. L'on pourra me rétorquer que ce n'est qu'une question de point de vue, mais la pièce s'achève sur une déclaration de Simone de Beauvoir qui dit ne jamais avoir connu de personne plus douée pour le bonheur qu'elle ne l'est elle-même.
Rendre compte des relations amoureuses multiples de tels précurseurs n'est certes pas aisé et l'enjeu était probablement trop ambitieux. Pourtant, bien qu'elle ne soit pas vraiment justifiée, l'émotion des comédiens est sincère. Ils croient en la véracité des sentiments explicités. Ce n'est pas le jeu des acteurs qui est remis en cause, c'est sans doute, à mon sens bien sûr, l'interprétation qui a pu être faite des écrits échangés entre Simone de Beauvoir et les hommes de sa vie.
Pièce vue en octobre 2017 au Lucernaire à Paris. Il est bien évident que le spectacle a évolué et que certaines critiques ne sont peut-être plus justifiées, nous laissons le spectateur à même d'en juger la pertinence.
"Pour l'amour de Simone"
Textes : d'après "Lettres à Nelson Algren, un amour transatlantique" et "Lettres à Sartre" de Simone de Beauvoir, "Correspondances croisées (1937-1940)" de Simone de Beauvoir et Jacques-Laurent Bost, "Lettres au Castor et à quelques autres" de Jean-Paul Sartre (Éditions Gallimard).
Mise en scène et scénographie : Anne-Marie Philipe.
Avec : Anne-Marie Philipe, Camille Lockhart, Aurélie Noblesse et Alexandre Laval.
Bande son : Clément Garcin.
Lumière : Fouad Souaker.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2018•
Du 6 au 29 juillet 2018.
Tous les jours à 18 h 50, relâche le mercredi.
Le Petit Louvre, Salle Van Gogh,
23, rue Saint-Agricol, Avignon.
Tél. : 04 32 76 02 79.
>> theatre-petit-louvre.fr
Mise en scène et scénographie : Anne-Marie Philipe.
Avec : Anne-Marie Philipe, Camille Lockhart, Aurélie Noblesse et Alexandre Laval.
Bande son : Clément Garcin.
Lumière : Fouad Souaker.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2018•
Du 6 au 29 juillet 2018.
Tous les jours à 18 h 50, relâche le mercredi.
Le Petit Louvre, Salle Van Gogh,
23, rue Saint-Agricol, Avignon.
Tél. : 04 32 76 02 79.
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