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Avignon 2017

•Avignon Off 2017• Révoltée, libérée… et découvrir le bonheur d'être comédienne et femme

"Omelettes amoureuses", Théâtre de l'Albatros, Avignon

Avenante, accorte, affable, la femme au foyer ?… Selon Corinne Merle, cette dernière ayant raté une omelette échappe aux modes convenus, dévolus à son genre féminin et devient redoutable.



© DR.
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Dans "Omelettes amoureuses", seul en scène, son personnage se désintoxique avec frénésie des héroïnes de la littérature (éternellement victimes, forcément expiatoires et sublimes), jette à bas toutes les images avec force, gourmandise, effronterie et exaltation.

Son omelette familiale battue, comme pour préparer dans la rage et la colère une ribambelle de statues de sel, ne recule pas devant les réalités dures à vivre. À la fois dure, autoritaire, séductrice ou tendre. La femme devant les yeux du spectateur passe par tous les avatars possibles.

Composé notamment à partir de textes de Virginie Despentes, Florence Lautrédou, Clarissa Pinkala Estès, le spectacle s'affiche comme ouvertement féministe. La violence de comportement, les composantes des coutumes patriarcales et du machisme ordinaire, y sont largement dénoncées mais le spectacle peut être vu bien au-delà du seul regard militant.

Le spectacle qui sait être dramatique reste enjoué et dynamique. Dans "Omelettes amoureuses", Corinne Merle révoltée, libérée, découvre le bonheur d'être comédienne, le bonheur d'être femme. Et donne en partage le goût de la liberté. C'est une constante du théâtre depuis toujours.

Le spectateur apprécie.

"Omelettes amoureuses"

© DR.
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Idée originale : Corinne Merle.
Textes : Virginie Despentes, "King Kong Théorie", Florence Lautrédou, "L’amour, le Vrai" et Corinne Merle.
Articles de presse : "Comment se débarrasser d’un mari", Agnès Girard, Libération ; "20 signes qui montrent que votre partenaire n’est pas celui qu’il vous faut" , Déborah Laurent, 7 sur 7.
Les statistiques du Haut Conseil de l’Égalité, des citations de Kiera Cass, Meryl Streep et Virginia Woolf et les influences de Nancy Huston, Clarissa Pinkola Estès...
Création lumière : Fabienne Breitman.
Collaboration artistique : Florence Évrard et François Jenny.

•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours à 20 h 45.
Théâtre de l'Albatros, 29, rue des Teinturiers, Avignon.
Réservations : 06 62 69 83 96.

Jean Grapin
Vendredi 12 Mai 2017


1.Posté par Yard le 12/06/2017 18:24
Et bien, voilà qui donne envie, merci pour cet article alléchant, j'irai voir le spectacle à Avignon !

2.Posté par willy latrous le 07/07/2017 00:45
super pour ce général public, je le ferais partager un max , je partage cet engagement
https://www.bastamag.net/Voltairine-de-Cleyre-l-insoumise
http://theories.feministes.pagesperso-orange.fr/partie%204/4-II%20Emma%20Goldman.htm
https://www.youtube.com/watch?v=iJ1vBb3GKXc

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
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Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
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© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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Bruno Fougniès
13/12/2024