Omar Porras met en scène "Amour et Psyché", cette pièce mythique de Molière jouée en 1671 qui est un véritable point aveugle des arts de la scène. Parlée, dansée, bordée de musique, la pièce fait miroiter tous les genres. "Amour et Psyché" est une tragédie-ballet, le rêve avorté de l'opéra dont ne voulut pas Lully.
Dans la version proposée, Omar Porras écourte, concentre, cristallise, prend le fil conducteur venu d'Apulée, met en valeur les vers de Corneille, les épisodes de La Fontaine, joue à l'impromptu, retravaille comme on le fait d'un palimpseste, rend hommage au talent d'entrepreneur de spectacles, de ce rapiéceur de génie qu'était Molière. "Amour et Psyché" émerveille. "Amour et Psyché" fait le rire et la gravité.
Omar Porras exploite avec malice, espièglerie même, toutes les ressources de la scène, les cintres, les filins, l'avant-scène, les faux marbres et les tentures de gaze. Rarement, les coulisses ont, à ce point, mérité leur nom car tout coulisse, glisse, tout surprend, tout s'épaule et s'accompagne : les mots, les gestes, les couleurs, les lumières, les musiques, les gags. La scène est une synesthésie.
Dans la version proposée, Omar Porras écourte, concentre, cristallise, prend le fil conducteur venu d'Apulée, met en valeur les vers de Corneille, les épisodes de La Fontaine, joue à l'impromptu, retravaille comme on le fait d'un palimpseste, rend hommage au talent d'entrepreneur de spectacles, de ce rapiéceur de génie qu'était Molière. "Amour et Psyché" émerveille. "Amour et Psyché" fait le rire et la gravité.
Omar Porras exploite avec malice, espièglerie même, toutes les ressources de la scène, les cintres, les filins, l'avant-scène, les faux marbres et les tentures de gaze. Rarement, les coulisses ont, à ce point, mérité leur nom car tout coulisse, glisse, tout surprend, tout s'épaule et s'accompagne : les mots, les gestes, les couleurs, les lumières, les musiques, les gags. La scène est une synesthésie.
Ainsi, les sœurs, "maquillées" comme pétrifiées dans la rigidité de leur éducation en devenant vertes de jalousie, prennent-elles discrètement la couleur acide de pommes d'api pas mûres sous l'effet d'un pinceau de lumière invisible. Ainsi, le mollet galbé apparaissant derrière une colonne fige-t-il les rires naissants quand apparaît la personne qui le meut. Un être irréel au mouvement maitrisé, mesuré, souple, doux, attentif. Tout en écho. Animé. La puissance d'apprivoisement. Une apparition. C'est l'emprise de l'Amour. Louis XIV en pied.
Dans cette dimension de la scène, la conscience des comédiens est constante, exigeante, et l'ensemble de la troupe a une organicité complète. Elle produit un effet théâtre sans cesse renouvelé, allant du rire franc à la mélancolie, de la tristesse à l'ineffable.
Ainsi représenté, le théâtre n'est pas un art de l'éphémère mais un art de l'apparaître dans le mouvement de l'apparition. Un art de la surprise qui concentre et diffuse l'énergie. Un feu d'artifice déclenché par le regard, le mouvement des doigts et des poignets, les paroles prononcées. Une cascade de métamorphoses qui décline les états de la matière du plaisir. L'émotion. La surprise.
Dans l'histoire racontée, Amour et Psyché (protagonistes de la pièce éponyme) engendrent la Volupté. Ils engendrent aussi pour les simples mortels composant le public un spectacle qui, dans la réciprocité des signes et leur ambivalence, présente comme le souvenir du fumet des dieux.
Molière est approché de très, très près. Le spectateur en supplément du plaisir comprend les rapports de l'auteur avec la machine théâtrale*, ses démêlés avec la cour, avec le roi. Le rire et la beauté mêlés comme des actions de grâce. Comme moyens de lutter contre la bêtise.
* Ce deus ex machina se trouvait au château des Tuileries dans la salle des machines. Le musée du Louvre pourrait la recontruire.
Dans cette dimension de la scène, la conscience des comédiens est constante, exigeante, et l'ensemble de la troupe a une organicité complète. Elle produit un effet théâtre sans cesse renouvelé, allant du rire franc à la mélancolie, de la tristesse à l'ineffable.
Ainsi représenté, le théâtre n'est pas un art de l'éphémère mais un art de l'apparaître dans le mouvement de l'apparition. Un art de la surprise qui concentre et diffuse l'énergie. Un feu d'artifice déclenché par le regard, le mouvement des doigts et des poignets, les paroles prononcées. Une cascade de métamorphoses qui décline les états de la matière du plaisir. L'émotion. La surprise.
Dans l'histoire racontée, Amour et Psyché (protagonistes de la pièce éponyme) engendrent la Volupté. Ils engendrent aussi pour les simples mortels composant le public un spectacle qui, dans la réciprocité des signes et leur ambivalence, présente comme le souvenir du fumet des dieux.
Molière est approché de très, très près. Le spectateur en supplément du plaisir comprend les rapports de l'auteur avec la machine théâtrale*, ses démêlés avec la cour, avec le roi. Le rire et la beauté mêlés comme des actions de grâce. Comme moyens de lutter contre la bêtise.
* Ce deus ex machina se trouvait au château des Tuileries dans la salle des machines. Le musée du Louvre pourrait la recontruire.
"Amour et Psyché"
D'après Molière.
Adaptation : Marco Sabbatini, en collaboration avec Omar Porras et Odile Cornuz.
Mise en scène : Omar Porras.
Assistante à la mise en scène : Odile Cornuz.
Avec : Yves Adam, Jonathan Diggelmann, Karl Eberhard, Philippe Gouin, Maëlla Jan, Jeanne Pasquier, Emmanuelle Ricci, Juliette Vernerey.
Scénographie : Fredy Porras.
Création lumières : Mathias Roche.
Directeur technique : Gabriel Sklenar.
Création et univers sonore : Emmanuel Nappey.
Costumes : Elise Vuitel, assistée de Cécile Revaz.
Habilleuse : Marie Jeanrenaud.
Maquillages, perruques et masques : Véronique Soulier-Nguyen.
Accessoires et effets spéciaux : Laurent Boulanger, assisté de Yvan Schlatter et Noëlle Choquard.
Production et production déléguée :
TKM Théâtre Kléber-Méleau, Renens.
Durée : 1 h 30.
Du 9 au 18 avril 2019.
Mardi, vendredi à 20 h 30, mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30.
Théâtre 71, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Tourné 2019
23 et 24 avril 2019 : L'Olivier, Istres (13).
30 avril au 17 mai 2019 : Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Genève (Suisse).
22 au 25 mai 2019 : TnBA, Bordeaux (33).
Adaptation : Marco Sabbatini, en collaboration avec Omar Porras et Odile Cornuz.
Mise en scène : Omar Porras.
Assistante à la mise en scène : Odile Cornuz.
Avec : Yves Adam, Jonathan Diggelmann, Karl Eberhard, Philippe Gouin, Maëlla Jan, Jeanne Pasquier, Emmanuelle Ricci, Juliette Vernerey.
Scénographie : Fredy Porras.
Création lumières : Mathias Roche.
Directeur technique : Gabriel Sklenar.
Création et univers sonore : Emmanuel Nappey.
Costumes : Elise Vuitel, assistée de Cécile Revaz.
Habilleuse : Marie Jeanrenaud.
Maquillages, perruques et masques : Véronique Soulier-Nguyen.
Accessoires et effets spéciaux : Laurent Boulanger, assisté de Yvan Schlatter et Noëlle Choquard.
Production et production déléguée :
TKM Théâtre Kléber-Méleau, Renens.
Durée : 1 h 30.
Du 9 au 18 avril 2019.
Mardi, vendredi à 20 h 30, mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30.
Théâtre 71, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Tourné 2019
23 et 24 avril 2019 : L'Olivier, Istres (13).
30 avril au 17 mai 2019 : Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Genève (Suisse).
22 au 25 mai 2019 : TnBA, Bordeaux (33).