C’est l’histoire d'Araminte, veuve et richissime, assiégée par tous les membres de son entourage qui veulent asseoir, grâce à elle, chacun, sans vergogne, leur bonne fortune. Dans ce monde mouvant parti à la quête de la marchandisation des apparences, là où ni la confiance ni le cœur n’ont leur place, les valets et servantes, les intendants, les nobles à la recherche d’aisance, la mère autoritaire à la recherche de titre de noblesse, tous sont atteints de fébrilité accapareuse. Araminte cherche à échapper aux filets qui sont lancés sur elle.
C’est aussi l’histoire (traditionnelle au théâtre) de Dorante, jeune homme pauvre, amoureux, qui, pour approcher le cœur de sa belle, ne pouvant prétendre à mariage du fait de l’écart des conditions sociales, use de stratagèmes, de ruses avec la complicité d’un valet, d’un entremetteur. Et qui n’a comme seule force l’affichage de sa probité pour convaincre. Au risque du paradoxe, du mensonge des apparences.
C’est aussi l’histoire (traditionnelle au théâtre) de Dorante, jeune homme pauvre, amoureux, qui, pour approcher le cœur de sa belle, ne pouvant prétendre à mariage du fait de l’écart des conditions sociales, use de stratagèmes, de ruses avec la complicité d’un valet, d’un entremetteur. Et qui n’a comme seule force l’affichage de sa probité pour convaincre. Au risque du paradoxe, du mensonge des apparences.
L’un et l’autre aspirent à leur part de vérité commune, y parviennent de concert par rebondissements successifs, par évitements et dénégation des réalités imposées de l’extérieur, font tomber l’une après l’autre toutes les fausses convenances, affirment leur amour, installent (c’est tout le génie de Marivaux) une stabilité de sentiments, une apparence de naturel procuré par l’aisance matérielle et la liberté qu’elle apporte. Les fausses confidences consacrent le mariage d’amour dans la quiétude bourgeoise.
Le propos est d’autant plus crédible que les costumes contemporains (même ceux qui ne sont pas de Dior), dans la qualité de leur façon et l’aisance de mouvements qu’ils procurent aux comédiens, favorisent pour le spectateur moderne* la justesse des postures, désignent le caractère des personnages et stimulent le jeu.
Le propos est d’autant plus crédible que les costumes contemporains (même ceux qui ne sont pas de Dior), dans la qualité de leur façon et l’aisance de mouvements qu’ils procurent aux comédiens, favorisent pour le spectateur moderne* la justesse des postures, désignent le caractère des personnages et stimulent le jeu.
Et c’est un bonheur que d’assister au ballet des comédiens, leurs entrées et sorties, aux tentatives de subordination, les colères, les fuites, les fugues, les retrouvailles. Et le spectateur est frappé par l’immédiateté et la force de présence de chacun des protagonistes.
Quant au rôle pivot de la veuve, il est porté par Isabelle Huppert. Avec elle, le personnage d’Araminte se révèle par ses réactions aux actions des autres personnages tout en spontanéité. À la fois observatrice, sujet et objet de toutes les machinations, Araminte, ballotée, surprise par la force de l’amour en s’opposant à tous, progresse en lucidité par improvisations successives et trouve ses voies de liberté. Face à elle, Madame Argante (Bulle Ogier) est une vieille dame indigne formidable.
Enfin une citation doit être faite pour les personnages qui font les liens et régulent le tempo : Jean-Damien Barbin en Arlequin étonnant de précision et Georges Fatna en laquais de la mère, discret et attentif.
*Malgré les très nombreuses cigarettes grillées sur le plateau qui font un peu tiquer…
Quant au rôle pivot de la veuve, il est porté par Isabelle Huppert. Avec elle, le personnage d’Araminte se révèle par ses réactions aux actions des autres personnages tout en spontanéité. À la fois observatrice, sujet et objet de toutes les machinations, Araminte, ballotée, surprise par la force de l’amour en s’opposant à tous, progresse en lucidité par improvisations successives et trouve ses voies de liberté. Face à elle, Madame Argante (Bulle Ogier) est une vieille dame indigne formidable.
Enfin une citation doit être faite pour les personnages qui font les liens et régulent le tempo : Jean-Damien Barbin en Arlequin étonnant de précision et Georges Fatna en laquais de la mère, discret et attentif.
*Malgré les très nombreuses cigarettes grillées sur le plateau qui font un peu tiquer…
"Les Fausses Confidences"
Texte : Marivaux.
Mise en scène : Luc Bondy.
Conseiller artistique : Geoffrey Layton.
Conseiller dramaturgique : Jean Jourdheuil.
Assistant à la mise en scène : Jean-Romain Vesperini.
Avec : Isabelle Huppert, Jean-Damien Barbin, Manon Combes, Louis Garrel, Yves Jacques, Sylvain Levitte, Jean-Pierre Malo, Bulle Ogier, Bernard Verley et Georges Fatna, Arnaud Mattlinger.
Décor : Johannes Schütz, assistée de Mitsuru Sugiura.
Costumes : Moidele Bickel, assistée de Pascale Paume.
Lumières : Dominique Bruguière, assistée de François Thouret.
Musique originale : Martin Schütz.
Durée : 2 h 10.
Du 16 janvier au 23 mars 2014.
Reprise du 15 mai au 27 juin 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h. Vendredi 22 mai décalé à 20 h 30.
Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Mise en scène : Luc Bondy.
Conseiller artistique : Geoffrey Layton.
Conseiller dramaturgique : Jean Jourdheuil.
Assistant à la mise en scène : Jean-Romain Vesperini.
Avec : Isabelle Huppert, Jean-Damien Barbin, Manon Combes, Louis Garrel, Yves Jacques, Sylvain Levitte, Jean-Pierre Malo, Bulle Ogier, Bernard Verley et Georges Fatna, Arnaud Mattlinger.
Décor : Johannes Schütz, assistée de Mitsuru Sugiura.
Costumes : Moidele Bickel, assistée de Pascale Paume.
Lumières : Dominique Bruguière, assistée de François Thouret.
Musique originale : Martin Schütz.
Durée : 2 h 10.
Du 16 janvier au 23 mars 2014.
Reprise du 15 mai au 27 juin 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h. Vendredi 22 mai décalé à 20 h 30.
Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
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