© David Krüger/DAK.
L’après-guerre des Balkans. Une matière de tragédie que le monde veut oublier au risque d’effets délétères sur les consciences.
Entre la mémoire et l’oubli, des scènes comiques ou triviales s’immiscent. Retour à la vie.
Empruntant à une tradition de l’Europe de l’Est par laquelle, de manière inversée, les morts sont vivants et conversent avec les survivants et les apaisent ; l’écriture laisse un grand espace ouvert au jeu, à l’expression des sentiments. Et lorsque cette écriture manie l’humour noir, c’est aux conditions de l’affection. Cette œuvre parce qu’elle est théâtre met en mouvement la fin de l’ubris, illustre le début de la catharsis.
Le travail de mise en scène effectué par Henri Dalem et le jeu de ses comédiens convainc le spectateur. Parce que cette troupe fait confiance à la puissance des archétypes qui structurent toute tragédie et parce qu’elle ne perd jamais de vue qu’elle n’est que théâtre (et à cet égard les masques jouent pleinement leur rôle), parce qu'elle s’appuie sur les ressorts dramatiques de l’œuvre de Matei Visniec avec délicatesse et tact, parce qu’elle se montre sans complaisance dans ses rapports au sujet, la représentation laisse la raison réfléchir, le rire se libérer et transpirer le désir, l’espoir dans une nation apaisée réconciliée. Le public en est à l’évidence l’embryon.
Entre la mémoire et l’oubli, des scènes comiques ou triviales s’immiscent. Retour à la vie.
Empruntant à une tradition de l’Europe de l’Est par laquelle, de manière inversée, les morts sont vivants et conversent avec les survivants et les apaisent ; l’écriture laisse un grand espace ouvert au jeu, à l’expression des sentiments. Et lorsque cette écriture manie l’humour noir, c’est aux conditions de l’affection. Cette œuvre parce qu’elle est théâtre met en mouvement la fin de l’ubris, illustre le début de la catharsis.
Le travail de mise en scène effectué par Henri Dalem et le jeu de ses comédiens convainc le spectateur. Parce que cette troupe fait confiance à la puissance des archétypes qui structurent toute tragédie et parce qu’elle ne perd jamais de vue qu’elle n’est que théâtre (et à cet égard les masques jouent pleinement leur rôle), parce qu'elle s’appuie sur les ressorts dramatiques de l’œuvre de Matei Visniec avec délicatesse et tact, parce qu’elle se montre sans complaisance dans ses rapports au sujet, la représentation laisse la raison réfléchir, le rire se libérer et transpirer le désir, l’espoir dans une nation apaisée réconciliée. Le public en est à l’évidence l’embryon.
© David Krüger/DAK.
Le spectateur accompagne dans l’attention les instants douloureux du retour à la réalité après la folie meurtrière. Les expédients trouvés pour survivre. Les déchirures intimes et les deuils et leur banalité. Le village disloqué, le retour des vieux parents pétrifiés dans la maison dévastée, la disparition du fils, les nouveaux voisins qui vendent de tout, l’exil de la fille. Le silence lourd sur les événements, le jeu de piste pour les reconstituer. Les fouilles pour donner sens aux restes et donner sépultures dignes.
Le spectateur applaudit des deux mains ce théâtre de cœur et de raison qui témoigne de l’universel.
Le spectateur applaudit des deux mains ce théâtre de cœur et de raison qui témoigne de l’universel.
"Le mot i[progrès]i dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux"
Texte : Matéi Visniec.
Mise en scène : Henri Dalem.
Interprètes : Emilie Bouruet-Aubertot, Paméla Ravassard, Laurent Labruyère, Garlan Le Martelot, Sébastien Libessart.
Lumières : Rémi Saintot.
Durée 1 h 30.
Par Paradoxe(s).
Avignon Off 2013
Du 6 au 28 juillet 2013.
Tous les jours à 13 h 30.
Théâtre des Lucioles, Grande salle, Avignon, 04 90 14 05 51.
Mise en scène : Henri Dalem.
Interprètes : Emilie Bouruet-Aubertot, Paméla Ravassard, Laurent Labruyère, Garlan Le Martelot, Sébastien Libessart.
Lumières : Rémi Saintot.
Durée 1 h 30.
Par Paradoxe(s).
Avignon Off 2013
Du 6 au 28 juillet 2013.
Tous les jours à 13 h 30.
Théâtre des Lucioles, Grande salle, Avignon, 04 90 14 05 51.